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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La BD peut aussi faire écho à des témoignages poignants et apporter ainsi un éclairage quasi documentaire sur un évènement historique. Dans "Jusqu'à Raqqa", André Hébert témoigne de son engagement en Syrie contre l'état islamique.

Il nous explique d'abord les origines de son engagement politique puis sa décision de partir, de choisir l'action, sans vraiment réaliser ce qui l'attend. Juin 2015, c'est le départ, le mensonge à la famille, et l'arrivée sur place.... intégré au YPG (unité de protection du peuple), il va suivre un long entraînement, des cours de kurde, avant d'être envoyé sur le front. Une première expérience faite d'attente, d'ennui.

S'en suivront diverses expériences, dans une unité internationale, dans un groupe de sabotage ... un retour en France et un nouveau départ inévitable tant l'inaction lui pèse...Cette fois, en juin 2017, il s'agit d'aller libérer Raqqa, ville symbole de la présence de Daesh.

Cette expérience est évidemment passionnante mais aussi dure, violente... le dessin de Nicolas Otero (La cellule) ne peut éviter certaines scènes difficiles, il accompagne le récit à la première personne avec un trait noir et réaliste. L'ambiance est parfois lourde, pesante, anxiogène.

En épilogue, une carte et deux textes viennent en appui de l'album éclairer la situation de Raqqa depuis sa libération. André Hébert nous raconte aussi son "après", son retour à la vie en France pour clore un album témoignage marquant.
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C'est à la fois avec envie et appréhension que j'ai abordé cet album. L'envie de découvrir ce témoignage, et pour la même raison une appréhension parce qu'il s'agit d'un témoignage de guerre, d'un témoignage récent.

On ne peut évidemment pas s'attendre à une lecture légère avec un titre comme Jusqu'à Raqqa, un combattant français avec les Kurdes contre Daech.

J'ai d'abord fait une petite introspection de ma bibliothèque catégorie bande dessinée, il y a très peu d'histoires tirées de faits réels ou témoignages. Dans ces quelques albums il y a Morts par la France qui relate un épisode inconnu et assez peu glorieux de l'histoire française.

J'ai ensuite fait une petite recherche, pour situer Raqqa, me renseigner un petit peu sur les Kurdes même si je me souviens avoir lu un article dans un magazine géo. Et j'ai découvert le Rojava.

Enfin petite recherche sur l'auteur, André Hébert, pseudo du protagoniste qui a écrit le livre Jusqu'à Raqqa dans lequel il raconte son engagement auprès de l'YPG, en gros la branche armée kurde en Syrie, suivi de cette adaptation graphique. Et le dessinateur Nicolas Otero, tiens, aussi dessinateur de Morts par la France, je l'avais aussi retrouvé avec 24 heures de la vie d'une femme, adaptation du roman de Stefan Zweig. J'étais plutôt sûre d'aimer la partie graphique.

Et je me doutais tout autant que j'allais découvrir un témoignage poignant, qu'on adhère ou pas à la démarche ou idéologie, là n'est pas la question. le témoignage est bien évidemment bouleversant en plus d'être bien raconté.
L'auteur nous fait comprendre sa démarche sans chercher à nous convaincre, il raconte avec justesse le combat des kurdes et des combattants de tous âges, nationalités qui les rejoignent et s'opposent à l'état islamique.

La lecture est à la fois poignante, voire angoissante, et instructive.

Merci à Babelio et Delcourt/Encrages sans qui je n'aurais jamais osé m'arrêter sur cet album.
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En immersion

Si elle est encore parfois considéré comme un pure divertissement, la bande-dessinée s'avère être un formidable média pour nous raconter le quotidien. Cet album en est l'évidente illustration…

Assisté par Nicolas Ottero au dessin, André Hebert y livre le récit de son parcours, de son militantisme précoce à sa volonté de mettre ses actes en accord avec ses idées… En 2015, il décide de gagner la Syrie et de rejoindre les unités internationales pour combattre Daesh aux côtés des kurdes du Yekîneyên Parastina. Il décrit sans far sa formation, ses premiers combats, ses compagnons d'armes, ces Kurdes qui mettent en pratique leur idéal révolutionnaire et la démocratie directe, son difficile retour à la vie civile, jusqu'à son retour à Raqqa, en 2017… Mais la fin de l'histoire n'est pas encore écrite, comme le montre la révoltante post-face de l'album…

