Des histoires d'amour impossibles écrites au XIXème siècle, j'en ai lu à la pelle, je dirais même qu'elles ont formé mon goût et ma personnalité de lectrice et d'écrivain. Oui mais voilà, je suis une habituée de
Zola moi, ou de Hugo,
De Maupassant... ou bien de
Goethe s'il faut chercher autre part qu'en France. C'est ma première incursion dans la Littérature norvégienne, et avec le résumé et la thématique, je m'étais dit que je serais en terrain connu. Il faut croire qu'il s'agit là de ce style dépouillé qu'on prête aux écrivains du Nord. Tant d'ellipses, d'années qui passent en une phrase, de dialogues énigmatiques dignes d'un film d'auteur... Ce n'était pas pour moi. Je préfère les descriptions sans fin, les petits riens du quotidien, les paysages foisonnants, les personnages naturalistes !
Emile Zola :
"Sur une première jupe de tulle, garnie, derrière, d'un flot de volants, elle portait une tunique de satin vert tendre, bordée d'une haute dentelle d'Angleterre, relevée et attachée par de grosses touffes de violettes ; un seul volant garnissait le devant de la jupe où des bouquets de violettes, reliés par des guirlandes de lierre, fixaient une légère draperie de mousseline. Les grâces de la tête et du corsage étaient adorables, au-dessus de ces jupes d'une ampleur royale et d'une richesse un peu chargée. Décolletée jusqu'à la pointe des seins, les bras découverts avec des touffes de violettes sur les épaules, la jeune femme semblait sortir toute nue de sa gaine de tulle et de satin, pareille à une de ces nymphes dont le buste se dégage des chênes sacrés ; et sa gorge blanche, son corps souple, était déjà si heureux de sa demi-liberté, que le regard s'attendait toujours à voir peu à peu le corsage et les jupes glisser, comme le vêtement d'une baigneuse folle de sa chair. Sa coiffure haute, ses fins cheveux jaunes retroussés en forme de casque, et dans lesquels courait une branche de lierre, retenue par un noeud de violettes, augmentaient encore sa nudité, en découvrant sa nuque que des poils follets, semblables à des fils d'or, ombraient légèrement."
Knut Hamsun :
"Elle portait une robe jaune."