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4,04

sur 1451 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les gens, comme les animaux et les paysages que modèlent les techniques agricoles, naissent et puis meurent. Les générations se souviendront bien de certains et d'autres moins. Qui se souviendra de Tess d'Urberville? Qui se souvient des femmes coupables qui pendouillent aux potences des ballades ancestrales? Pourquoi les hommes peuvent-ils vivre leurs vies de jeunes gens et folâtrer dans les bordels londoniens alors que les filles de ferme qu'ils culbutent se destinent au mieux à l'opprobre et au pire au gibet? Dieu a-t-il un reste de miséricorde pour elles? Peut-être. L'histoire que nous conte Thomas Hardy nous montre que la justice des hommes de son temps n'en avait pas. En a-t-elle plus aujourd'hui est la question qu'est en droit de se poser le lecteur moderne. Une raison parmis d'autres de lire et relire ce chef d'oeuvre de la littérature qui mérite une place de choix, non seulement par son objet mais aussi par son style, aux côtés de Mme Bovary, Anna Karénine, Effi Briest ou Thérèse Desqueyroux.
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Si j'avais été totalement séduite par l'écriture de Thomas Hardy lors de ma lecture de Loin de la foule déchaînée, ce sentiment s'est confirmé avec Tess d'Urberville.
Dès les premières pages de ce grand roman, on sent la destinée tragique de son personnage principale qui ne peut malheureusement échapper à la fatalité de son existence.
Thomas Hardy sait merveilleusement décrire la campagne anglaise du XIXème siècle et le quotidien des paysans qui vivent au rythme des saisons et des travaux agricole. Mais surtout il sait décrire et nous faire ressentir avec justesse les sentiments les plus profonds des personnages et principalement ceux de la jeune Tess.
Voici une héroïne que j'ai particulièrement aimée par son caractère entier, droit et travailleur. Elle lutte avec acharnement pour vivre et profiter du bonheur auquel elle aurait droit mais qui se dérobe dès qu'elle le touche du doigt. La naïveté de sa jeunesse et son désir d'honnêteté m'ont touché et ont fait ressortir d'autant plus cruellement les injustices qu'elle subit. Elle ne se plaint pas et tente toujours de s'en sortir par elle-même. Une belle leçon de courage et d'abnégation face à l'adversité !
Dans ce roman assez sombre mais réaliste, Thomas Hardy dénonce l'hypocrisie sociale et morale ainsi que l'inégalité entre les hommes et les femmes. Il s'agit donc d'un grand classique de la littérature à découvrir.
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Quel livre ! Quel talent de conteur et de peintre, peintre de la nature comme des sentiments, peintre des contraintes sociales, des préceptes moraux et religieux. C'est un curieux et beau mélange de naturalisme et de romantisme. C'est aussi une belle leçon de philosophie où l'intolérance religieuse, le rigorisme moral sont montrés comme des perversions, des attentats à la capacité naturelle qu'à l'Homme d'aimer et d'être heureux. Une leçon hélas toujours d'actualité. Et finalement, quel magnifique personnage que Tess d'Urberville qui tout au long du roman se bat pour être elle-même et revendiquer son droit au bonheur.
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J'appréhendais de retrouver une oeuvre de Thomas Hardy. La première fois m'avait semblé très longue.
J'ai ici beaucoup apprécié la description de la réalité paysanne, des paysages et surtout de la psychologie si réaliste de ces personnages.
Je n'ai pu que compatir au sort de Tess même si elle m'a semblé bien naïve et soumise. Même pour l'époque... j'ai compati aussi avec Angel empêtré dans sa crise de foi et ses idéaux et puis finalement ses principes. J'ai été agacée par Alec et Joann.
Mais ce que je retiens c'est le style superbe, la profondeur psychologique. J'ai eu tout le long l'impression d'être dans un Zola situé en Angleterre avec une peinture réaliste et fataliste du sort de Tess, relatif à la théorie d'Angel sur la decheance des familles nobles.
En somme une excellente lecture malgré la tristesse du roman.
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Tess Urbeyfield est née de basse condition mais de noble ascendance, elle est surtout née femme dans une société pensée par les hommes pour les hommes. L'annonce inattendue de son appartenance à une illustre famille sonnera la fin de l'enfance et de l'insouciance.

