AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 203 notes
5
21 avis
4
30 avis
3
8 avis
2
0 avis
1
0 avis
Dans un futur indéterminé mais ravagé par le réchauffement climatique, MotherCloud a dévoré toutes les parts de marché et fournit, grâce à sa grouillante flotte de drones, tout et n'importe quoi à une population désormais captive. Celle-ci se bouscule aux portes de ses entrepôts géants, installés au sein de villes dédiées, pour y travailler, mais la sélection est rude.
Paxton et Zinnia figurent au nombre des nouvelles recrues. Paxton est, à son corps défendant mais compte tenu de son CV (il a dû travailler quinze ans dans une prison mais n'a jamais aimé ça) affecté au service de sécurité (polo bleu) et rapidement chargé par son chef d'une tâche spéciale : éradiquer l'Oblivion, une drogue en circulation parmi les employés.
Zinnia, elle, fait partie des manutentionnaires (polo rouge), mais en réalité elle est infiltrée, à la solde d'un employeur dont elle ignore l'identité, qui l'a chargée de découvrir en quoi consiste la réelle source d'énergie alimentant le complexe.
Parallèlement au récit de leur arrivée chez MotherCloud, on suit le blog du fondateur, Gibson : il lui reste un an à vivre et il se penche sur son passé, décrivant comment, pas à pas, il a réussi à bâtir, à partir de rien, son entreprise tentaculaire …

MotherCloud, on le découvre en vivant la journée de Zinnia, est un cauchemar d'entreprise (rappelant bien sûr, dans une certaine mesure, un géant de la vente à distance qui inquiète). Chaque individu y est suivi à la trace par sa montre, capable de le guider dans le dédale des entrepôts mais aussi de vérifier sa cadence (si elle faiblit, la jauge passe de vert à orange puis à rouge), de lui accorder ses pauses réglementaires au milieu de ses neuf heures de travail quotidiennes (2 fois 15 mn pour aller aux toilettes … qui peuvent se trouver très éloignées + une ½ heure pour déjeuner) et enfin de le noter, avec un joli petit système d'étoiles.
Comme il n'est pas difficile de se faire virer (le mot « syndicat » n'a pas droit de cité), qu'on peut, comme Paxton, avoir envie d'obtenir l'approbation de ses chefs pour se sentir reconnu, chacun obtempère, conscient qu'à l'extérieur sa place est ardemment convoitée. Il faut dire que, en dehors de MotherCloud, vivre s'apparente beaucoup à survivre, sous une chaleur de plomb et dans un environnement où tout s'est dégradé :
« Les petites villes se sont effondrées. Les villages côtiers sont sous les eaux. Les grandes cités sont pleines à craquer, aux limites de leurs capacités. Au-delà même, parfois. Certains pays du tiers-monde sont pratiquement devenus des terrains vagues. »

« le monde est dans un triste état, alors j'essaie d'aider du mieux possible », déclare Gibson, le père de MotherCloud. Au début, je l'ai presque trouvé sympathique, ce gars qui s'était fait tout seul, alors qu'il n'était pas né avec une cuiller d'argent dans la bouche. D'ailleurs il s'affiche en toute bonne conscience comme un véritable humaniste soucieux du bien-être de son prochain. Mais son credo me l'a rapidement rendu détestable, cette sentence qu'il brandit comme l'étendard de sa religion économique libérale : « C'est le marché qui décide », formule magique justifiant la manière dont il a sans scrupule englouti les petites entreprises et tous les petits en général, condamnés à disparaître par sa faute.

MotherCloud est une dystopie efficace, menée sans temps mort et qui, sous couvert de thriller d'anticipation, pose les bonnes questions. Elle nous attache derechef aux pas de ses deux principaux protagonistes, qui se croisent dès de début (et Zinnia, dans l'intérêt de sa mission, favorise leur rapprochement). Ils sont mus par des objectifs bien distincts, pourtant leurs parcours, au-delà des péripéties qui vont les jalonner, finiront par les confronter chacun à des choix lourds de conséquences. Car dans un univers entrepreneurial totalitaire, la question des libertés individuelles parvient malgré tout, parfois, à émerger à nouveau.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
Commenter  J’apprécie          10
Lecture glaçante que ce MotherCloud de Rob Hart chez Belfond. A première vue, un roman d'anticipation, à suspens, prenant, facile à lire, mais qui, au fil des pages, instille un étrange sentiment de déjà-vu.
Dans un monde très proche du nôtre, une entreprise de vente en ligne, MotherCloud, a profondément modifié la société américaine. Entreprise tentaculaire, elle emploie des millions de personnes à travers le continent et fait office d'eldorado dans un monde où le chômage et la catastrophe écologique rendent la vie impossible à l'extérieur des villes gérées par MotherCloud.
Trois protagonistes : Gibbson Wells, le fondateur de Cloud, Paxton, entrepreneur ruiné par MotherCloud et qui se fait embaucher au service de sécurité de la firme, et Zinnia, jeune espionne en mission au centre du système.
Dystopie perverse, roman d'espionnage, illustration d'une société panoptique, MotherCloud se hisse à mon avis au niveau de 1984 de George Orwell ou de la Servante Écarlate de Margaret Atwood. Tout est fictif mais rien n'est exagéré. Sentiment saisissant de réalisme qui nous conduit à penser que le futur est déjà là. A lire d'urgence.
Commenter  J’apprécie          10
Thriller d'anticipation, Mothercloud est une entreprise de e-commerce où tout s'achète, tiens tiens on pense tous évidemment à la même entreprise non ?

