Attention ceci est une vraie pépite!
C'est une sorte de James Bond féminin et érotique et c'est vraiment très prenant. le sexe y est décomplexé et l'espionnage déniaisé. On suit avec grand intérêt et gourmandise les aventures plutôt salées de la renversante Binky Ball, agent très spécial de la fameuse CIA. C'est drôle au possible, c'est sexy en diable et fort bien écrit. C'est parfois tendre (notamment les rapports de cette jeune mère qu'est Binky avec son petit garçon Leo) et c'est parfois chaud, très chaud même mais toujours avec élégance et humour (le chapitre sur le chef de section McMonnies et Sam, l'expert "vêtements" est carrément anthologique!). C'est un "50 nuances de Grey" survitaminé et jouissif.
On déguste, on savoure et puis on en redemande. Pour avoir bien chaud sous la couette et passer un noël coquin, what else?
Les épisodes 2 et 3 viennent de paraître. Je les lis de suite...
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Dans l’ascenseur se tenait un jeune homme dont la beauté sautait aux yeux comme un bouchon de champagne. Ses cheveux châtains magnifiquement plaqués en arrière aggravaient sa méphitique ressemblance avec le Helmut Berger des Damnés.
- Tiens, Tommy ! Que fais-tu là ?
- Si je dis : la même chose que toi, tu te vexes ?
- Pourquoi ? J’ai toujours apprécié la franchise entre putes.
Ils s’embrassèrent, bons amis. Tom Monticello était un de ces gigolos de haut vol qui hantent les palaces du monde entier. Il couchait avec des hommes aussi bien qu’avec des femmes, parfois en même temps. A force, il lui arrivait de douter sérieusement qu’il existât une barrière étanche entre les sexes. En fait, votre anatomie personnelle si tranchée qu’elle pût être comptait moins à ses yeux que le nombre de zéros s’allongeant lascivement sur votre compte en banque. Binky et lui se croisaient souvent aux endroits chics où se condensait l’internationale des solitudes fortunées.
Avec un indulgent mépris, Tom prenait Binky pour un de ces fameux oreillers qu’on propose aux clients esseulés. Et elle, de son côté, le lui laissait croire par pure amitié. Pour sa part, il se flattait d’être un traversin de luxe. Un must have érotico-esthétique, le très haut de gamme de l’industrie du luxe et de la luxure. Cynique blasé sur les antiques choses du sexe, il ne s’enivrait que de son propre corps à la jeunesse parfaite. Autour de lui, gens et choses n’étaient assemblés que pour servir d’accessoires à une forme permanente d’onanisme. Binky se disait que le narcissisme viscéral qu’il professait eût fait se retourner Narcisse en personne.
« Petit Sam », comme on l’appelait, était l’expert vêtements de l’équipe, le « maître des fanfreluches » selon certains à l’agence un brin condescendants. Mais aux yeux de Binky, il était un génie dans son genre, outre le fait d’être un très chic type en totale inadéquation avec le vieux Crocodile qui lui faisait face.
Sam était maintenant à farfouiller dans un autre sac plus petit.
- Cette Russe fait venir sa lingerie de Paris, expliqua-t-il, enthousiaste. Elle raffole par-dessus tout de la dentelle de Caudry et des mousselines de soie. (Elle n’était pas la seule apparemment, vu la tête de Sam.) Regardez-moi un peu ça ! quelle merveille ! quelle légèreté !
Il tenait à deux mains une petite culotte Lejaby et la tournait et la retournait devant lui.
Devant tant de fougue, MacMonnies avait rouvert à demi une de ses lourdes paupières et une toute petite lueur pâlotte brûlait quelque part au fond de son œil sombre et froid. En fait, en bon pervers qu’il était, il ne perdait pas une miette du spectacle
Vidéo de Lorris Hannah-Queen