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EAN : 9782221103937
252 pages
Robert Laffont (17/01/2008)
3.74/5   47 notes
Résumé :
"C"est à nous, les babyboomers, qu'il revient d'inventer un nouvel art de vieillir, paradoxal, cart il s'agit d'accepter de vieillir sans pour autant devenir vieux.
Comment devenir des porte-bonheur et non pas des poisons pour notre entourage ? Vous l'avez deviné, le fil rouge qui guidera notre exploration, c'est la conviction que quelque chose en nous ne vieillit pas. Je l'appellerai le coeur. Non pas l'organe, qui lui vieillit bien sûr, mais la capacité d'a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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De façon claire et lisible, souvent personnelle, elle ne craint pas d'aborder tous les sujets : maltraitance des personnes âgées, sexualité aussi, maisons de retraite, "et si j'étais atteinte de la maladie d'Alzheimer ?", euthanasie, accompagnement des mourants ... . On croise des soignants et des personnalités comme Soeur Emmanuelle et Stéphane Hessel. Et avec lucidité elle nous explique comment "bien vieillir sans pour autant devenir vieux."

Un extrait du livre :
Florence Deguen, journaliste, décrit ainsi une des scènes les plus émouvantes d'un film tourné en 2006 dans une maison de retraite :
Jeanne est une vieille dame de quatre-vingt-neuf ans qui n'a pas bougé de son lit depuis un an et demi. Elle a les yeux presque toujours clos, les genoux repliés en position foetale, elle ne réagit plus à rien, est nourrie de force ... Jusqu'à ce qu'une aide-soignante formée à l'humanitude vienne la chercher au fond de son lit. Durant trois longues minutes, la jeune femme s'acharne dans le vide, d'une vois douce, visage à hauteur du masque clos de la vieille dame. "Jeanne, s'il vous plait, je suis une amie, ouvrez les yeux ..." Jeanne résiste, murée dans sa fixité effrayante. La main de l'aide-soignante caresse l'épaule, sa voix appelle encore, et encore. Et puis soudain, les paupières de Jeanne papillonnent, hésitent, s'ouvrent. Ce n'est pas encore un regard humain, juste deux yeux vagues surpris d'être tirés de leur léthargie. Ils accomodent mal, mettent quelques secondes à rencontrer vraiment le regard de l'aide-soignante. Dès lors, Jeanne va doucement revenir à à la vie ...se redresser dans son lit ... se laisser laver, accepter de manger assise, prononcer ses premiers oui et non depuis un an et demi, et même remarcher ... Avant de lâcher dans un souffle à l'aide-soignante ... "je t'aime".

Il ne faut pas craindre d'aborder cette lecture, car on en ressort finalement les pieds bien calés dans la vie et décidé à se préparer dès aujourd'hui à demain.

"On ne peut prétendre à une vieillesse sereine et lumineuse sans avoir fait le deuil de sa jeunesse et médité sur la mort à venir. "

