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3,6

sur 97 notes
Second opus de Hercule Poirot repris par Sophie Hannah.🔎


Hercule Poirot et Edward Catchpool sont conviés pas Lady Playford chez elle. Arrivé sur place, après un accueil des plus étranges par le majordome Hatton, de la grossièreté de la part de la fille de Lady Playford, Hercule Poirot fait la connaissance des autres habitants de la maison puis assiste au dîner. Lors de ce dîner, Lady Playford fait une annonce des plus inattendue : elle vient de refaire son testament dans lequel elle déshérite ses deux enfants Claudia et Harry au profit de son secrétaire particulier, Joseph Scotcher.
Cette même nuit Joseph Scotcher est retrouvé assassiné.


Nous retrouvons dans ce pastiche tous les ingrédients qui ont fait la force de la sage d'Agatha Christie à savoir une intrigue complexe, un huis clos dans une résidence de charme, un meurtre sanglant et déroutant et un mobile des plus tordus. Mais franchement ? Cela ne vaut pas Agatha Christie dans le texte... Certes, Sophie Hannah a corrigé quelques lourdeurs de son premier roman en nous proposant ici un Hercule Poirot moins caricatural et prétentieux, mais... tout dans le roman me faisait penser à une plaisanterie.

Entre les personnages complètement dérangés avec le majordome Hatton silencieux et secret au possible ; Claudia Playford vulgaire et grossière ; son frère Harry complètement effacé et soumit à son épouse Dorothée qui elle-même est l'archétype de la cupidité. N'oublions pas le fiancé de Claudia qui est d'un égocentrisme sans nom ; Joseph Scotcher en hypocondriaque et manipulateur ... Bref, vous avez une belle fourchette de gens étranges... mais justement, trop, c'est trop pour rendre l'intrigue réaliste !! C'est à se demander si Hercule Poirot n'était pas invité dans un asile psychiatrique.

L'intrigue est plutôt bien pensée, mais le mobile final est dans la même veine que les personnages : complètement tordue. L'histoire est complètement tirée par les cheveux comme dans Meurtres en Majuscules. C'est irréaliste et invraisemblable, rendant de ce fait la lecture décevante. le lecteur se retrouve complètement déconnecté et passif .... suivant les événements au lieu de participer avec Hercule Poirot à l'enquête.


J'avoue ne pas avoir été époustouflée par cette histoire. Sophie Hannah permet à un grand personnage de revivre au travers de ses écrits, mais l'ambiance années 20, les personnages récurrents comme l'inspecteur Japp, le colonel Hastings, Miss Lemon et autres sont manquants. Les intrigues proposées par Sophie Hannah sont plus complexes et plus travaillées psychologiquement que celles d'Agatha Christie. Pour la détente on repassera.


Pour résumer, Hercule Poirot est de retour pour de nouvelles aventures. Pour ceux qui aiment ce personnage et Agatha Christie, la déception risque d'être au rendez-vous. Pour les autres, cela peut leur permettre de découvrir l'oeuvre originale.
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Dois-je l'avouer, j'ai peu lu d'Agatha Christie. Je crois avoir eu la malchance de rencontrer Miss Marple en premier. Trop lent, trop botanique. Celui-là m'est plusieurs fois tombé des mains."Shoking isn't it?" Mais j'aime bien, de temps en temps, me détendre devant un épisode d'Hercule Poirot. Personnage hors du commun s'il en est : un peu dandy, un peu distant et peu discret. Ne comptez pas sur moi donc pour comparer la version de Sophie Hannah et celle de son illustre ancêtre morte et enterrée, "stone-cold dead" suivant la belle expression de Dorro Playford. Ce serait d'un vulgaire. Tout livre mérite d'être lu dans l'absolu. Il me semble intéressant de noter que le narrateur n'est pas Poirot "himself" mais son ami Edward Catchpool de Scotland yard.

Ceci dit j'ai lu cette aventure dans la langue de Shakespeare, la version française porte le titre ahurissant de "La mort a ses raisons." Or Shakespeare apparait dans cette histoire dont le titre anglais "Closed casket" est étrangement lié à la résolution de ce crime, par ailleurs non moins étrange. Jugez plutôt : la victime Joseph Scotcher ayant annoncé de longue date avoir atteint un stade avancé d'une maladie incurable semble avoir été assassiné non pas une fois (comme l'on dit dans la patrie du fameux détective), mais deux. "Amazing" (et non pas shocking cette fois) !

