Citations sur Avalanche (92)
- Moi quand je regarde le ciel je me sens protégé.
- Moi je crois qu'il n'y a rien, et quand je regarde le ciel je ne vois que des morceaux de pierre qui dérivent dans le noir et je ne crois pas à ta résurrection des morts, tu imagines la surpopulation ? Soixante-dix milliards de spectres, des momies en bandelettes entassées dans des barres d'immeubles, avec le quartier des Romains et celui des Wisigoths, le pavillon nazi et celui des enfants gazés d'Auschwitz, les découpés du Rwanda, et maman, perdue dans tout ça, cherchant un endroit où acheter de la langue de bœuf bon marché pour son dîner, non, c'est plus rassurant de penser qu'il n'y a rien, crois-moi !
Il s'arrête, brandissant son pied de micro au-dessus de sa tête, d'un œil qu'il voudrait messianique, bouche ouverte, haletant, ces dix secondes d'effort ayant manifestement déjà bien entamé sa résistance physique.
Nic ne répond toujours pas, il continue à tisser des portées imaginaires de ses mains, je peux presque entendre le monde qu'il dessine, un monde qui disparaîtra avec lui comme une planète s'éteint.
Le monde n'a rien de parfait, il y a des millions de créatures qui attendent notre extinction dans les fissures, sans dents, rampant, enchevêtrées dans le noir. Le monde n'a rien de parfait, des virus et des prisons ne cherchent qu'à nous coloniser avant de s'autodétruire faute de combattants, chacun ne cherche qu'à bouffer son prochain.
Au-dessous, tout est calme à nouveau, l'avalanche s'est figée, la neige s'est remise en place, compacte comme du béton, peut-être quelqu'un a-t-il été emporté, peut-être essaie-t-il de creuser, sans savoir s'il se dirige vers la lumière ou s'il plonge vers l'obscurité.
Parfois j’ai l’impression que le monde est un piège qui se referme sur nous, la seule liberté est d’en sortir …
Est-ce qu'on ne devrait pas avoir pitié pour les enfants des bourreaux ?
Je ne crois pas qu'on s'intéresse beaucoup à notre liberté, j'ai parfois l'impression que le monde est un piège qui se referme sur nous, la seule liberté est d'en sortir...
Tu dois être un mensch, c'est ce que maman aurait voulu, tu ne vois pas qu'ici nous sommes dans le ventre de l'ennemi, tous ces gosses de riches n'attendent qu'un signe de faiblesse pour nous tailler en pièces, tu as vu comment ils appellent les pauvres ? Les suceurs de glace ! Tu as vu leur mépris lorsqu'ils descendent au camping pour trousser les filles, c'est encore le droit de cuissage qui s'applique, tu dois comprendre les règles sinon tu ne vas pas t'en sortir, arrête de te morfondre, pense à Harrison Ford, ce qu'il ferait à ta place ? Et Stallone ? Il foutrait le feu à tout l'internat, il ferait exploser la ville.
Je balaie du regard la cour de l'internat, enfants d'oligarques, de généraux, de marchands d'armes ou de pétrole, de financiers apatrides, corrompus à tous les étages, corrompus en famille, corrompus dans la solitude, jusque dans leur sommeil. Une réunion des parents d'élèves, si elle avait lieu, ressemblerait à une audience préliminaire de la Cour Pénale internationale.