Dieu ne joue pas aux dés A. Einstein!
tout ce que l'on peut exiger d'une théorie c'est que ses prédictions soient en accord avec l'observation.
Il apparaît des singularités lors du big bang, dans les trous noirs et lors du big crunch (qui peut être considéré comme un rassemblement de trous noirs). Elles peuvent aussi se présenter sous forme de singularités nues. À cela se rattache ce qu'il est convenu d'appeler la censure cosmique, à savoir l'hypothèse selon laquelle ces singularités nues ne se produisent jamais.
J'adopte le point de vue positiviste selon lequel une théorie physique n'est qu'un modèle mathématique dont il est vain de se demander s'il correspond à la réalité. Tout ce qu'on peut exiger d'une théorie c'est que ses prédictions soient en accord avec l'observation. [...] La relativité générale est une théorie splendide, en accord avec toutes les observations réalisées à présent. Il se peut qu'elle doive être modifiée à l'échelle de Planck. Il se peut qu'elle ne soit qu'une approximation à basse énergie d'une théorie plus fondamentale, la théorie des cordes par exemple.
Dans la présente conférence, je vais résumer ce qui en théorie classique de la relativité générale conduit à énoncer ces idées. Dans mes deuxième et troisième conférences (chapitres III et v), je montrerai en quoi ces idées sont modifiées et élargies lorsqu'on passe à la théoric quantique. La deuxième conférence portera sur les trous noirs et la troisième sur la cosmologie quantique.
Lors de ces conférences, Roger Penrose et moi-même allons exposer nos points de vue - différents bien que non sans rapports - sur la nature de l'espace et du temps. Nous parlerons à tour de rôle et prononcerons chacun trois conférences, chacune étant suivie d'une discussion. Que les choses soient claires: il s'agit là d'exposés techniques; nous supposons que nos auditeurs possèdent des connaissances de base en matière de relativité générale et de théorie quantique.