Sept fois tourner sa langue dans sa bouche (et non celle de sa voisine), voilà le conseil que nous donne la principale protagoniste Lady Athelinda Playford : "One ought not to use words carelessly, or even spontaneously. […] never once have I used a word or words that I have not carefully chosen."p.136 Conseil à prendre au pied de la lettre venant d'une romancière de policiers fussent-ils pour ados. C'est bien habile de la part de Sophie Hannah d'utiliser ce personnage pour mettre en garde le lecteur peu attentif et annoncer ainsi plusieurs des procédés utilisés dans le roman. Le tour de passe passe n'en est que plus délectable.

Il est des milieux qui ne sont point au milieu. Telle est la maisonnée de la théâtrale Lady Playford où ceux à demeure en son manoir finissent par jouer la comédie, abusivement acteurs d'un drame dont elle pensait maîtriser toutes les ficelles, mais dont seul Poirot saura démêler l'écheveau. Il est bien cavalier^^ de ma part de vous dire avoir pu non seulement l'accompagner mais le devancer. Arrivant avant lui à découvrir le coupable par une prospection intuitive proche de la sienne mais échafaudant un motif plus noir encore : tuer par simple plaisir du jeu. Je suis allé jusqu'à imaginer une fin à la Shakespeare, digne de Roméo et Juliette, celle-ci existe en effet mais il vous faudra prolonger par vous-mêmes.

Un très bon moment de détente avec ce policier qui sort de l'ordinaire. Attention cependant, pour en profiter pleinement, il vous faudra faire travailler au mieux vos petites cellules grises car Sophie Hannah vient de placer la barre haut et l'annonce par l'entremise de Lady Playford. "I'm afraid I don't write for dimwits and nor will I, ever. I write for those capable of rising to an intellectual challenge." p.287. Tout ce que j'aime !^^
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Sophie Hannah a eu l'autorisation de la famille d'Agatha Christie de reprendre le personnage d'Hercule Poirot dans ses livres, le pari était risqué mais le résultat est réussi.
Les ingrédients habituels sont tous présents : une dizaine de personnages regroupés pour un week-end dans la propriété de Lady Playford, une célèbre écrivain de romans pour enfants, un meurtre ou du moins l'hypothèse d'un meurtre en préparation, une ambiance tendue suite à une révélation inattendue le soir au dîner, et bien sûr une enquête policière menée par Hercule Poirot et l'inspecteur Catchpool, qui est le narrateur de cette histoire.
Les personnages sont fouillés, les décors bien plantés, il y a même les plans de la maison avec la disposition des pièces au début, ce qui est bien pratique pour se repérer, le style ressemble à celui d'Agatha Christie, l'énigme à résoudre est tordue à souhait et sa résolution pas aussi simple qu'il n'y paraît.
J'ai plongé avec délice dans ce roman, et j'ai suivi les déductions d'Hercule Poirot avec un véritable plaisir.
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— Non, Hercule Poirot n'est pas mort ! Vous avez vu son hommage chez Jean-Pierre Foucault ? Non ! Alors Hercule Poirot n'est pas mort ! Hercule, si tu nous regarde… Les lecteurs sont formidables (avec la voix d'Alain Chabat imitant Jacques Martin).

Damned, un Hercule Poirot que je n'avais pas lu ! Comment diantre cela se faisait-il ? Impossible pourtant !

Ouf, mon honneur est sauf, c'est un Hercule Poirot pastiche ! Heu, il m'avait semblé que la mère Agatha l'avait tué pour ne pas qu'il lui survive ?

Oui, mais ses héritiers ont donné la permission à Sophie Hannah de le faire revivre. Moi je dis « Génial », même si c'est le détective du 221b Baker Street mon préféré, j'ai toujours adoré lire un Poirot.

Dès le départ, on est plongé dans les affres de la famille de lady Athelinda Playford et le repas familial pris en son domaine de Clonakilty n'a rien d'un souper tranquille où tout le monde papote gentiment. Dès le départ, les piques fusent, les méchancetés volent et elles volent bas.

Comme chez la mère Agatha, nous avons des personnes réunies dans un lieu « clos » qui, ici, en l'occurrence, est la propriété assez grande de lady Athelinda (auteure de livre policier pour enfants) et une dizaine d'invités, qu'ils fassent partie de la famille ou pas, et, comme en dessert, un meurtre !

Dans la troupe des invités, nous avons quelques personnages bien trempés, dont la fille de lady Athelinda, Claudia, qui a un horrible sale caractère et qui en veut à la terre entière; son fiancé qui est assez cynique et totalement in love d'elle; Dorro, la belle-fille qui est à baffer avec ses interventions à l'emporte-pièce et son mari, Harry, son mari et vicomte de Playford qui est mollasson.

