Un oeil rivé sur l'écran, l'autre sur le ciel rougeoyant, son chat Hector sur les genoux, Albert tempêtait :
- Regarde-les, ces petits crétins ! Ah ! c'est intelligent de brûler les voitures de ses voisins ! Voilà qui va arranger les choses, tiens !
Il se leva brusquement.
- Mais ce n'est pas possible ! Tu n'as pas fini de me péter dans la tronche ? Me manquait plus que ça : un chat pétomane !
Hector, mécontent, poussa un miaulement strident.
"Si tu n'était pas aussi radin, pensa l'animal, tu m'emmènerais chez le vétérinaire !"
Ce ne fut pas à Zaïna qu'Albert ouvrit la porte mais à une petite fille, la tête hérissée de papillotes et le regard noir.
- Elle est où, maman ? hurla-t-elle sans préambule.
- Maman ? Quelle maman ?
- Quoi, quelle maman ? La mienne, tiens !
- Mais qu'est-ce que j'en sais, moi ? D'où je la connais, ta mère ?
- Si, tu la connais ! Elle vient chez toi presque tous les jours, banane !
- Non mais, sois polie ! On n'a pas élevé les cochons ensemble, toi et moi, que je sache. Allez ouste, maintenant ! Déguerpis ! Je n'ai pas le temps à perdre.