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sur 49 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Qui a tué Harriet Monckton ?
Novembre 1843 – Bromley – le corps d'une jeune femme est retrouvé dans les latrines de la chapelle de son village. Suicide, meurtre ? L'autopsie révèle que la mort est due à l'ingestion d'une dose motelle d'acide prussique et que la victime était enceinte de près de 6 mois lors de son décès. Scotland Yard finit par s'intéresser de plus près à cette affaire au bout de quelques années et interroge à nouveau ses proches et les témoins de l'époque.
Les soupçons se portent alors sur plusieurs protagonistes : le jeune amoureux, timide et discret ; le révérend de la paroisse, confident d'Harriet ; l'ancien propriétaire londonien, le premier amour ; ou la collègue enseignante, amie aux sentiments amoureux non partagés.
Et Harriet ? Qui est-elle réellement ? Selon les différents témoignages, elle apparaît multiple : travailleuse, douce, naïve, mais aussi moderne, entière, manipulatrice, séductrice... Et selon chaque angle choisi, un nouveau coupable idéal apparaît.
Mais qui a tué Harriet Monckton ?

Incroyable mais ce roman se base sur un « cold case » daté du milieu du 19eme siècle. Elizabeth Haynes s'est ainsi appuyé sur les rapports et les témoignages de l'époque pour faire le récit le plus complet possible des événements qui ont conduit à la mort d'Harriet. L'histoire, racontée par plusieurs voix dont celle d'Harriet elle-même, invite le lecteur à se faire sa propre idée sur l'affaire et sa résolution (qui n'a jamais abouti officiellement).
Intrigue policière victorienne, ce polar historique met aussi en avant la condition féminine, à une époque où la femme n'existe qu'en tant qu'épouse ou mère. Imaginez donc le destin d'une jeune femme qui voulait s'émanciper par le travail en devenant institutrice !
L'empathie de l'auteur pour la jeune femme, dont elle a découvert le destin tragique par hasard aux archives nationales de Kew, est palpable page après page ; un intérêt sincère pour Harriet qui était coupable d'être célibataire (ou plutôt non mariée), coupable d'envisager son avenir comme enseignante, coupable d'être belle mais surtout d'être pauvre.
Il devait y en avoir des jeunes femmes ainsi maltraitées dans cette société victorienne bien-pensante, et c'est certainement leur courage et leur ténacité qui aura fait avancer la cause féminine en Angleterre, posé les premières pierres de l'émancipation.

Un combat de longue haleine et encore à mener.
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En règle générale, je ne suis pas amateur des romans "choral" ; c'est-à-dire des romans qui font se succéder plusieurs voix narratives. Mais ici, je dois dire que c'était assez pertinent. L'héroïne décède et nous suivons les réflexions de chaque personnage ; et ils ont tous quelque chose à cacher et à se reprocher. L'intrigue avance ainsi pas à pas à travers tous les regards des autres personnages. Je peux souligner également que toute la partie religieuse est très bien rendue : vie de cette communauté calviniste, particularités de cette communauté, conflit avec l'église officielle anglicane etc ... Pour moi, un seul défaut à ce roman : sa longueur. L'auteur aurait pu dire la même chose en moitié moins de temps. J'ai eu l'impression de ne jamais arriver au bout.

