Citations sur Nord-Michigan (39)
Après ça, il s'est mis à travailler dur. Après la mort de ton frère aîné, et de ta sœur, le chagrin l'avait rendu paresseux. Le chagrin rend les gens paresseux. Ils ne peuvent pas comprendre pourquoi ils devraient continuer puisqu'ils doivent mourir un jour. D'ailleurs, s'ils comprenaient, ils travailleraient plus dur encore.
Puis les souvenirs heureux ressurgirent, sublimés et envahissants, pour faire place, à l'approche de l'aube, à un apitoiement sur lui-même auquel il ne s'était jamais laissé aller. Après son accident, son père lui avait appris à ne jamais s'apitoyer sur son sort. Une telle pitié ne pouvait qu'accroître la faiblesse d'un individu et le rendre plus vulnérable encore dans un monde impitoyable par nature.
Ce qu'il y a de cruel dans la pauvreté ,c'est qu'elle donne à ses victimes le sentiment d'être indignes,et qu'il suffit d'une crise économique pour que les gens se laissent intimider et repousser par la vie.
Tu disais que tu avais déjà été dans cet endroit pour chasser le lapin avec ton père. Là où tu guettais le coyote. Et que tu avais l'impression d'avoir attendu pendant les vingt ans qui se sont écoulés depuis. Mais j'ai marché autour de ce même marécage bien avant toi, et je ressens exactement la même chose. Ce qui s'est passé dans ma vie, je me le demande encore. Et je ne suis pas le seul. Tout le monde se pose ce genre de question, même si personne n'en parle. C'est drôle, mais mon seul repère dans le passé, ce sont mes chiens de chasse.
" (...) Je sais bien que tous les jeunes gens rêvent de rencontrer un jour une nymphomane, mais ils en seraient certainement lassés au bout de quelques heures. Après une certaine dose d'affection, tout le monde aspire à un peu de répit pour penser à l'amour à tête reposée. Même la Reine de Saba, je suppose. Si tu pêches dans un torrent où il y a trop de truites, ça n'est plus drôle au bout d'un certain temps."
- Nous avons, semble-t-il, beaucoup plus de chance que les morts.
La famille tout entière avait été étonnée de les voir se maintenir aux premiers places au collège. Le père de Joseph était très fier de constater que, si elles étaient pauvres, elles étaient loin d'être stupides. Ce qu'il y a de cruel dans la pauvreté, c'est qu'elle donne à ses victimes le sentiment d'être indignes, et qu'il suffit d'une crise économique pour que les gens se laissent intimider et repousser par la vie.
Tu deviens un peu cinglé. Tu devrais te marier.
Joseph était convaincu qu'on pouvait vraiment tout supporter dans la vie, tant qu'on était en vie. Comme sa mère, qui continuait à lire et à bavarder avec ses amies, qui avait commandé des graines pour ses plantations et qui s'était même fait une robe pour l'été en sachant pourtant qu'elle ne le verrait pas et qu'elle serait déjà dans la tombe.
Joseph aimait les longues journées fraîches d'automne, lorsque même les ombres sur le sol étaient nettes et identifiables.