"Il est étrange qu'aux deux bouts de la vie la nature ait prévu un temps où l'être humain est dépendant des autres, si dépendant qu'il n'a pas d'autre choix que de se laisser porter avec confiance. (...) A la fin de notre vie, nous voilà, pour beaucoup, à nouveau, en partie ou totalement dépendants de l'autre humain. du moins, suffisamment diminués pour avoir besoin d'aide. Mais, cette fois-ci, nous sommes conscients, et il nous appartient soit de refuser cet état, de nous replier sur nous-mêmes et de souffrir, soit de l'accepter. (...) C'est lorsque nous ne pouvons plus rien "faire", que nous pouvons accéder à la liberté suprême, celle '"être".
http://en-lisant-en-voyageant.over-blog.com/article-22121435.html
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Peut-on parler de joie dans la vieillesse, d'épanouissement, de bonheur ? La vieillesse n'est-elle pas une période douloureuse, faite de pertes, de renoncements : effacement progressif d'un rôle social, pertes des capacités physiques et parfois intellectuelles, solitude...
Marie de Hennezel s'appuyant sur de nombreux témoignages et sur son expérience personnelle cherche à nous partager sa conviction : "le pire n'est pas sûr", comme elle le répète souvent, ce temps peut encore et bien heureusement être fécond pour la personne et pour son entourage. En donnant quelques clés pour "accepter de bien vieillir", elle transmet un message fort à notre société occidentale si pessimiste sur ce dernier âge de la vie. Oui, les joies existent, si l'on consent à un "moins faire extérieur" pour un "plus être intérieur". Oui, jusqu'aux derniers instants de sa vie, la personne âgée est digne et mérite notre respect, indépendamment de son état physique, intellectuel ou psychique.
C'est un très beau livre, qui me donne envie de creuser davantage le sujet : car n'avons-nous pas tous été un jour ou l'autre confrontés à ces personnes recroquevillées sur elles-mêmes, au regard éteint, qui ne sont plus extérieurement que l'ombre d'elles-mêmes ? Quel est notre regard alors, notre manière d'accompagner ?
Un livre dérangeant qui remet en question notre manière si occidentale de bannir ou de cacher tout ce qui peut ressembler à une déchéance. Marie de Hennezel nous invite à nous resituer dans une logique de vie et de fécondité, à mobiliser notre énergie, que nous soyons jeune ou plus âgé, pour transmettre que vivre jusqu'au bout en vaut la peine, pour "nous contaminer les uns les autres de ferveur et de vie."
A noter que c'est le titre original qui m'a interpellée. "La chaleur du coeur empêche nos corps de rouiller" est un refrain chanté sur l'île d'Okinawa au Japon, célèbre pour ses centenaires considérés par les habitants comme des "porte-bonheur."
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J'ai beaucoup apprécié ce livre de Marie de Hennezel. le sujet de la vieillesse m'intéresse beaucoup aussi bien à titre professionnel que personnel. J'admire la manière dont l'auteur nous présente la réalité de la vieillesse. Elle nous invite à porter un regard lucide sur les pertes tout en nous prouvant que bien vieillir est possible. C'est une affaire de regard que chacun porte sur le grand âge. J'ai puisé de nombreux passages (voir citations) qui me seront précieux à partager avec nos vieux amis. J'aime particulièrement le regard bienveillant que Marie de Hennezel porte sur la vieillesse. Cela me conforte dans l'idée que la vieillesse est une étape de la vie et me donne l'élan de soutenir nos aînés à la vivre aussi sereinement que possible.
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"Chaque matin, les habitants de l'île d'Okinawa, baptisée par l'OMS "région de longévité", au Japon, chantent ce refrain :"La chaleur de nos coeurs empêche nos corps de vieillir".Marie de Hennezel, psychologue et psychothérapeute, y a trouvé le ton de ce livre.

A l'heure où la vieillesse, dans notre société, fait peur car elle est liée à des images d'exclusion et de dépendance, Marie de Hennezel nous enseigne comment y entrer et vivre cet âge de manière pleine et entière.
Ayant connu elle-même la dépression, le deuil de la beauté du corps et le sentiment de « l'à quoi bon », elle nous raconte une conversion : la sienne.
Pour ce faire, elle peint avec réalisme ces âges de la vie, sans éluder le vieillissement des corps, la maladie, la solitude, la dépendance et la mort. Elle a exploré ce « monde » du grand âge et nous donne des clés pour garder riche et vivante cette terre « à ride » :(en exploitant en soi de nouvelles ressources internes ; en ouvrant son coeur ; et recherchant la sensualité, le plaisir et le bien-être – qui restent actifs en chacun d'entre nous.)

Un livre pour découvrir les clés qui permettent d'être en paix avec soi, de découvrir la joie intérieure et de donner naissance à un regard bienveillant sur le monde. Un livre pour porter un autre regard sur la vie et communiquer joie et chaleur autour de soi.