Plus les autres que je ne citerai pas mais qui sont tous bien campés en peu de mots et dont certains ont une présence plus que d'autres tant leur personnalité est exécrable. J'adore.

L'enquête est telle qu'aurait pu nous écrire la mère Agatha, la résolution n'est pas simple et la solution est plus recherchée qu'on ne pourrait le penser de prime abord. Comme dans le canon Herculéen, on réunira tout le monde, personnel compris, pour tout expliquer et arrêter celui ou celle, ou ceux qui ont tué.

Donc, faut l'acheter et le lire ? me direz-vous, la bave aux coins des lèvres… Essuyez déjà la bave, merci.

Si vous êtes à la recherche d'un bon whodunit où la solution finale est complexe et les personnages bien trempés, alors, lisez-le. Mais si vous voulez lire du Poirot dans le texte, refaites-vous le canon, c'est-à-dire les écrits de madame Christie !

Pourquoi ? Parce que j'ai trouvé mon Hercule Poirot différent de l'original. Soit l'auteure n'a pas voulu copier l'original et c'est tout à son honneur, mais moi, j'aurait aimé avoir du vrai Poirot et pas un truc qui en a la couleur mais pas le goût.

Hercule Poirot donne l'impression d'être en retrait dans cette enquête, il doute, ce qui n'est pas dans ses habitudes, les explications viennent plus souvent des suspects que trouvé par notre génial petit détective belge, il ne passe pas ses journées à se lisser la moustache, à nous bassiner avec ses tenues, est moins orgueilleux que d'habitude, ne nous parle pas de ses petites cellules grises…

Bref, j'ai eu l'horrible impression d'être en train de déguster une canette de la célèbre boisson gazeuse qui avait la couleur de l'alcool mais qui n'en était pas. J'avais le flacon, mais pas l'ivresse attendue.

Un excellent roman policier whodunit pour ceux ou celles qui aiment ça, des personnages qui ne sont pas en retrait mais qui volerait presque la vedette de notre détective aux big moustache, un détective belge qui n'est pas "copie conforme" et qui manque d'épaisseur, au sens propre comme au figuré car sur la couverture, on dirait qu'il a perdu son ventre…

Faudra que je lise le premier pour découvrir si là aussi notre bon vieux Hercule Poirot est en retrait ou pas, et s'il est plus copie conforme ou toujours en version Canada Dry©.

PS : Autre chose qui m'a exaspéré, mais ça ne comptera que pour mon esprit tordu… La servante se nomme Phyllis et, pas une seule fois dans tout le roman, un des personnages ne colle LA conjonction qu'il faut pour nous donner un beau "Si Phyllis…. ".


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La mort a ses raisons est la seconde enquête d'Hercule Poirot écrite par Sophie Hannah qui a repris le flambeau, avec autorisation, des aventures du détective belge.


Le premier opus ne m'avait pas vraiment convaincu tant j'avais trouvé Poirot caricatural dans sa façon d'être et de parler. Ce second tome m'a paru bien plus convaincant de ce point de vue et, à mon sens, bien mieux écrit. On sent que Sophie Hannah s'est mieux approprié le personnage et a su mieux le mener à travers cette enquête.


On y retrouve ainsi un Hercule Poirot qui fait du Hercule Poirot (même si de mémoire les fameuses petites cellules grises ne sont mentionnées qu'une seule fois...) et tous les codes habituels de ses aventures sont repris, globalement avec efficacité. le déroulement de l'enquête est somme toute classique mais néanmoins bien mené. On suit avec plaisir les investigations de Poirot et de l'inspecteur Catchpool, qui est en est le narrateur. J'ai toutefois trouvé que ce dernier était un peu effacé (dommage pour un narrateur...) et finalement pas très doué pour un policier.

