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Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd'hui dans Rock'n Pages le roman "coup de poing" de la jeune romancière Kaoutar Harchi, qui était sorti en 2011 chez Actes Sud : L'ampleur du saccage

(...)
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Le mystère erre dans le désert, autour d'un puits comblé par les cendres d'un suicidé. Et non loin se dresse une maison aux murs repoussés par l'horreur, où la tragédie se jouera des hommes par deux fois, la deuxième nourrie par un secret lourd d'une vingtaine d'années.

Fuir ce secret, dans les années passées de l'autre côté de la Méditerranée, sous la tôle froissée par les pluies glacées, l'âme esseulée dans un troupeau de pantins désarticulés. Présence au goût métallique, le sang n'est jamais loin du silence. Si Larbi veille et fuit Arezki, Riddah s'occupe des gardiens de la prison comme de ses fils, et Ryeb doit réunir des souvenirs autrefois amoureux.

Quatre hommes liés par l'indicible, femme au parfum de cendres d'un feu mal éteint qui consume depuis vingt les chairs privés d'affection. Gangrène des sens, hormones violemment réprimées, un ventre profané expulse la folie noyée de chagrin et d'alcool.

Aucun oasis pour reprendre son souffle, pour échapper à l'aridité de la phrase, au rythme quasi hypnotique. Écriture aiguisée comme un bout de métal affuté, qui grave à jamais dans les chairs l'écho du mystère enfin dévoilé. Spirale infernale, nul salut possible, sauf dans le sang. Et, peut-être, dans le Verbe.
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Les bouches frôlant les oreilles, les hommes racontaient que dans la soirée du vendredi, à l'heure où l'appel du muezzin retentit, vêtus comme des femmes, ils s'approcheraient de la maison de la belle Nour et, feignant de lui réclamer quelques morceaux de pain, ils se jetteraient sur elle. ( …)
La vie de ces jeunes, c'était survivre à un système en guerre contre leurs désirs, les condamnant à une chasteté illusoire, sorte d'aphasie libidinale désastreuse qui les forçait à considérer le corps des femmes comme une denrée rare et précieuse sur laquelle il fallait se jeter avant la prochaine famine .
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C'est un récit à quatre voix : Arezki vit en reclus au sommet d'une tour de banlieue depuis trente ans. Il est élevé par un chauffeur routier du nom de Si Larbi . Arezki est angoissé par ses origines et par le désir des femmes.

Un soir, après être descendu de sa tour, il commet un meurtre, est arrêté, s'attend à passer de longues années de prison avant que Riddah, directeur de la prison où il est incarcéré, ne l'aide à s'enfuir. Il est alors recueilli par Ryeb, un gardien de la paix dont la mère vient de décéder. Ces quatre hommes sont unis par une terre : l'Algérie et veulent s'y rendre pour surmonter ce drame ; ils sont obsédés par la présence de Nour, personnifiant tout à la fois la figure maternelle et la tentation.

Kaoutar Harchi , dans ce roman, s'extrait rapidement de la restitution d'un fait divers pour parvenir à des données essentielles du mode de vie du pays décrit .Ainsi met-elle l'accent sur le rôle de la répression sexuelle , sur l'asservissement de la femme :
« Les bouches frôlant les oreilles, les hommes racontaient que dans la soirée du vendredi, à l'heure où l'appel du muezzin retentit, vêtus comme des femmes, ils s'approcheraient de la maison de la belle Nour et, feignant de lui réclamer quelques morceaux de pain, ils se jetteraient sur elle. ( …) La vie de ces jeunes, c'était survivre à un système en guerre contre leurs désirs, les condamnant à une chasteté illusoire, sorte d'aphasie libidinale désastreuse qui les forçait à considérer le corps des femmes comme une denrée rare et précieuse sur laquelle il fallait se jeter avant la prochaine famine »
Cette misère affective et sexuelle, composante essentielle du roman éclaire sans bien sûr la justifier, la cruauté de l'acte meurtrier :
« Nous étions les piliers de ces déserts et nous n'avions le droit que de regarder. Nos pantalons étaient lourds de frustrations millénaires .Le adultes se tuaient entre eux .Et les enfants que nous étions réclamaient aussi de tuer. »

Autre point digne d'intérêt : la situation historique de ce voyage effectué par les quatre personnages en Algérie, que l'auteur semble situer en 1954, à la veille du déclenchement de la guerre d'indépendance. Elle réussit magnifiquement à croiser le destin de ces hommes, la petite histoire, avec la grande, celle de l'Algérie à la veille de s'embraser :
« Dans le pays, la rébellion contre l »ordre colonial grondait .Toutes les villes se préparaient pour la lutte (…) Nous avons profité de la grandeur des drames de l'histoire pour y dissimuler les nôtres, plus modestes(…) Nous avons traversé la mer, préférant le naufrage à la vie en Algérie .C'était en 1954. »

Il y a du Kateb Yacine dans ce récit, une symétrie avec, Nedjma, par l'adoption par l'auteur de la centralité du personnage Nour, la lumière en résonance avec celui de Kateb Yacine dans son roman. Ouvrage dérangeant, L'ampleur du saccage trouve une résonance d'une actualité brûlante et immédiate .Ce n'est pas le moindre de ses mérites.



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Curieux de savoir que cet ouvrage a été écrit par une femme. Voilà un long suspense parfois un peu glauque où le dénouement arrive, évidemment, à la fin. Valable.
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