Dragon déchu

Peu m'importe que mon royaume soit illuminé par la gloire ou qu'il sombre dans un abîme dans fond : ce qui compte pour moi, c'est que nous partagions le même destin.

Va aussi loin que tu le pourras, lui dirent-ils, et, comme nous, tu reviendras à ton point de départ. L'univers n'est pas assez grand pour contenir tout ce que tu cherches.

L'écocide est la pire de toutes les formes d'impérialisme.

- Des empires, des petits princes verts, des quêtes... Pourquoi ne pas leur lire les classiques de Pratchett ou de Tolkien?
- Je pense qu'ils ne correspondent plus trop à notre époque.
- Vous avez tort. Ces histoires sont un peu archaïques, mais elles n'ont rien perdu de leur force. Personnellement, j'avais un faible pour ce bon vieux Bilbon Sacquet. Je possède même un exemplaire de Bilbo le Hobbit imprimé sur Terre à l'occasioin du bicentenaire de la naissance de Tolkien.

— Vous n’êtes pas réaliste, monsieur Strauss.
— Effectivement, puisque vous allez tous nous tuer si nous refusons.
— Monsieur le président, en tant que représentant officiel de Zantiu-Braun, j’ai pour mission de recouvrer les importantes sommes d’argent que notre société a investies dans votre planète ; acceptez-vous de payer vos dettes ?
— Monsieur le représentant du conseil d’administration, en tant que président de cette planète, je suis au regret de vous dire que cette affaire ne relève d’aucune juridiction terrestre, et que je ne reconnais l’autorité d’aucun de vos tribunaux. Toutefois, nous ne résisterons pas à une éventuelle invasion militaire et, le cas échéant, autoriserons vos soldats à piller nos villes.
— Nous n’en demandons pas plus, dit Simon, tout sourires. Je me charge personnellement de vous envoyer la liste de ce que nous allons collecter.

Les extrémistes des causes minoritaires n’ont aucun sens de l’humour.

La science n’est pas la solution à tous nos problèmes. En elle-même, elle n’apporte pas le bonheur ; tout juste peut-elle éclairer notre route. Notre bonheur, c’est à nous de nous le construire, car la vie est courte. Quand vous serez grands, vous devrez vous concentrer sur ce qui compte réellement à vos yeux. Ce qui comptait le plus pour Mozark, c’était son amour pour Endoliyn. Malheureusement, il lui a fallu dix-sept années de voyage autour de la galaxie pour le comprendre. Naïvement, il pensait que les réponses à toutes ses questions se trouvaient dans les sciences, dans les connaissances amassées par ses pairs. Mais, à la fin, il a compris combien sa quête était vaine. Chacun d’entre vous est le centre de l’univers. Vous ne devez jamais oublier que vous êtes, individuellement, ce qu’il y a de plus important au monde.

Lawrence se précipita en titubant. Il ne savait même pas s’il courait dans la bonne direction. Il avait complètement perdu le sens de l’orientation, et la grille de repérage de son IA était hors d’usage.
Trois mètres derrière lui, une patte géante s’abattit sur la jeep, la réduisant en bouillie. L’onde de choc le fit tomber à la renverse. Puis le pilier de chair se releva. Les senseurs de son casque lui montrèrent la carcasse compactée juste avant que les pattes du milieu heurtent à leur tour le sol. Lawrence se mit à ramper aussi vite qu’il le pouvait. La dernière paire de pattes s’abattit sur la voiture, la redressant à quatre-vingt-dix degrés. Puis les membres disparurent dans le ciel avant de retomber un peu plus loin. Une pluie de branches tomba sur Lawrence.

Michelle sursauta en entendant la porte s’ouvrir. Ce devait être Josep. Elle avait eu tellement peur qu’il ne se soit fait prendre la main dans le sac. Mais son soulagement se mua en terreur lorsqu’elle vit la chose entrer dans sa chambre : une parodie de combinaison dermique, mince, presque squelettique, avec une simple sphère métallique à la place de la tête. Deux lentilles noires opaques – ses yeux – se posèrent sur elle. Elle hurla tandis que la chose entrait dans sa chambre.

La pauvreté et la précarité doivent être éradiquées. Mais attention, il ne s’agit pas d’altruisme, mais plutôt d’égoïsme. Les pauvres profitent de notre compassion. Chaque année, nous dépensons des milliards pour les loger et les nourrir, des milliards pour les soigner – évidemment, puisqu’ils sont plus sujets aux maladies que les autres. C’est à cause d’eux que nos rêves et nos visions ne peuvent pas s’accomplir. Si nous ne devions pas nous préoccuper des pauvres, nos vaisseaux seraient encore en train d’explorer la galaxie et de fonder de nouvelles colonies. Nous aurions le temps et les ressources nécessaires pour expérimenter de nouveaux modes de vie. Nous tous, et pas seulement Santa Chico et vous.