Dans ce récit dystopique, il y a trois personnages qui raconte L'entreprise, Gibson Wells son créateur, Zinnia qui travaille dans l'entrepôt des marchandises et Paxton qui intègre la sécurité.

Incroyable dystopie qui fait froid dans le dos et nous pousse à la réflexion… j'étais complètement scotchée par la fin !
Cette histoire fait vraiment flipper sur le monde de demain sur le futur monde du travail, on se plaint du présent mais demain sera-t-il mieux ? J'ai beaucoup aimé les personnages qui sont touchants, même le PDG semble sympa pas prête d'oublier ce livre ! Il devrait être adapté en film et il sera réalisé par un Ron Howard, j'irai le voir c'est certain !
Commenter  J’apprécie          00
Un monde fantastique, du travail pour tous, avec logement, assurance santé, bref le rêve. C'est le monde du futur avec MotherCloud.
Bien sûr hors MotherCloud point de salut : épidémie, canicule, plus d'eau ni de nourriture.
Ce roman est très bien pensé, il fait surtout froid dans le dos, car comme Atwood ou Orwell, l'auteur part de bases concrètes pour les pousser à l'extrème, un peu comme dans Black Mirror.
Accrochez-vous on est déjà dans MotherCloud. Un gros coup de coeur pour moi.
Commenter  J’apprécie          00
Excellent et glaçant... On se demande si cette histoire pourrait vraiment se produire. le suspens est limité, mais la vision du monde est vraiment intéressante. Parfois, on ne se sent pas très bien en lisant : on mange des choses vraiment étranges dans ce Mothercloud. J'ai hâte de voir l'adaptation de ce livre au cinéma.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai acheté une version numérique en promotion de MotherCloud sur ma Kobo le 20-04-2020, à l'heure où la FNAC recevait des centaines de millions d'euros pour refaire surface, à l'heure où Amazon était en arrêt temporaire pour non-respect des gestes barrière.

C'est l'histoire de Zinnia, une infiltrée dans la ville-entrepôt de l'enseigne MotherCloud. Dans ce quasi huis clos, elle rencontre Paxton, qui arrive un peu en touriste dans cette boîte. MotherCloud fagocite toute l'économie et Paxton en a fait les frais. Comment ces individus vont s'en sortir dans ce mode de vie formatté, et vont-ils en sortir tout court un jour ?

On retrouve dans ce roman un condensé de tous les ingrédients de la SF classique avec les clins d'oeils aux incontournables, à travers les livres, la nourriture, la high tech, les jeux vidéos ou la politique.

Et c'est cela que je cherchais, retrouver les codes d'un roman d'anticipation, (malheureusement très) crédible, pas trop flippant, avec des passages à (presque) hurler de rire et une histoire pas trop compliquée qui tienne en haleine jusqu'au bout !

