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Zélie adore sa mère fantasque.
Seulement voilà, Caroline va mal, très mal.
Le verdict tombe, implacable, sans appel, deux mois de rab', tout au plus, avant de tirer sa révérence.
Cataclysme familial, excepté pour la principale intéressée en plein déni. A moins que cette dernière n'ait opté pour les non-dits, les préférant, et de loin, aux effusions intempestives.
Deux mois pour se dire au revoir, se dire qu'on s'aime, se mentir, espérer, accepter.
Deux mois précurseurs de très nombreuses années d'affliction.

J'ai beaucoup aimé ce témoignage.
Une page qui se tourne dans une famille touchée par le cancer.
Une histoire comme il en existe des milliers.
Une histoire unique qui n'appartient désormais qu'à eux.

J'ai beaucoup aimé parce qu'il a remué des souvenirs encore récents.
Des traits communs se détachent.
Des émotions partagées remontent à la surface et explosent comme autant de bulles de chagrin.
Comme Zélie, se mentir en invoquant la grande faucheuse libératrice puis, dans la seconde qui suit, passer d'athée indécrottable au plus dévot des croyants dans l'espoir d'une guérison aussi miraculeuse qu'inconcevable.

Difficile de ne pas succomber à cette relation mère/fille(s) touchante, tumultueuse et emprunte d'une grande pudeur.
Le ton très actuel et enlevé de cette autobiographie cathartique s'interdit tout misérabilisme larmoyant.
Si la fin est courue d'avance, le cheminement ne lasse pas de séduire par la truculence désabusée de son auteur paradoxalement très en verve.
C'est beau, c'est triste, c'est la mort qui vient frapper à votre porte. "Ah non, c'est en face", serait-on tenté de lui dire mais si cette s****e avait un tant soi peu d'humour, ça se saurait, depuis le temps...

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En toute sincérité, j'ignorais totalement qui était Gwendoline Hamon avant de lire ce roman, « les dieux sont vaches ». Je ne savais pas qu'elle était actrice, qu'elle était la petite fille de Nicole et Jean Anouilh…et qu'elle avait donc aussi écrit un premier roman autobiographique, dans lequel est évoquée une relation très forte entre une fille, Zélie, et sa mère, Caroline. Caroline est atteinte d'un cancer incurable, et n'a plus que quelques semaine à vivre : Zélie va se consacrer pleinement à sa mère au cours de ces dernières semaines, se remémorant de nombreuses anecdotes et tranches de vie concernant cette mère si originale, fantasque, un brin illuminée.

Gwendoline Hamon a écrit une histoire très touchante, notamment car elle renvoie chacun d'entre nous à la relation que nous pouvons avoir avec notre propre mère. le ton est assez juste : pas de misérabilisme, malgré la dégradation rapide et inéluctable de la santé de Caroline, de l'émotion, de l'humour même. C'est un superbe hommage à une femme pleine et entière, qui n'a pas sa langue dans la poche. Un récit poignant et profondément humain…
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Zélie est une jeune femme expéditive dans ses jugements, ses mises en actes et ses impulsions relationnelles. Mais face à sa mère, Caroline, elle se sent depuis toujours démunie, niée, dépersonnalisée, encombrante... Sa mère, hors-normes, originale par besoin vital de se sentir autre, est en constant décalage avec ce qu'on est en droit, pense-t-on, d'attendre d'une mère. Pendant des lustres, elle n'a raté aucune occasion de se désintéresser de sa fille-enfant, trop préoccupée à séduire, embrasser la vie et ses amants. Aujourd'hui, Zélie est adulte mais le combat continue. Sa mère a toujours une remarque à faire, un piège à tendre, un amant contre nature à lui fourguer...
Et brusquement, Zélie découvre que sa mère Caroline est bien proche du terme de sa vie. le cancer est là, son dénis aussi, ses souffrances, ses soifs de retrouver et reconstruire des lambeaux de vie-souvenirs heureux... Zélie, sa soeur Julia, leur père et de nombreux amis vont s'y employer !

Avec son regard chaviré par le coup vache de la vie, mais pétillant de soleil par les découvertes qu'elle fait en partant à la rencontre de sa maman et en remontant le temps du temps d'avant, Gwendoline HAMON nous raconte avec brio, légèreté et gravité une histoire bien réelle, si tendre, si dure et si commune pourtant. L'attirance mère-fille est celle des aimants, répulsive lorsqu'elles cherchent à être du même pôle, attractives lorsqu'elles se positionnent en pôles contraires. Un vrai jeu de 'Je t'aime mais qu'est-ce que tu m'énerves!... et c'est justement parce que tu m'énerves que je sais que je t'aime.

Quand la vie à venir se décline en mois, en petites semaines, en quelques jours, une heure ou deux peut-être, on prend la mesure des liens qui nous relient bien au-delà de leur fragilité apparente. Et parfois, ce n'est qu'après le terme qu'on réalise que les Dieux n'ont pas toujours été vaches avec nous!

