L'envie de disparaitre, il parait que ce sentiment peut nous saisir viscéralement à un moment ou à une autre de notre vie.
Alors que pourrait dire de nous, ceux qui restent, ceux qui se targuent de nous avoir si bien connus, quels mots pour nous dépeindre ?
C'est bien connu, la vérité n'est pas Une, seule et immuable, chacun a la sienne et s'y accroche comme une bernacle à son rocher !
Et c'est là tout le propos de
Béatrice Hammer. Dans ce court et brillant roman, elle décline en 29 variations, le portrait complexe d'une jeune femme disparue subitement.
L'inspecteur en charge de l'enquête va rencontrer ses proches jusqu'à ses relations plus ou moins étendues ainsi un ami d'enfance, un voisin, un frère, une collègue de travail, son banquier, son psy, ses enfants et même son mari vont donner un souvenir, un trait de caractère, un ressenti, une idée un peu floue ou parfois très tranchée…
Tous apporteront néanmoins une touche plus ou moins réaliste, juste ou précise au portrait de la jeune femme afin de nous éclairer nous, lecteurs, sur ce qui a pu initier son départ.
Bien sûr parler d'elle c'est parler de nous, et selon la personne interrogée, le trait sera empathique avec des mots tendres et compréhensifs, ou bien malveillant et s'attardera sur les mots cruels, jaloux et mesquins…
C'est une étude psychologique, fine et bien construite, les précisions sont habilement amenées et les détails parcimonieusement prodigués jusqu'au moment où entre les pages se matérialisent le traumatisme, peut-être la clé ou en partie !
Cette lecture est un régal, sortie hier en librairie aux editions Davallon , jetez-y un oeil, vous serez bluffé !
Et la jeune disparue alors ? Espionne, séductrice, destructrice, loyale, suicidaire, courageuse… souhaitons-lui seulement qui lui soit arriver bonheur !