Récit aussi édifiant et bouleversant de sincérité, Jusqu'à Raqqa est le formidable témoignage d'un homme qui a pris les armes pour défendre ses idéaux…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Après le récit publié aux Belles Lettres, André Hébert a construit un scénario de bande dessinée où la première personne domine, faisant de cette histoire un témoignage fort et précis. Tout au long de la narration, le lecteur est dans la tête du narrateur, d'André, de cet homme dont le militantisme se confronte aux foncières du pays et du monde actuel. On sent l'envie d'engagement monter en lui et révéler des possibilités d'action inattendues. On bascule rapidement dans une autre réalité, ce qui explique facilement la difficulté du protagoniste à revenir en France et aux préoccupations classiques. Il y a l'expérience de la guerre et du combat. La bande dessinée est plus psychologique et théorique (au sens de la réflexion politique) bien qu'André soit sur le terrain et les scènes de combat. La tension est palpable de bout en bout malgré les différents changements de lieux ou de sections au sein de l'YPG (Unités de protection du peuple – en kurde – branche armée du Parti de l'union démocratique kurde en Syrie).
Le propos de l'auteur est renforcé et porté admirablement par la mise en scène et le trait semi réaliste de Nicolas Otero. Dessinateur de la série Amerikka et du récent La Cellule, on retrouve son sens du détail et cette manière d'ancrer directement le lecteur dans le présent du récit. L'angle choisi est toujours ingénieux, ouvrant un champ entre la fiction et le documentaire. Les décors transpirent toute leur complexité. Au milieu de ces champs de bataille, les personnages expriment une certaine impassibilité (Nicolas Otero est un dessinateur impressionnant pour capter l'ennui, l'attente, ces moments de perdition avant la violence) mais aussi des expressions brutales. Les sentiments quand ils parvient à sortir des êtres nous sautent aux yeux qu'il s'agisse de la peur, de la colère ou d'un simple sourire. Ainsi il laisse, dans sa mise en scène du récit, vivre des portraits marquants de ses soldats de la liberté.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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Le sous-titre est explicite. André Hébert, engagé volontaire pour se mettre en accord avec ses convictions politiques, nous embarque avec lui en Syrie et en Irak, auprès des Forces démocratiques syriennes (FDS) du Rojava, de 2015 à 2017, jusqu'à l'opération décisive de reprise de la ville de Raqqa, alors capitale de Daech. On voit à travers ses yeux en résumé ce qu'est une guerre : l'attente, l'action, les morts, les ruines, les civils, le difficile retour à une vie occidentale normale. le dessin, au niveau de détail quasi photographique, contribue à l'effet d'immersion.
Le plus terrible, le plus révoltant, le plus cynique, est la postface qui nous décrit la guerre silencieuse que continue de mener l'armée turque, avec la complicité internationale, en vue d'éradiquer la population kurde et le gouvernement démocratique du Rojava, alors que les troupes des FDS ont été les principales sur le front pour faire reculer Daech, et qu'elles sont désormais assimilées à des terroristes pour justifier ce génocide.
Très intéressant pour comprendre cette actualité.
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"Jusqu'à Raqqa" retrace le parcours d'André Hébert (prénom d'emprunt), jeune français ayant rejoint la Syrie pour offrir activement sob aide aux Kurdes de Rojava. Ce roman graphique est une adaptation graphique du roman éponyme.
Il est difficile d'évaluer un tel récit proposé tant la réalité est à portée de main.
J'ai été transportée par l'histoire, la pensée, les sentiments. J'ai appris beaucoup de choses et je me suis rendue compte que certains petits combats permettent de gagner une guerre, que ce soit sur le terrain ou dans l'esprit de l'auteur.
Le dessin est réaliste et hachuré. Il soutient merveilleusement l'histoire.
J'ai beaucoup aimé l'épilogue qui nous expose "l'après".
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En 2015, André, militant, a pris la décision de rejoindre l'armée du Kurdistan syrien YPG ("unité de protection du peuple"). Il part en Syrie, sans en informer ses proches.
Après plusieurs heures de périple, il arrive au Rojava. Il revêt un uniforme et prend un pseudonyme kurde, Firat.
Cette bande dessinée fait le récit des atrocités du conflit, et notamment des actes de barbarie de Daech à l'encontre de la population kurde et des combattants. Les dessins très réalistes nous plongent dans la dure réalité. le récit donne une place à l'humanité en rendant parfois hommage à certaines personnes mortes au combat. Il met aussi en parallèle l'engagement politique d'André avec les idéaux de l'armée révolutionnaire kurde qui respecte la vie des civiles, des combattants et des djihadistes et qui fonctionne selon les principes de la démocraties directe qu'elle entend mettre en place dans la société.
A la fin, nous retrouvons le témoignage émouvant d'André Hébert.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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Je ne sais pas si la forme du roman graphique permet de retranscrire toute l'intensité de ce qu'a vu et vécu André Hébert ; je pense que le roman doit avoir plus de force tout en permettant d'aller plus en profondeur dans les pensées du narrateur et son idéologie. Cette oeuvre reste néanmoins un moyen accessible de découvrir plus en détails le combat des Kurdes contre Daesh, leur projet politique et l'implication des occidentaux - ou l'absence de celle-ci - dans ce conflit. de plus l'auteur semble avoir pris assez de recul pour rester relativement objectif et ne jamais vraiment être moralisateur. Il laisse aux lecteurs le soin de prendre conscience par eux-mêmes de leur ignorance, de leur passivité, voire de leur indifférence ; difficile ensuite de faire face à la culpabilité qui accompagne ces révélations.
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