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Qui a tué Harriet Monckton ? Ben même au bout de 530 pages vous ne la saurez pas même si vous avez un doute sur le meurtrier.
En effet, cet ouvrage relate un cold case non résolu et qui date de l'époque Victorienne. L'autrice retrace , à partir d'archives, ce fait divers, issu d'une histoire vraie.
L'histoire est simple, une jeune femme a disparu et est retrouvée morte dans un presbytère. Tous ceux qui l'ont côtoyée vont être interrogés..
On suit donc, dans une première partie l'enquête et ce que pensaient les uns et les autres d'Harriet. Puis, nous lisons le journal d'Harriet et ses ressentis..et on se rend compte que tout ce petit monde est bien hypocrite, faux-culs...
Un seul bémol, on se perd un peu au début avec les nombreux personnages et pour comprendre qui est qui.
Mais, c'est un pure merveille et tout cela se lit comme un roman.
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Epoque victorienne, une petite ville de province en Angleterre. Paysages bucoliques, ennui puissant, une église dominée par le Révérend George Verrall, église dont il faut toujours défendre la place dans le quotidien des habitants.
Une jolie jeune femme d'une vingtaine d'années, Harriet Monckton, va être découverte morte dans les toilettes de l'église (oui, c'est surprenant des toilettes dans une église). le suicide est la première hypothèse sauf que du cyanure est retrouvé lors de l'autopsie et que la défunte était enceinte, d'une grossesse bien avancée. Alors meurtre ou suicide ?
Autour de la jeune femme, un amant, un amoureux, une amoureuse qui ne peut avouer ses sentiments, et des femmes jalouses.
Une enquête romancée certes, mais s'appuyant sur une histoire vraie et toujours non résolue. Ce roman choral est un ensemble de témoignages des personnages principaux (pour certains desquels on ressent un dégoût puissant et une envie de meurtre) avec en dernier quasiment celui d'Harriet, une jeune femme victime dans tous les sens du terme : de sa jeunesse, de son charme, de son ambition, de sa sincérité amoureuse, de son honnêteté. L'auteur m'a semblé très attaché à rendre hommage à la vivante Harriet, celle qui voulait aller plus loin que son village d'origine. On ne pardonnait pas grand chose et on avait peu d'opportunité en tant que femme : les choses ont-elles totalement changé ?
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Ce roman met en lumière un fait divers historique réel ....et tout est dans le titre.
Plus de 550 pages d'événements, de témoignages, de recherches approfondies pour aboutir à la révélation de la non résolution de l'énigme et la proposition de ce qui aurait bien pu être la réalité.... Ce roman est riche de détails et des découvertes faites par l'autrice sur le sujet. Pour autant, je n'ai pas tourné les pages avec avidité même si j'ai voulu aller jusqu'à la fin. le caractère des personnages apparaît au fur et à mesure de la lecture et laisse planer un peu de suspens et si l'événement reste un mystère, ce livre est le témoignage de modes de vie, pratiques, machinations pour lesquels les êtres humains savent faire preuve d'imagination !
Une lecture agréable mais un peu longue à mon goût.
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Tout d'abord un grand merci à Babelio (pour l'opération Mass Critique) et la maison d'édition le Beau Jardin (pour leur gentil mot et pour cette magnifique version).

Commençons par la couverture qui est très belle (bravo à l'illustratrice). Elle reste sobre, intrigante tout en donnant suffisamment d'indices sur ce que l'on va retrouver : le meurtre d'une femme à l'époque victorienne. Rien qu'avec cela il ne m'en fallait pas plus pour m'intéresser à ce livre !

Ce que vous devez savoir c'est que ce roman va vous hanter longtemps après l'avoir refermé. Et pour cause. Il s'agit de l'histoire vraie d'un crime non résolu.

On suit Harriet Monckton, jeune femme à l'époque victorienne qui (vous l'aurez deviné) va être retrouvée assassinée. Etrangement, ce roman raisonne beaucoup avec notre actualité malgré la différence d'époque. On y retrouve le portrait d'une jeune femme forte, indépendante et dont l'histoire va se construire autour d'un féminicide pour lequel on va étaler la vie de cette jeune femme sur la place publique tout en lui prêtant mille et une vies dans le but de justifier son meurtre.

L'autrice a réussi à instaurer une ambiance légèrement glauque, malsaine dans laquelle on se tourmente pour deviner qui aurait pu attenter à la vie d'Harriet. Une solide empathie se crée tout au long du roman pour cette jeune femme et même si son meurtre n'a jamais été résolu, Elizabeth Haynes a décidé de donner un point final à son histoire.

Le roman se dévore assez rapidement malgré le nombre de pages et l'alternance des différents personnages réussit à dynamiser le récit.

Petit trigger sur l'histoire d'Harriet et le langage qui peut paraître parfois assez "cru".

En bref, cela a été une jolie découverte qui m'a donné envie de lire d'autres récits de l'autrice.
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Ce qui m'a plu dans ce livre, c'est qu'il met en lumière un fait divers irrésolu du XIXème siècle, "le meurtre de Harriet Monckton", auquel Elizabeth Haynes propose une hypothèse.
Pour ce récit, l'auteure a travaillé sur des archives d'époque, s'est immergée en se rendant sur les lieux, a même rencontré le responsable actuel de l'Eglise Réformée de Bromley ; tout ceci donne une dimension réelle et sérieuse à cette fiction dramatique inspirée d'un fait divers réel.
La façon dont est racontée cette histoire est également assez intéressante. En effet, dans un ordre chronologique, chacun des principaux protagonistes raconte sa version des faits, jusqu'à la découverte du journal d'Harriet qui nous offre un nouveau point de vue de l'affaire, jusqu'à sa résolution finale.
Un agréable moment de lecture avec une fin crédible. Dommage, nous ne connaîtrons jamais l'identité du vrai coupable, mais nous aurons fait la connaissance de Harriet Monckton et de son défunt enfant.
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Une enquête jamais résolue, une intrigue qui résonne avec L Histoire...

Avant tout, je tiens à remercier Babelio et les éditions Beau Jardin pour l'envoi de ce livre (et pour la carte adressée avec lui) !