Dans l'ensemble donc un bon roman policier qui se lit d'une traite et dans lequel on prend plaisir à retrouver Poirot dans ces oeuvres. Ce n'est évidemment pas encore du niveau de la grande Agatha Christie mais ça s'en rapproche et c'est tout ce qu'on en demande finalement.
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Je gardais un souvenir mitigé de la première nouvelle enquête d'Hercule Poirot rédigee par Sophie Hannah et qui me semblait trop loin du style d'Agatha Christie. Cette fois ci, J'ai vraiment été conquise par l'histoire et le style et je m'y suis cru. Une vraie ambiance de manoir british avec une action en huis clos, une histoire d'héritage, plein de coupables possibles, une victime pas très nette... J'étais prise dans l'histoire et j'avais du mal à quitter ce roman! Hercule Poirot correspondait bien à l'image que je m'en étais faite et J'ai apprécié la personnalité du narrateur Catchpool. Un seul regret : quelques longueurs Agatha Christie aurait fait ca de manière beaucoup plus courte!
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Je suis un grand fan d'Agatha Christie qui reste pour moi, la plus grande. J'aime particulièrement son personnage d'Hercule Poirot, j'ai lu et relu et re-relu ses romans, vu les films et la série avec David Suchet. Je suis plutôt content qu'une reprise de ce personnage puisse nous faire découvrir de nouvelles aventures.
Cependant, le roman de Sophie Hannah ne me semble pas à la hauteur.
Déjà, je voudrais dire un mot sur la couverture. Généralement, je m'intéresse fort peu à ce détail, mais là je la trouvais superbe sauf que ... l'ombre de Poirot sur la couverture semble différente du personnage imaginé par Agatha Christie, en effet il n'a pas de ventre ! On dirait qu'ils l'ont amaigrie ! Sacrilège ! En plus, la couleur dorée des mots sur la tranche s'en vont dès que l'on touche trop le roman ! Zut alors. Et pourtant j'aimais bien cette couverture. Enfin bon, passons au roman lui-même.
Dans cette enquête, on sent Poirot qui patauge un peu et c'est affligeant. De plus les principales découvertes se font dans les récits des uns et des autres et ne sont pas découverts peu à peu par Poirot. Au bout d'un moment, on se demande si c'est vraiment Poirot qui mène l'enquête ou si ce sont les suspects. On sent beaucoup la touche de Sophie Hannah dans ce roman, qui ne ressemble pas du tout à un roman d'Agatha Christie. Alors oui, Sophie Hannah a pris le personnage de Poirot mais pour faire du Sophie Hannah, pas du vrai Poirot. Pourquoi reprendre un vieux personnages si ce n'est pour que le lecteur le retrouve, là le lecteur ne le retrouve pas du tout. Cela est sûrement et bêtement commercial vous allez dire, oui bien sûr. D'ailleurs, même si je n'ai pas tellement apprécié la vision de Sophie Hannah de notre Poirot, je dois vous avouer que je vais me précipiter pour aller prendre Meurtres en majucules, le premier de la série. Juste pour avoir le plaisir de lire dans un livre inconnu, les mots Hercule Poirot. Quand on est fan, on est fan...
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En 2013, les héritiers d'Agatha Christie ont demandé à Sophie Hannah, de reprendre le personnage d'Hercule Poirot pour lui redonner vie, l'autorisant ainsi à créer de nouvelles intrigues policières.
En 2014, est paru le premier opus de la série "Meurtres en Majuscules", que j'ai lu à l'époque, et dont je ne me souviens plus, donc j'envisage de le ressortir de son étagère pour le relire
Mais en attendant, je me suis procuré d'autres ouvrages de cette auteure dont celui-ci "La Mort a ses raisons" paru en 2016, le deuxième après celui cité ci-avant.
Que dire ?
Il m'a plu et comme pour tous les livres qui accrochent mon intérêt, je l'ai lu rapidement, pourtant ce n'était pas gagné au départ, car je n'arrivais pas à m'investir dans l'histoire et à me l'approprier pour en ressentir les diverses émotions.
Déjà ayant pratiquement lu tous les Agatha Christie, j'ai tant de souvenirs, en compagnie de ce cher Poirot et de son fidèle compagnon Hastings, que j'ai eu du mal à cerner les liens entre ce nouveau Poirot et l'inspecteur Catchpool. Je n'ai pas ressenti la même complicité que je qualifierai d'affective, comme celle qui existait entre les personnages d'origine.
Sans doute, cela se fera en lisant d'autres "Hercule Poirot" mis en scène par Sophie Hannah.
Par contre, une fois que j'ai trouvé le moment d'une implication réelle de ma part, j'ai poursuivi ma lecture avec beaucoup de plaisir et j'ai refermé la dernière page, en étant prête à ouvrir le prochain bouquin ayant comme héros, ce cher Poirot, ressuscité d'entre les morts littéraires.
Je ne vais pas parler de l'intrigue, puisque le résumé sur la quatrième de couverture est sans doute suffisant pour savoir si un livre va plaire ou pas
A ceux qui vont découvrir ce nouveau Poirot, et cette auteure, je souhaite une bonne lecture divertissante.
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Second livre de cette autrice qui fait revivre Hercule Poirot que je lis et je reste toujours déçue !
Non, définitivement, Hercule Poirot n'est pas Hercule Poirot ! Il est pédant vis-à-vis de l'inspecteur Catchpool, son compagnon d'enquête !
L'énigme, quant à elle, est vraiment bien trouvée même si parfois le récit traîne en longueur.