Pour celles et ceux qui cherchent une fable caricature de nos modes de vie de consommateurs, de la montre connectée à la commémoration du (très) black friday : bon cru SF 2020 pour accompagner votre steak 😉
Commenter  J’apprécie          00
« C'était probablement une erreur, mais sur l'échelle des erreurs elle espérait que c'en était une bonne. »
.
.
« Ex-petit patron désormais ruiné, Paxton n'aurait jamais pensé devoir intégrer une unité MotherCloud, cette superstructure de l'e-commerce qui a dévoré la moitié de l'économie mondiale. Pourtant, dans une société n'ayant plus rien à offrir, comment peut refuser un job qui propose non seulement un salaire, mais aussi un toit et à manger ? La jeune Zinnia non plus n'aurait jamais pensé rejoindre MotherCloud, mais sa mission est tout autre : une révolution est en marche dont elle est le bras armé. »
.
.
Encore une lecture commune en compagnie de la belle @lesmotsquilieent qui s'achève, avec qui j'ai beaucoup aimé partager. Ce roman m'a tout de suite paru attrayant car il avait l'air de ressembler au livre « le Cercle » de D. Eggers mais en s'attelant au commerce plutôt qu'à la transparence. Les chapitres sont longs mais l'utilisation de points de vue variés les rend plus dynamiques. J'aime beaucoup ce genre d'univers. Je ne vous cache pas que le roman prend beaucoup de temps à démarrer au début c'est normal car on rencontre les personnages mais aussi on se familiarise avec cette géante entreprise. Il y a tout de même quelques longueurs et beaucoup beaucoup de descriptions et moins d'action. L'action se concentre sur les cinq derniers chapitres du roman ce qui est un peu dommage pour le début qui du coup me donnait du mal à avoir envie de lire la suite. Ce n'est donc pas ma lecture préférée de ce genre. C'est dommage car je n'ai pas passé un mauvais moment de lecture mais j'éprouvais pas non plus le besoin d'y retourner. .
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          00
⌚COURSE CONTRE LA MONTRE⌚
Imaginez. Dans un futur très proche, la terre crame sous le soleil et sortir dehors devient un exploit. Trouver un boulot aussi. Car tous les petits commerces ont fermé, écrasés par la pression du Cloud, cet empire tentaculaire créé par Gibson Wells, un visionnaire qui a révolutionné la consommation et le monde du travail. Son idée de génie : acheminer vos achats par drones, un mode d'expédition 0 pollution, rapide et économique. Mais pour faire tourner le business, il faut une armée de fourmis industrieuses qui vivent Cloud, mangent Cloud, dorment Cloud. Les employés portent un polo de couleur selon leur affectation et sont fliqués grâce au CloudBand, une montre qu'ils doivent porter en permanence, qui les commande et les note selon leur rendement. Dès que vous ralentissez la cadence, vous perdez des points et vous risquez votre job. Faire une pause est hors de question (vous allez au petit coin quand le CloudBand a envie😂) refuser des heures sup' est une folie, tomber malade une aberration.
Mais toutes ces règles, c'est pour votre bien et Gibson Wells vous aime comme des membres de sa famille, bien sûr!

Paxton et Zinnia qui viennent de décrocher un boulot chez Cloud vont en faire l'expérience. Chacun est venu avec une motivation particulière mais laquelle ? C'est ce qu'on va découvrir au fur à mesure de ce thriller dystopique qui fait beaucoup penser à 1984 de George Orwell. le monde imaginé par Rob Hart fait froid dans le dos mais s'inspire de tristes réalités. le monopole des tous puissants GAFA ou des entreprises tentaculaires qui broient leurs employés pour le profit des actionnaires. Son roman captivant qui va être adapté au cinéma par Ron Howard est d'ailleurs dédié à Maria Fernandez, une employée de chez Dunkin' Donuts décédée en 2014, victime de cadences infernales et pressurisée par un patron qui a empoché 10,2 million de dollars la même année.
Ce roman est aussi fascinant que terrifiant, lisez-le !
👀👁👀👁👀👁👀👁👀
Lien : http://dans-la-tete-des-peop..
Commenter  J’apprécie          00
On se trouve projeté dans le monde pas si lointain du nôtre que ça, avec MotherCloud.
On y rencontre Gibson, le créateur du Cloud, vieil homme atteint d'un cancer, qui va se remémorer la création de son empire. Il va devoir décider à qui confier la direction de son entreprise après sa mort.
Les deux personnages phares de ce roman sont Paxton, ex pdg de son entreprise dont le Cloud a provoqué la faillite, et Zinnia, une jeune femme, qui s'est introduit au Cloud, dans un but d'espionnage industriel.
Entretiens d'embauche informatisés, répartition des travailleurs selon des codes couleurs, travail à la chaîne.. chez Cloud on se réveille, on travaille, on dort, on vit Cloud...
Nous sommes donc dans un monde où l'humain devient un produit jetable, où la personne n'a pas de vie en dehors du travail. Dans cette grosse bulle, on trouve de tout : logement, resto, monnaie particulière... tout est sous contrôle grâce à une montre.
Libre arbitre & liberté de penser, passez votre chemin!!


Ce roman est vraiment original et assez criant de vérité pour une dystopie.
L'auteur a su créer ce monde confiné, ritualisé, aux actions répétitives. L'homme n'a plu le loisir de penser, donc de se rebeller.
Le style d'écriture est fluide et très agréable. L'auteur nous entraine dans les routines et nous surprend parfois par des révélations improbables. le regard sur notre société est parlant!
J'aurais aimé qu'il développe encore un peu plus ce monde de la grande distribution, de l'économie.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (457) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2900 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}