L'univers de Louis s'est rétréci, certes. Son corps est presque en voie de disparition. Sa pensée régresse. Mais il reste le cœur et l'âme, tous deux intacts. Ne dirait-on pas qu'à la fin de la vie s'opère une distribution différente de l'énergie vitale ? S'il y a une perte sur les plans physique et intellectuel, n'observe-t-on pas un gain sur les plans affectif et spirituel ? (pages 204-205).
On cache la mort comme si elle était honteuse et sale. On ne voit en elle qu'horreur, absurdité, souffrance inutile et pénible, scandale insupportable, alors qu'elle est le moment culminant de notre vie, son couronnement, ce qui lui confère sens et valeur.
(p 13)
Tandis que notre homme extérieur s'en va en ruine, notre homme intérieur se renouvelle de jour ne jour - Apôtre Paul
aussi apres des annees aupres de ceux quon appelle des mourants mais qui sont bien des vivants jusquau bout je me sens plus vivante que jamais .
Quand on ne peut plus rien faire, on peut encore aimer et se sentir aimé, et bien des mourants, au moment de quitter la vie, nous ont lancé ce message poignant : ne passez pas à côté de la vie, ne passez pas à côté de l'amour. Les derniers moments de la vie d'un être aimé peuvent être l'occasion d'aller le plus loin possible avec cette personne. Combien d'entre nous saisissent cette occasion ? Au lieu de regarder en face la réalité de la proximité de la mort, on fait comme si elle n'allait pas venir. On ment à l'autre, on se ment à soi-même, et, au lieu de se dire l'essentiel, au lieu d'échanger des paroles d'amour, de gratitude, de pardon, au lieu de s'appuyer les uns sur les autres pour traverser ce moment incomparable qu'est la mort d'un être aimé, en mettant en commun toute la sagesse, l'humour et l'amour dont l'être humain est capable pour affronter la mort, au lieu de cela, ce moment unique, essentiel de la vie, est entouré de silence et de solitude (page 17).
L'inconscient n'est pas seulement la mémoire du refoulé, il contient aussi tous nos possibles. Il est un vivier d'images et de symboles susceptibles d'aider à notre croissance
"Mon enfant, la vie se donne à ceux qui la prennent à bras-le-corps. N'ayez peur de rien, vivez! vivez tout ce qui se présente, car tout, tout est don de Dieu!"
Le petit Paul, qui a huit ans, est venu mettre ses bras autour de son cou, et lui a dit : "Dis, mémé, je ne te verrai plus, quand tu seras partie?"
Alors, devant toute la famille rassemblée, elle a dit : "La mort c'est comme un bateau qui s'éloigne vers l'horizon. Il y a un moment où il disparaît. Mais ce n'est pas parce qu'on ne le voit plus qu'il n'existe plus." Peut-il y avoir manière plus simple et plus belle de dire la mort à un enfant?
"C'est le regard de l'autre qui me constitue", disait Lacan. Cela n'a jamais été aussi vrai qu'avec ceux qui souffrent d'une atteinte de l'image de soi. Je sais pour l'avoir constaté qu'on peut finir par oublier que l'on a un corps dégradé, parce que l'on est soi, parce que les autres posent encore sur vous un regard plein de tendresse et ne soulignent pas votre déficience corporelle.
La mort, celle que nous vivrons un jour, celle qui frappe nos proches ou nos amis, est peut-être ce qui nous pousse à ne pas nous contenter de vivre à la surface des choses et des êtres, ce qui nous pousse à entrer dans leur intimité et leur profondeur.