Tout d'abord, je trouve l'idée de l'histoire très intéressante, mais aussi assez innovante. le choix de l'autrice de reprendre une enquête de l'époque victorienne classée comme irrésolue, mais définitivement close, m'a absolument fascinée. Il est clair que le fait que l'enquête ait été stoppée relève probablement d'une certaine incompréhension de l'évènement, qui s'attache aussi à l'ignorance autour de la vie de la femme en question, Harriet Monckton. Et en effet, sa mort n'est reconnue en tant que meurtre que trois années après cette dernière, car en premier lieu, tout le monde pensait qu'il s'agissait du suicide d'une jeune femme enceinte.

Le récit en lui-même est très bien tourné. le changement de narrateur nous permet d'appréhender un nouveau point de vue à chacun de ces changements. Mais cela ajoute aussi de la complexité à l'intrigue et à notre réflexion. Lorsque l'on termine un chapitre, on pense immédiatement connaître la solution, puis on est tout à coup bouleversé par un autre témoignage. Toute l'histoire se concentre donc sur des retournements de pensées pour le lecteur. Evidemment, ces différents narrateurs sont tous suspects, ils sont tour à tour considérés comme des meurtriers potentiels.

De plus, l'oeuvre reste très riche pour l'époque sur laquelle elle décrit les évènements. L'ère victorienne est en effet un moment clé de l'histoire britannique et la vie parmi sa société est très intéressante à observer.

Je ne parlerai pas de la fin, mais sachez simplement qu'elle est surprenante. Et très bien pensée. le dénouement, attendu pendant toutes ces pages, s'avère finalement intelligemment obtenu.

Mais pour ma part, la meilleure façon d'entrer dans cette intrigue est de s'y jeter presque aveuglément. Et la meilleure raison pour le faire reste de découvrir une enquête des plus passionnantes et qui réécrit quelque peu l'histoire.
Avec ses recherches et sa solution, Elizabeth Haynes, à travers l'exploration d'un féminicide oublié, redonne de l'importance au rôle de la justice. A sa manière, elle rend hommage à toutes les femmes vaincues et oubliées par L Histoire.
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Malgré le fait qu'il s'agisse d'un joli pavé de 550 pages, ce roman se lit tout seul voire se dévore tant l'intrigue est prenante ! le Meurtre d'Harriet Monckton est en effet tiré d'une histoire vraie (l'autrice est tombée par hasard sur des pièces du procès aux archives de Londres) mais le crime n'a jamais été résolu : Elizabeth Haynes mêle donc aux faits réels des moments de son invention, notamment concernant l'identité et les motivations du meurtrier. Mais le dénouement est totalement crédible et satisfaisant, je dirais même qu'il est brillant tant j'ai été surprise par les révélations des dernières pages !!!

Le début du roman est un peu ardu (beaucoup de personnages différents, d'informations à assimiler...) mais une fois les premières pages passées, tout va bien. Je dirais même que j'ai beaucoup aimé cette construction narrative via des témoignages des différents témoins ou suspects car cela donne l'impression de faire soi-même partie de l'enquête, d'être un membre de jury qui lit ou entend les différents protagonistes avant de rendre son verdict.
Le Meurtre d'Harriet Monckton est par ailleurs un très bon roman sur la condition féminine à l'époque victorienne : Harriet Monckton est la malheureuse victime d'un crime mais est surtout jugée coupable par ses pairs car sa vie ne correspond pas aux codes, à ce qu'on attendait d'une jeune femme "respectable" à cette époque. Alors que, paradoxalement, on découvre rapidement qu'elle est sous l'emprise d'hommes au comportement horrible mais qui passent pour honorables aux yeux de la société de par leur position sociale... C'est aussi ironique de voir dans le déroulement du procès que seuls des hommes témoignent alors qu'on découvre à la fin que, si la parole des femmes avait été prise en compte, il y aurait eu une toute autre issue...
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Le commentaire de Cathy :
Elizabeth Haynes nous fait plonger au coeur de l'époque victorienne anglaise, à la recherche du meurtrier d'Harriet Monckton.
Le corps de cette dernière a été retrouvé empoisonnée derrière la chapelle qu'elle fréquentait à Bromley, dans le Kent.
Âgée de 23 ans, célibataire, la jeune femme était pourtant enceinte de 6 mois, d'après le chirurgien qui a examiné le corps, le responsable de sa mort a-t-il voulu la faire disparaître par peur du déshonneur ?
Grâce aux dossiers de l'époque, l'auteure a réussi à construire un récit cohérent, j'ai eu la sensation de me retrouver dans cette époque où la condition de la femme n'est pas celle que nous connaissons.
Le suspense nous prend pour ne plus nous lâcher, dès le début, nous savons que Harriet ne s'est pas suicidée, nous assistons d'ailleurs, en spectateur impuissant, à ses derniers instants d'agonie.
Grâce aux différents témoignages de l'époque, aux retournements de situation, nous avons le sentiment que l'auteure a réussi à trouver les réponses à ce cold case victorien.
Ce roman m'a fait sortir de ma zone de confort, je viens de passer un très bon moment de lecture.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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