Dommage !
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Quoi, une enquête du célèbre Hercule Poirot qui serait passée sous vos radars ? Est-ce une blague, une nouvelle oubliée, un roman disparu que l'on a retrouvé bien après la mort d'Agatha Christie et celle de son détective belge ? C'est pourtant bien vrai, La mort a ses raisons fait partie des enquêtes de l'homme à la moustache, mais c'est à Sophie Hannah qu'on le doit ! D'ailleurs, ce roman est le deuxième d'une nouvelle série consacrée à Hercule Poirot, mais aussi, à Edward Catchpool, nouvel enquêteur qui fait aussi office de narrateur pour ces nouveautés.

Quatre parutions traduites pour l'instant, d'autres romans prêts à sortir dans leur langue d'origine, mais qu'est-ce que ces nouvelles enquêtes ? Un style évidemment différent entre les deux auteures, et si vous connaissiez la plume d'Agatha Christie, le changement peut vous sembler rude aux premiers chapitres, avant de vous laisser guider par Sophie Hannah et son personnage d'Edward Catchpool. Huis-clos, secrets et non-dits entre un rassemblement de personnages, exposition qui prend son temps et fausses pistes, tous ces éléments si chers à la Reine du crime se retrouvent ici sans exception, pour notre plaisir ! D'ailleurs, la tentation de comparer les deux styles s'estompe vite, une fois la première partie passée, et le crime avec, après la menace qui grondait au-dessus des têtes.

Inviter Hercule Poirot dans sa demeure n'est pas sans risque ; l'hôte est quasiment sûr de trouver un cadavre dans son manoir, et cette fois encore, ça sera le cas, à la différence que c'est l'hôte en question qui soupçonnait un meurtre dans sa maison… et tout le roman consiste à trouver la véritable personnalité du malheureux assassiné, et à confondre le meurtrier parmi les suspects, ce qui n'est pas une mince affaire car, comme souvent avec le détective belge, tout le monde a des intérêts à voir la victime tomber et ne jamais se relever. Une liste de potentiels criminels toujours très étoffée, des motivations uniques à chacun, et malgré le nombre de têtes que l'on voit passer, une personnalité propre se dégage de toutes ces personnes.

La mort a ses raisons est un de ces romans où l'enquête prime avant tout le reste, un polar qui reprend l'ambiance et les codes d'antan en ajoutant une note agréable de modernité ; pas de récit sentimental chez les enquêteurs pour distraire ou provoquer l'émotion, pas de tension intenable, mais une menace qui gravite au plafond du manoir. Si vous n'avez pas lu le premier tome de cette nouvelle série, ne craignez pas de vous voir divulgâcher les éléments de la précédente enquête : il y a certes quelques références, elles n'entraveront néanmoins pas votre plaisir de découvrir. Et si vous aviez manqué le duo Poirot / Catchpool, ce nouveau roman vous donne l'occasion de constater à quel point il fonctionne bien, différemment du fameux duo Poirot / Hastings, il va sans dire.

Un mystère qui s'épaissit de chapitre en chapitre à mesure que les enquêteurs percent les secrets des uns et se heurtent aux réticences des autres, à tel point que l'on ne peut pas s'avancer sur une hypothèse en particulier ! Les premières pages m'avaient laissé dubitative, j'avais tort et j'ai bien fait de poursuivre, la dynamique de l'intrigue est entraînante et ne comporte que peu de longueurs, nécessaires pour faire reposer les méninges sollicitées du lecteur. Il y a là le goût de l'authentique, comme si Agatha Christie elle-même soufflait quelques mots à sa co-auteure. Cela donne un huis-clos convaincant, malgré un Hercule Poirot plutôt en retrait et un peu moins vaniteux, curieusement.

Je dirais que La mort a ses raisons est, pour ma part et parce que je n'ai pas encore lu le premier tome, un début enthousiasmant dans ces nouvelles enquêtes, et l'assurance que je vais m'y pencher plus assidûment à l'avenir. Longueurs et répétitions passent à la trappe devant une conclusion aussi satisfaisante, avec la révélation tant attendue des circonstances exactes du meurtre, et les implications quant au(x) meurtrier(x), et même par rapport à la victime dont le visage est amené à changer aussi. Si vous vous laissez tenter, vous tomberez face à une place importante donnée au théâtre et à la détermination farouche, aux faux-semblants et à la maladie, décrite avec justesse, mais de quelle maladie s'agit-il ?

Note : 4/5
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