Je suis un enfant

Ce témoignage bouleversant, d'une sincérité poignante, raconte comment une mère et une famille toute entière détruisent, jour après jour, un enfant exceptionnel jusqu'à le pousser au bord du suicide.
Du fond de sa mémoire intacte d'enfant particulièrement vif et observateur, l'auteur nous plonge dans son univers familial et dans sa pensée d'enfant, qui analyse et cherche des explications.
Dans une succession de scènes significatives, parfois drôles, cet enfant nous décrit ce qu'il vit et ce qu'il s'efforce d'en comprendre avec ses moyens d'enfant.
Au fur et à mesure qu'il grandit, l'adolescent découvre d'autres familles, compare et évalue le dysfonctionnement de la sienne.
Il prend peu à peu conscience de sa souffrance et de son étrangeté au monde extérieur.
Son inaptitude sociale qui confine au pathétique, accroît son malaise et sa solitude.
De plus en plus convaincu que "ses parents ne sont pas des parents”, il ne rêve que de s'en détacher complètement.
Mais finalement, épuisé, il ne réussit qu'à s'enfoncer dans le désespoir.

Ce témoignage vibrant est aussi un puissant message d'alerte aux mères et aux familles.
Remarquablement écrit et construit, ce récit pourrait se transposer avec succès au cinéma.

Fondation

Loin d'être un déballage de linge sale en famille, Henri H. ne juge pas les comportements délétères de son entourage.
Il décrit simplement son histoire et ses émotions dans un style pudique, fluide et souvent drôle.
Sa découverte des choses et de gens, son observation et ses interrogations témoignent de sa soif de comprendre le monde.
A l'âge d'homme aujourd'hui, il exprime toujours cette curiosité insatiable dans son approche de tout sujet : fondation.
A lire sans modération !

Je suis un enfant est un livre sur le développement de la personnalité d'un enfant depuis l'âge de 3 ans. le livre laisse une large place aux pensées de l'enfant : il montre un narrateur qui, dès ses plus jeunes années, se forme des idées générales et des règles de conduite inférées de ses expériences, puis les affine au fil de sa vie. L'environnement hautement hostile dans lequel cet enfant grandi rend ce processus d'apprentissage et de déduction particulièrement dramatique et touchant. le récit de cette enfance de souffrance est pourtant ponctué de nombreux traits d'esprits qui en allègent la lecture et suscitent plus encore l'admiration pour un tel parcours.
Les thèmes abordés sont ceux de la confiance et l'estime de soi, la relation aux parents, aux frères et soeurs, à la famille en général. Ils donnent à réfléchir sur l'éducation, et le recul qu'elle demande aux parents : à ce titre, Je suis un enfant sera utile à tous ceux qui s'interrogent sur l'éducation des enfants. La leçon principale, me semble-t-il, est la suivante : l'enfant est un sujet conscient auquel il faut expliquer la vie en gardant à l'esprit qu'il en ignore tout. Tout ce qui lui arrive dans les premières années de sa vie configure son esprit et constitue pour lui une norme. L'éducation doit donc être un processus conscient, réfléchi et planifié.
Mais le livre s'adresse aussi aux enfants : il leur fait voir l'intérêt de connaitre d'autres modes de vie que celui de ses parents, et de s'ouvrir à ce que ses pairs ont a lui apporter. Bref, un voyage dans l'expérience de H. Heinrich sera bénéfique pour beaucoup d'entre nous, comme il l'a été pour moi !

« Je suis un enfant » nous livre une biographie austère, une auto-analyse intelligente décrite avec aisance et fluidité. Cette enfance a forgé une personne, un caractère et un mental forts. Entre la mort et la vie, Henri choisit la vie. Je suis sortie de ce livre émerveillée par la capacité de cet enfant à créer sa vie au vingtième siècle dans une famille engluée dans la bourgeoisie du dix-neuvième siècle. Merci pour cette leçon de survie en milieu hostile. Quelle leçon de simplification des problèmes ! Henri cherche et trouve des solutions qui le tirent toujours vers le haut.

Magnifique livre, émouvant et poignant qui relate une enfance meurtrie par la quête impossible de l'amour d'une mère et le détachement de ceux qui pourtant auraient dû être des figures d'attachement naturelles. Remarquablement écrit, ce livre ne vous laissera pas indifférent et illustre à quel point les premières années sont précieuses et durent toute la vie. C'est aussi un livre drôle et plein d'espoir, qu'on ne saurait que recommander.

