L'espionnage : deux écoles. 1/ Je bourre ma pipe, j'affûte mes dossiers et je travaille la pâte humaine. 2/ Rien à branler d'ces conneries, je passe en mode Jack Bauer, pas le temps de faire popo et au moindre doute je flingue une rotule.
Je vous laisse deviner le tempo choisi pour ce (bon) thriller aux rebondissements réguliers et bigger than life. C'est plutôt bien écrit
JE SUIS PILGRIM par rapport à la concurrence et l'on suit sans déplaisir les tribulations du super agent américain qui seul avec son portable et son Glock va sauver le monde, occidental hein, le seul qui vaille vraiment la peine d'être sauvé.
Terry Hayes, l'auteur, ne fait pas mystère de ses sympathies. Ancien journaliste mentionne la quatrième de couv', il ne devait pas chroniquer dans les pages les plus à gauche du spectre politique...
Ce qui nous vaut quelques phrases primesautières :
"Le type me crut fou. Mais vu que dans sa religion il est acceptable de lapider une femme adultère, nous étions plus ou moins à égalité."
Bien. Voilà une saine critique d'une religion. A cela prêt que Hayes n'étend pas son esprit critique aux autres cultes. Et si l'on lisait la bible dans le texte hum... On ne trouverait pas ici et là quelques horreurs ? Mais Pilgrim en a surtout après le Coran, vu que c'est lui qui est en tête de gondole.
La vision de l'Arabie Saoudite est acerbe elle aussi (rien de choquant cela dit), mais cette "lucidité" (qui s'étend à tout le Moyen Orient) s'arrête aux frontières des USA. Aucune critique là, non... Ainsi un peu plus loin :
"Je pense, comme les juifs, que nous avons cru à la bonté naturelle de l'homme, nous n'avons jamais cru que cela arriverait".
Voilà les propos que tient un as des services secrets américains. Une pointure. La crème de la crème. La vache ! Un responsable du contre espionnage qui se fie à la nature humaine. C'est beau. Complètement con. Mais beau. Ça se comprends faut dire passque les Naméricains ils sont tous gentils ouais. Et les Arabes tous méchants.
Terry Hayes fait comme tous ses potos néo-réacs. Il essentialise. Tous les Arabes sont des islamistes vouant l'Oncle Sam à l'annihilation, toutes les femmes sont douces de caractères, tous les Américains sont patriotes. Etc.
C'est une oeuvre patriote. Et patriote ce n'est pas un gros mot non. Mais de là à dire que c'est un bel adjectif.
Moi ça me fait penser à une scène de THE ROCK,le film avec Sean Connery, Nicolas Cage et Ed Harris. Celle ou Ed balance une réplique interminable de
Thomas Jefferson sur le sang des patriotes qui refleurira l'arbre de la liberté, une connerie dans le genre. Papy Sean lui rétorque cette réplique d'
Oscar Wilde : "le patriotisme est la vertu des brutes".
Pas mieux.
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