Se faisant connaître auprès des d'Urberville, ses prétendus cousins, sous l'injonction de sa mère, Tess découvrira surtout que ses grands yeux et ses lèvres ourlées sont autant de tentations pour le maître des lieux.

Tragédie romanesque, Tess d'Urberville dénonce sous les traits d'une héroïne dévouée à son entourage, travailleuse et dépourvue de tout calcul le carcan oppressif et sexiste de l'Angleterre du XIXe siècle. On pourrait la trouver trop docile, trop sage, trop enfermée dans une morale qui l'oppresse. Et pourtant Tess et celle qui dit "non" et que l'on refuse tout simplement d'entendre, elle est celle qui n'hésite pas à faire passer ses principes avant son intérêt personnel, qui assume le poids physique et moral de fautes qu'elle n'a pas commises. Elle est l'éternelle victime traitée en coupable, et si l'auteur n'a de cesse de l'accabler d'épreuves ce n'est que pour mieux en démontrer l'injustice.

Les chapitres défilent comme autant de tableaux peints avec soin et qui s'animeraient peu à peu sous sa plume, tandis que les saisons passent rythmées par les travaux des champs.

Très classique dans sa forme qui emprunte beaucoup à la construction des plus grandes tragédies antiques, ce roman paraît très moderne dans ce qu'il dénonce. J'ai également était très touchée par la belle notion de sororité qu'il propose, un baume aussi doux qu'inespéré et par les brefs mais vivifiants retours à la nature durant lesquels les jugements et les conventions sociales semblent totalement dérisoires.
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Tess d'Urberville...Que dire de Tess d'Urberville, ce livre dont j'ai toujours entendu le plus grand bien et que j'appréhendais de plus en plus de découvrir ?!
Cet immense pilier de la littérature anglais fût une lecture agréable, très même, et qui me rappelle encore une fois que les romans anglais du XIXe sont vraiment un délice à lire.

Ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman, ce n'est pas tant l'histoire en elle-même, mais c'est plutôt la foule d'informations que nous transmet Thomas Hardy sur son époque. J'ai rarement lu des romans si détaillés qui ne sont pas ennuyant ! le côté roman social est ce qui m'a finalement le plus marqué, j'aime énormément apprendre quand je lis et ce roman là est une pépite, à plusieurs niveaux.
Bien entendu, l'histoire est intéressante à suivre, on se demande comment va évoluer la situation de cette jeune fille, trop naïve et trop pure. Les personnages de Tess sont justes et travaillés en profondeur. Que ce soit Tess, Angel, Alec, ou même Marianne et Izzy, l'auteur décrit leurs sentiments avec des mots précis, des détails qui ne les rendent que plus vivants et attachants. Bon, parfois j'ai eu un peu de mal avec Marianne et Izzy et leur amour pour Angel mais bon, il fallait bien un peu de piquant dans cette laiterie, sinon, on se serait vite retrouvé dans une simple romance champêtre !
Le style de Thomas Hardy est tel que nous vivons le roman. On traverse les saisons et les années en même temps que les personnages, on ressent la chaleur de l'été et la rudesse de l'hiver, on s'imagine dans les prés entrain de traire les vaches ou dans les granges à s'occuper du blé...C'est un style totalement immersif qui ne vous lâche pas jusqu'à la fin et qui vous emporte à travers le temps et l'espace.

Un roman social, une romance dramatique, une critique sur les moeurs et les conditions de la femme, voilà ce qu'est Tess d'Urberville. Un roman utile et nécessaire, qui joint merveilleusement bien l'utile à l'agréable !
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Roman classique de la littérature anglaise du 19e, mon premier sentiment a été l'émerveillement. Quel plaisir voire quel bonheur que cette douce prose, ce style harmonieux et fluide qui m'a immédiatement transportée dans la belle campagne anglaise.
La scène inaugurale est celle d'une danse campagnarde et s'imposent à l'imaginaire du lecteur les rayons du soleil, les robes des jeunes filles et même le son de la musique.
Le décor est planté.
Mais ce roman n'est pas une douce partie de campagne.
Il est celui d'une passion, celui d'une femme qui sera la victime des conventions sociales, du carcan des traditions, de la piètre considération qu'inspire la femme d'une façon générale.