Ce livre est une invitation au Carpe Diem, dans son plein sens!
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Découverte d'une auteure G. HAMON et j'ai aimé. Comment trouver la force d'accompagner une personne que l'on aime et qui est en fin de vie, même si cette personne n'a pas toujours été «à la hauteur ». Zélie aime sa maman plus que tout et Caroline aime sa fille même si cette mère est très spéciale et fantasque ; Dans sa 58ème années, Caroline repousse la connaissance de sa maladie, ignorant ou feignant de savoir que ce qu'elle a, est réellement grave ! Ce récit m'a tout de suite émue par la manière de raconter, un je-ne sais quoi de ‘Rien ne s'oppose à la nuit » mais pas tout à fait dans la même ambiance, pas appréhender et écrit dans le même ordre et de la même façon. Zélie dès le début du roman, parle de sa maman malade, de sa déchéance, même si cette mère a mené une vie dissolue entre mari et amants, c'est sa maman, elle l'aime, elle lui pardonne, elle ne l'abandonnera pas dans les derniers jours de sa vie, elle sait qu'elle va mourir et elle lui donne le meilleur d'elle-même, elle la soutient jusqu'au bout. Un témoignage bouleversant d'une vie bien remplie, un récit poignant mais surtout très triste.
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L'auteure nous parle des derniers jours de sa mère, de ses frasques et de son caractère particulier. En rentrant de voyage, Zélie retrouve sa mère dans un sale état, fait venir un docteur contre son gré et le verdict terrible tombe: le cancer, cet intrus que tout le monde pensait qu'elle avait vaincu une bonne fois pour toute s'est finalement installé et développé à son aise dans le corps maintenant frêle de sa mère âgée d'à peine 58 ans.

Sa mère, cette femme si pleine de vie, d'extravagance, fille du célèbre Jean Anouilh, confrontée très tôt à la vie et au caprice de la vie d'artiste, mariée jeune et très vite mère aussi mais voulant par-dessus tout vivre, déménageant souvent et cumulant les amants pour finir seule entourée d'illuminés. Sa vie a été jalonnée de bonheur et de conflits, avec sa propre mère surtout et reproduisant ce même schéma avec ses filles; ainsi Zélie est la fille aimée et repoussée. Ces derniers jours marque dont le déni de la maladie, les secrets bien gardés sur les pratiques occultes de sa mère faisant appel à différents guérisseurs, magnétiseurs et avalant toutes sortes de poudres de perlimpinpin, refusant tout d'abord l'aide de qui que ce soit puis acceptant la présence de ses deux filles à ses côtés et le défilés de ses amis venus lui dire adieu.
Les souvenirs affluent et Zélie tente de comprendre les décisions passées de sa mère, sa vie et ses fuites constantes, et ce poids difficile à porter d'une petite fille se sentant en trop, non désirée, à qui l'amour d'une mère manque terriblement.

Zélie est présente jusqu'au bout profitant de chaque moment comme si les quelques jours qu'on lui accordaient permettaient de rattraper 40 ans de vie perdus à attendre une chose, une faveur que sa mère lui accordera au dernier moment. Sous une écriture tantôt dure et sensible tantôt pleine d'humour, l'auteur se livre et tente de faire son deuil, de mettre des mots sur son chagrin, et malgré le sujet délicat qui est traité le récit est touchant sans être larmoyant, préférant faire vivre sa mère dans ces moments de délire que dans sa douleur.
Très beau roman qui se lit rapidement marqué par un dynamisme qui paraît incongru face au thème de la maladie et de la mort mais qui a l'avantage de ne pas laisser le lecteur dans la tristesse car il est préférable de célébrer la vie et l'amour.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Un témoignage poignant et je dirais même « plein de vie ». Et pourtant, la fin est sombre. On la connait. Tout le monde la connait. On passe sa vie à l'éviter mais finalement elle nous rattrape, parfois trop tôt. A l'école primaire, mon institutrice disait « une phrase commence par une majuscule et se termine toujours par un point », une analogie de la vie. La plume de Gwendoline Hamon est parfaite, la lecture est fluide et les pages filent entre nos doigts. A l'image de sa mère, le livre est ponctué d'anecdotes drôles et loufoques, on en oublierait presque qu'à chaque page tournée, nous approchons du point final.

Le médecin annonce que les jours de Caroline sont comptés. Alors Zélie met tout en oeuvre pour créer une bulle de fin de vie à l'image de cette mère si singulière et pleine de vie. Oui, Caroline est hors norme! Ces jours se transformeront en semaines, baignées d'amour et bercées de souvenirs. Et oui, on rit aussi ! Pas le temps de penser à l'après, il faut profiter du présent. le chagrin et le deuil auront tout le temps de la rattraper ensuite.

