Encore un petit bijou, avec l'écriture extraordinaire de
Rachel Hausfater.
Un thème dur et assez peu traité en littérature jeunesse me semble-t-il : il commence où finissent la plupart des romans : au moment de la libération des camps.
Yankov a 11 ans quand le camp de Buchenwald ouvre enfin ses portes pour le laisser sortir. Il y a perdu sa mère et son bébé de soeur dès le début, puis son père, qui l'a longtemps soutenu, devant ses yeux.
Que devenir, physiquement et moralement, quand on a vu et vécu toute cette horreur.
Et où aller tout simplement quand on n'a plus de famille, ni de pays non plus.
L'auteure nous raconte avec des phrases très courtes, superbes, que j'ai lu parfois presque en apnée.
La violence, la difficulté à se reconstruire.
Mais aussi l'importance, pour ces garçons, mais pour tout le monde en fait, de rencontrer plutôt des éducateurs bienveillants que ceux rigides et durs.
Et on se dit que pour quelques enfants que des "Donna" ont sauvé d'eux-mêmes, combien ont dû, après l'horreur des camps, faire face sans espoir à d'autres lieux sans espoir, d'où ils n'ont sans doute pas pu émerger positivement.
L'importance du nom, l'importance de son image. tout est admirablement abordé ici par petites touches, sans insister, presque en douceur.
Depuis "
Le chemin de fumée" et l'admirable "
La danse interdite",
Rachel Hausfater nous avait habituée à son écriture sublime, et celui-ci est peut-être encore plus fort.
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