L'auteur dresse un portrait captivant de son héroïne : elle est fière, indépendante, orgueilleuse, courageuse mais aussi naïve et sincère. Et surtout, pour son malheur, elle est belle et sensuelle. Tess est une femme moderne, en avance sur son temps, mais avec toute la fraîcheur de l'innocence et de l'honnêteté. Consciente de sa condition et de sa beauté, habitée de son amour pour son mari, elle sacrifiera sa vie à l'honneur de celui-ci.

Angel Clare est un personnage tout en paradoxe. Il rejette la religion alors que son père est pasteur mais est malgré tout imprégné de principes moraux très rigides. Puisque ceux-ci se développent en-dehors de la légitimité religieuse, ils instillent dans le coeur et l'âme de cet homme un cynisme qui le fera passer à côté de nobles sentiments.

L'auteur aborde également les changements qui s'opèrent dans cette société rurale : extinction des familles de nobles, exode rural, mécanisation des cultures accompagnée d'une certaine déshumanisation. On se régale avec de belles pages sur la vie aux champs même si elle est dure et précaire.

Un superbe roman, celui d'une passion mais aussi d'un monde en pleine mutation où la perte de religiosité n'a d'égale que le cynisme et où la beauté de l'amour pur est portée aux nues.

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Je rajouterai simplement quelques impressions car Lilligalipette et bien d'autres on fait de très belles chroniques sur ce livre qui est un monument de littérature.
La pauvre Tess se noie dans la glue du passé, son passé s'impose toujours à elle à travers des événements du présent, ses terreurs d'autrefois reviennent comme des fantômes insistants. le pardon est la plus grande des clés pour se libérer de son passé, accepter ce qui a été accepté pour recommencer à vivre ! mais arrivera-t-elle a être pardonnée par l'homme qui peut la faire revivre ?
Hardy dénonce le puritanisme de cette époque, attaché à la lettre de l'écriture, rigide, austère, enfermé dans un corset moral. Clare est lui aussi dans une situation non désirée, déchiré par son amour pour Tess, par l'idéal qu'il se faisait d'elle et tellement attaché aux principes de pureté !!
Que de souffrances et de destins brisés !! Tess est bien une victime expiatoire ; elle subit les méchancetés, les injustices avec courage et paie pour sa lignée.
Le dialogue qu'elle tient sur elle-même m'a touchée au plus haut point et j'aurais voulu être une petite voix pour lui dire qu'elle n'était pas coupable et qu'elle est d'une grande valeur. Je n'ai pu me résoudre à entendre ses monologues intérieurs sans frémir.
Très grand roman que je ne suis pas prête d'oublier !!
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Ce roman de Thomas Hardy est d'abord une oeuvre critique sociale ancrée dans une réalité historique qui est celle de l'époque victorienne. C'est l'histoire d'une destinée individuelle dans son arrière-plan social, régional et cosmique.
Dans ce roman, Thomas Hardy s'attaque au code moral qui s'applique différemment suivant le sexe, durant cette période. Les relations sexuelles en dehors du mariage. Excusables pour un homme, mais pas pour une femme.
Mais l'erreur de Tess est de croire qu'il y a une symétrie. Alors qu'Angel avoue à son épouse ses frasques de jeunesse à Londres comme si les choses allaient de soi, il est épouvanté lorsque celle-ci, mise en confiance, lui avoue à son tour sa propre faute. Mais Tess est surtout la victime d'une contradiction culturelle. Elle appartient à une génération qui, contrairement à celle de sa mère, a reçu une certaine éducation et ne peut donc plus s'abandonner aussi facilement au fatalisme de la sagesse populaire. Tess est au coeur de l'opposition entre nature et culture, entre spontanéité païenne et éduction chrétienne. de plus, alors que Tess n'a que seize ans, son corps présente les apparences d'un épanouissement physique dont elle n'est pas elle-même conscience et qui fait d'elle une tentatrice à son corps défendant.

Un jour quelqu'un demande à Thomas Hardy quel était son préféré parmi ses romans. Après un instant de réflexion, Thomas Hardy répondit "Tess".

"Tess d'Urberville" est un grand roman de la littérature anglaise au final des plus réussies .
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Roman le plus connu de T.Hardy (grâce à la très bonne adaptation cinématographique qu'en a faite R.Polanski) , le plus noir aussi peut-être. Ici pas de rédemption sur terre, point d'espoir pour la tragique héroïne, femme-enfant, tentatrice involontaire, sacrifiée . C'est tout simplement beau, triste et magnifique.
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