Nous avons tous été façonnés par ce que nous avons vécu dans notre enfance. Henri H.donne la parole dans ce livre à l'enfant qu'il a été. Il y déconstruit une jeunesse dorée et laisse voir l'envers d'une éducation dans la haute bourgeoisie, que l'argent et l'instruction n'ont pas exemptée d'une grande dureté. Ce livre invite les quinquagénaires d'aujourd'hui à réfléchir à ce qui a façonné leurs propres parents. Quel prix intime à payer pour la volonté de fer et la foi dans le progrès qui ont été nécessaires surmonter l'épreuve de la guerre? Henri H. nous invite aussi à savoir écouter les enfants qui sont autour de nous, et l'enfant qui est en nous, que l'adulte que nous sommes peut et doit protéger, consoler et guérir. A l'heure où tout se complique, où de lourdes menaces planent de nouveau sur notre ciel, ce livre nous aide à garder ouverts les yeux du coeur, les seuls, dit le Petit Prince, avec lesquels on voit l'essentiel.
Lien : https://www.babelio.com/livr..

Livre tres bien ecrit, bravo et surtout merci a l'auteur.
Ce livre permet de delier les langues dans des familles ou le dialogue n'est pas privilegie, qui plus est lorsqu'il s'agit d'adresser des conversations difficiles sur des sujets sensibles, ou bien tout simplement de challenger le status quo de ce que certaines familles disent etre la "norme" de l'education ; et où l'amour filial, le bonheur d'un enfant et la confiance en lui ne sont pas la priorite; mais l'est l'image qu'une famille soit disant bien pensante doit renvoyer a la societe.
Ce livre ne rentre pas dans le jugement mais relate tout simplement le parcours d'un enfant brillant qui comprend petit a petit que cette norme n'est pas forcement celle qu'il vit.
Un bel ecrit, que je recommande a toutes les familles, ou bien les personnes pour lesquelles l'enfance n'a pas ete toute rose, et permettre que cela ne se reproduise pas de generation en generation.

Ce qui frappe d'abord, c'est, puisque tout cela a été vécu, l'infinie richesse de la remémoration, et cela parlera tout particulièrement à d'autres malmenés probables, les amnésiques; puis le style, celui, nous le comprenons, de l'enfant qui parle, qui s'affine, mais qui peut être d'abord, par occasions, oppressé et donc oppressant. Choix de la fidélité au plus près du rythme de développement du narrateur. Ce texte deviendra t-il la référence en matière d'éducation, puisqu'on peine à en citer? Car il s'agit bien d'abord, avant d'être un exercice de style dans la pudeur et la maitrise, d'un observatoire de la maltraitance, o combien riche on l'a dit. Mais le mystère survient, ou la magie s'opère: au moment où le malaise envahit le narrateur à mesure qu'il grandit, ne voilà-t-il pas qu'il commence à manifester en même temps cette âme d'airain qui va le libérer des Autres, cet enfer bien connu. Ainsi, cette somme est peut être aussi à verser au débat de l'inné vs l'acquis, du déterminisme du gène, ce grand mystère clé de voute de nos pérégrinations vers nous mêmes, et parfois un peu oublié par certains discours thérapeutiques. Quoiqu'il en soit, le voyage social proposé ici est finalement assez anecdotique et son traitement singulier, mais le message claque comme un coup de tonnerre, et est de valeur universelle.

Un très beau livre que j'ai lu d'une traite. L'alternance des passages en caractères romains et italiques illustre le passage entre monologue intérieur et événements et circonstances rapportées. Il est toujours difficile de faire parler avec justesse qui n'a qu'un accès limité à la langue: arriérés mentaux (comme le Benjy de Faulkner), hommes préhistoriques (c'est la gageure qu'à voulu relever William Golding), individus les plus frustes (c'est l'enjeu des Coups de Jean Meckert) et bien sûr les enfants. Après la Daisy d'Henry Miller et quelques autres - admirable Île Atlantique- il y a maintenant le narrateur de Je Suis un Enfant. Gilles Deleuze a dit que l'honneur de la littérature est de donner la parole à ceux qui ne peuvent la prendre. À quarante ans de distance c'est ce que fait l'écrivain avec l'enfant qu'il fut.

Henri adulte regarde avec une grande tendresse et une fierté recouvrée l'enfant qu'il fut : sensible, observateur, précis, facile, obéissant, intelligent et curieux, que ces parents ne "voyaient" pas.
D'une écriture fluide et dans un style impeccable, souvent dôle, il décrit sa quête d'attention et de bienveillance parentales.
La description des occasions ratées pour des parents de rencontrer les merveilles que sont les enfants est chirurgicale. Avec humour, l'enfant nous fait part de sa compréhension des situations, des mesures d'atténuation des dégâts décidées "pour la prochaine fois" et de sa vision du monde.
Merci Henri pour ce témoignage sincère sur l'enfance esseulée, transparente et/ou négligée. Un livre à mettre dans toutes les mains des adultes souffrants de leur enfance