Citations sur Nord-Michigan (39)
Un jour, après quelques verres, il l’avait taquinée au sujet de l’âge et de l’état de son mari. Elle avait simplement répliqué par un sourire et un « Ne t’inquiète pas, je n’ai aucun problème pour trouver des amants. »
Il passerait ses journées, toutes ses journées, à pêcher et à étudier la faune marine. Il n’aurait besoin que d’une tente, d’un réchaud à gaz et d’un carton de livres.
Tu raisonnes comme si tu pouvais retourner une balle de golf dans tous les sens avant de décider quel est le bon angle pour frapper.
Ces photos d’une autre époque, il ne pouvait les effacer de son souvenir. Ils ressemblaient à ses élèves qu’il voyait jouer au ballon, mais sur ces photos, les enfants au lieu de jouer au ballon faisaient la queue devant les chambres à gaz du camp de Belsen. Dietrich, l’Allemand qui travaillait à la laiterie en ville et que Joseph rencontrait souvent à la taverne, disait que ses compatriotes n’étaient que des animaux. Mais Joseph répliqua que même les animaux ne se conduisaient pas d’une manière aussi ignoble. Les allemands ne tuaient pas les enfants pour se nourrir. Dietrich était saoul et sanglota. Alors pourquoi montrer aux gens ces photos ?
Puis les souvenirs heureux ressurgirent, sublimés et envahissants, pour faire place, à l'approche de l'aube, à un apitoiement sur lui-même auquel il ne s'était jamais laissé aller. Après son accident, son père lui avait appris à ne jamais s'apitoyer sur son sort. Une telle pitié ne pouvait qu'accroître la faiblesse d'un individu et le rendre plus vulnérable encore dans un monde impitoyable par nature.
Tu sais Yoey, je vous ai entendus parler, le docteur Evans et toi. Je ne devrais rien dire parce que je ne suis pas censée avoir écouter, mais tu devrais épouser Rosealee et cesser de faire l'idiot avec cette fille. Elle vient soi-disant pour monter son cheval et elle ne monte jamais. Elle lui fit un large sourire et lui prit la main. Bien sûr, tous les hommes ont un petit fond de vinaigre, même ton père, mais tu es un peu vieux pour folâtrer avec une fille de cet âge.
Après ça, il s'est mis à travailler dur. Après la mort de ton frère aîné, et de ta sœur, le chagrin l'avait rendu paresseux. Le chagrin rend les gens paresseux. Ils ne peuvent pas comprendre pourquoi ils devraient continuer puisqu'ils doivent mourir un jour. D'ailleurs, s'ils comprenaient, ils travailleraient plus dur encore.
... Assis sur son talus, il se sentait jeune et stupide. Et puis triste aussi de n'avoir pas su, jusqu'à cet après-midi-là, que la vie pouvait, en de très rares occasions, offrir des choses aussi absolues et aussi merveilleuses que celles qui naissent parfois dans notre imagination.
Keats était pauvre et Byron était riche, mais ni l'un ni l'autre n'en tirait avantage. Walt Whitman, que Joseph révérait, n'était en l'en croire ni riche ni pauvre. Et cela semblait lui conférer un certain ascendant sur les auteurs qui ne pensaient qu'à l'argent.
... il alla s'asseoir au bord de l'étang pendant deux longues heures, pour observer les oiseaux et la quiétude de cette immobilité prolongée dans un environnement d'une telle beauté l'amena à se poser des questions fondamentales sur l'humanité. Il s'arrêta à l'idée que la vie n'étais qu'une danse de mort, qu'il avait traversé trop rapidement le printemps et puis l'été et qu'il était déjà à mi-chemin de l'automne de sa vie. Il fallait vraiment qu'il s'en sorte un peu mieux parce que chacun sait à quoi ressemble l'hiver.