On ferme ce livre avec tristesse et peut être un peu de soulagement. Pour tout le monde, l'auteur comme le lecteur. Ce récit aurait pu simplement rester dans une pochette au fond d'un placard. Mais il est là, entre nos mains. Alors bravo d'avoir osé et merci mille fois pour ce partage ! Gwendoline Hamon continue aujourd'hui le combat et milite activement pour le dépistage préventif des cancers gynécologiques. le cancer ne se conclut pas toujours pas un point.
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"Les dieux sont vaches" est le premier roman de Gwendoline Hamon, actrice, metteur en scène et petite-fille de Jean Anouilh.
Ce livre bien que romancé est en fait un hommage rendu à sa maman partie trop tôt, rongée par une saleté de cancer. Il est aussi un témoignage de ses derniers instants vécus ensemble.

Caroline croyait aux énergies, aux forces divines et souterraines, aux médiums étranges. Mariée très jeune, elle a eu des enfants, des amants, des rêves... Elle suspendait un pendule au-dessus de la tête de ses futurs gendres et imaginait des prénoms d'Indiens pour ses petits-enfants. Elle était singulière, merveilleuse et quelquefois cruelle.
Quand rentrant de New York, Zélie apprend que sa mère est gravement malade et que les médecins ne lui laissent que huit jours à vivre, son monde s'écroule. Pourtant Zélie entourée de son père et de sa soeur, va entrer en guerre. Elle va tout mettre en oeuvre pour que sa maman qui nie sa maladie, ne sache rien de la gravité de son état. Elle va se battre, lutter contre sa peine et s'efforcer de rendre ces huit petits jours (qui finalement dureront soixante-neuf jours) les plus doux possible. Elle rassurera sa mère, allègera sa souffrance, s'entourera pour ce faire des bons médecins, préviendra les bons amis et ensemble diront à cette femme en partance, tout ce qu'ils ont à lui dire et surtout combien ils l'aiment.

Avec "Les dieux sont vaches" Gwendoline Hamon nous livre avec humour, sans jamais être larmoyante, ni sombrer dans le pathos, le portrait de sa mère à qui elle voue une admiration et un amour incommensurables, cette femme fantasque, exubérante et si attachante.
En outre, ce livre est un joli témoignage des relations mère - fille, qui nous renvoie forcément à celles que nous entretenons avec notre propre mère, voire avec notre propre fille.

Gwendoline Hamon indique en préface que ce récit est sorti avec une volonté d'expier une culpabilité enracinée au plus profond d'elle-même et de la délivrer d'une douleur. Elle dit qu'elle nous le livre sans pudeur, sans peur.
Je ne sais pas si l'auteure sera parvenue à expier sa culpabilité, mais ce dont je suis certaine c'est qu'elle nous livre un témoignage poignant que toutes les filles voudraient pouvoir livrer à leur mère et que toutes les mères voudraient voir livré par leur fille.

Et oui, parfois, les dieux sont vaches...

Lien : http://the-fab-blog.blogspot..
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Mon avis: Lorsque survient la maladie de sa mère, Gwendoline Hamon est choquée et dépassée par la brutalité de la nouvelle. Comme au crépuscule d'une vie, elle revoit défiler tous les évènements marquants de son existence. Alors elle nous raconte l'histoire de cette Caroline, personne hors normes, qui fut une mère vraiment différente et parfois difficile à vivre. Souvent fantasque et contrôlée par des croyances occultes, cette maman a souvent eu un contact difficile avec sa famille proche, et particulièrement avec sa fille. Mais les mystères de la famille sont immuables et il ressort de ce récit une affection et un amour à toutes épreuves.

Gwendoline Hamon profite aussi de cette rétrospective pour se raconter elle-même en tant que fille, en tant que femme et en tant que mère. Tous les moments passés aux côtés de sa maternelle vont lui permettre de faire un point sur son rapport à la famille.
J'ai apprécié cette lecture. L'écriture est simple et parfois drôle. Il y a dans ce texte quelque chose de nostalgique avec un brin de regrets. J'ai suivi avec tendresse les dernières pages de cette vie.

Cependant, comme dans tous les romans autobiographiques, l'intérêt principal ne concerne que celui ou celle qui l'écrit. C'est son histoire, ses souvenirs et Gwendoline Hamon avait sûrement besoin de les mettre noir sur blanc, comme un exutoire. C'était nécessaire pour elle, peut-être un peu moins pour nous.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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L'histoire bouleversante de la fin de vie d'une mère hors normes, ayant transmis ses angoisses et ses peurs à ses deux filles, Zélie et Julia.
Sans tomber dans une sensiblerie abusive, ce livre dépeint les sentiments et les obstacles que devra surmonter une grande enfant qui voit sa mère quitter ce monde dans un déni sans pareil, ayant toujours foi dans ses remèdes "de perlimpinpin". Un combat autant contre la maladie que contre le caractère fantasque de cette femme haute en couleur.
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Les mots pour : Style, humour, jamais pleurnichard, pas de jugement

Les mots contre : Autobiographie ?

Malgré le fait que ce soit une autobiographie (que je n'apprécie toujours pas), ce livre se lit rapidement. L'auteure règle son conflit avec sa mère qu'elle finit par comprendre.
Lien : http://lesmotsdenanet.blogsp..
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