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Citations sur Les fous de Bassan (50)

De retour de chasse ils prennent leur femme dans le noir, sans enlever leurs bottes. [...]
La lune d'est pas une orange ronde et pleine, comme disent les gens. La lune est plate, sans épaisseur, pareille à du papier blanc. Un rond de papier blanc. Une assiette de papier, ronde, blanche, brillante.
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Sac à dos je reprendrais la route et je parcourrais l'Amérique du Nord, en long et en large, vivant de travaux saisonniers et des saisons elles-mêmes qui sont différentes d'une province à l'autre, d'un Etat à l'autre. Tout un continent pour vivre et mourir à l'aise, le monde presque entier pour respirer, par le nez, par la bouche, par tous les pores de la peau, l'air immense, tel un océan où s'immerger et devenir de plus en plus vivant et remuant, pareil à un poisson dans l'eau.
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J’ai eu quinze ans hier, le 14 juillet. Je suis une fille de l’été, pleine de lueurs vives, de la tête aux pieds. Mon visage, mes bras, mes jambes, mon ventre avec sa petite fourrure rousse, mes aisselles rousses, mon odeur rousse, mes cheveux auburn, le cœur de mes os, la voix de mon silence, j’habite le soleil comme une seconde peau.
Des chants de coq passent à travers le rideau de cretonne, se brisent sur mon lit en éclats fauves. Le jour commence. La marée sera haute à six heures. Ma grand-mère a promis de venir me chercher avec ma cousine Olivia. L’eau sera si froide que je ne pourrai guère faire de mouvements. Tout juste le plaisir de me sentir exister, au plus vif de moi, au centre glacé des choses qui émergent de la nuit, s’étirent et bâillent, frissonnent et cherchent leur lumière et leur chaleur, à l’horizon. (…)
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« Les mots eux demeureront intacts, ne se briseront jamais, résisteront à l'émiettement des nerfs, à l'éclatement des larmes, au passage du temps. Ces mots qu'il lui a lancés ce soir, sur le seuil de la porte, à travers le grillage, sans même prendre la peine d'entrer. Autant de pierres pour la tuer dans l'obscurité. On ne peut pas dire qu'elle ait vu son visage, mais seulement sa bouche retroussée sur ses dents blanches. Son souffle rauque dans le nuit. »
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« Nager dans cette eau agitée, faire les mouvements qu'il faut, prendre la vague au moment où elle se forme, se laisser porter par elle, descendre dans son creux et recommencer, comme si on faisait partie de la pulsation de l'eau, son propre coeur accordé à l'énorme coeur marin en mouvement, relève d'une telle maîtrise de son corps »
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D'ici la fin de l'été je les aurais tous embrassés, les uns après les autres. Ce matin c'est le tour de mon cousin Patrick. C'est égal, je n'aime pas sa façon de mordiller ma bouche et de demander, tout de suite après, si c'est aussi bon que Bob Allen. Quand ce sera le tour de Stevens, je mettrai mes deux bras autour de son cou.
Non, non, je ne le ferais pas. Stevens m'a insultée.
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La première chose que j'ai vue en arrivant sur la grève, c'est la chaloupe de Stevens, attachée à son pieu dans le sable. L'eau clapote doucement contre le flanc du bateau de Stevens. Les rames sont en croix sur les sièges, comme d'habitude. Tout est comme d'habitude, sauf que Nora et Olivia sont perdues.
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Je ressemble à un chat, l'oeil à peine ouvert et déjà en possession de toute l'énergie du monde.
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La paix du monde sur la mer, son clapotis léger contre la barque, la lune blanche, tandis que j’emmène mes cousines au large, alourdies de pierres et de cordes. L’étonnement, rien que l’étonnement, s’enfonce dans ma poitrine, telle la lame d’un couteau. Me déchire lentement.
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On voit très bien la ceinture rose, le bout avec une boucle métallique, dépasser de la poche de mon père. Une fois à la maison mon père jette la ceinture dans le poêle qui chauffe pour le souper. Une odeur de roussi se répand dans la cuisine, tandis que je mange ma soupe aux pois. Je pense à la robe rose de Nora. Mais je ne le dirai à personne où je serai fouetté.
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