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J'ai adoré (en fait, j'adore puisque je ne l'ai pas encore fini, mais cela ne saurait tarder) ce livre, véritable "méthode pour bien vieillir". L'auteure, très connue pour son implication dans le domaine des soins palliatifs, nous distille de sages conseils emplis d'empathie, de lucidité et d'espoir... A mettre entre les mains de toutes les personnes qui un jour nous soupirent "je me sens vieux".
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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Le philosophe Robert Misrahi, comme nous le verrons plus loin, estime qu'il faudrait éduquer les personnes âgées. C'est dire à quel point il croit à la capacité d'apprendre jusqu'au bout de sa vie. Olivier de Ladoucette est du même avis. Prenons par exemple la capacité de regarder le bon côté des choses. On sait maintenant que l'optimisme prolonge la vie. Une étude américaine, conduite pendant vingt-trois années auprès de six cents personnes, a montré que celles qui avaient une attitude positive au début de l'étude ont vécu en moyenne sept ans de plus que les autres. Tout se passe comme si le corps avait besoin de signaux d'espoir pour récupérer, s'adapter et rester en forme. Olivier de Ladoucette pense que "l'optimisme peut s'apprendre, y compris tard". On peut apprendre à être positif, à regarder la vie du bon côté à soixante ans même quand on a pas acquis cette aptitude dès l'enfance. On peut apprendre à remettre en question ses pensées négatives, on peut apprendre à faire confiance à l'existence. Bien sûr, cela suppose de le vouloir et de chercher de l'aide.
Il existe toutes sortes de méthodes pour développer une pensée positive et changer ses comportements. On connait la méthode Coué, la visualisation positive, les techniques de l'hypnose, les techniques de programmation neurolinguistiques, dites PNL. En psychologie comportementale des protocoles d'entraînement à l'optimisme ont fait leurs preuves et des thérapies qui développent la "sécurité de base" des personnes leur permettent progressivement de s'appuyer sur leurs ressources internes (c'est, notamment le cas de l'haptonomie)
Mais toutes ces stratégies, toutes ces clés pour une vieillesse réussie ne sont efficaces que si l'on accepte de vieillir, donc de se transformer
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Comme je lui demande ce qu'elle [Sœur Emmanuelle] aimerait dire à tous ceux qui entrent dans le troisième âge et qui ont peur de vieillir, elle conclut d'une voix qui me frappe par sa fermeté et sa douceur :

- N'ayez pas peur ! La vieillesse, c'est comme un couronnement. J'arrive à la cime de ma vie et je regarde le monde et les autres avec une infinie tendresse. Je les ressens dans mon cœur. Cette contemplation tendre me procure une immense joie. Pour moi, c'est comme du champagne ! La joie fuse dans mon cœur !
Vous pouvez, vous aussi, donner autour de vous cette joie. On devient vieux le jour où l'on ne croit plus en l'homme et en la valeur de chacun, quel qu'il soit. Faites vôtre cette parole d'un poète musulman que j'aime tant : "Fends le cœur de l'homme et tu y trouveras un soleil !"

Mais pour cela, il faut un peu s'oublier soi-même, s'intéresser aux autres !

Il faudrait que les personnes âgées prennent conscience que c'est leur mission d'aimer. Quel que soit l'état dans lequel on vieillit, on peut regarder, sourire, tendre la main, bénir. Et cela transfigure la vie.
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Montrer le vieillesse, c'est montrer des personnes âgées qui sont habitées d'expériences et d'émotions. Il y a toute une profondeur de vie sur leur visage. On y lit leur vie affective, leur solitude, leur fatigue, mais aussi leur sérénité, leurs élans, leurs désirs. Car les désirs sont toujours là. Simplement, ils se sont transformés. La tendresse a pris le relais de la séduction.
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Comment devenir des porte-bonheur et non des poisons pour notre entourage?
Vous l''avez deviné, le fil rouge qui guidera notre exploration, c'est la conviction que quelque chose en nous ne vieillit pas. Le l'appellerai le COEUR; Non pas l'organe, qui lui vieillit bien sûr, MAIS la capacité d'aimer et de désirer.. Cette force inextricable, incompréhensible, qui tient l'être humain en vie, et que Spinoza a baptisé "conatus", l'intentionnalité vitale.
C'est le COEUR qui peut nous aider à dépasser nos peurs et nous soutenir au milieu des pires épreuves de la vieillesse.
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p.144 et 145 "On devrait apprendre aux vieux à vieillir. Les ré-éduquer ! Leur enseigner que la vieillesse n'est pas un naufrage mais l'occasion d'une véritable renaissance. Il (Robert Misrahi) imagine cette ré-éducation à trois niveaux. Celui de la créativité, de la joie et de la sérénité face à la mort.
Tout cela peut s'enseigner. Et plutôt que d'investir tant d'énergies dans des animations, avec des flonflons et des semblants de fêtes qui ne visent qu'à combler l'ennui d'un temps vide et passif, mieux vaudrait, dit-il, inviter les sujets âgés à voyager en esprit, penser leur vie, écouter de la musique, lire, écrire, contempler, découvrir des œuvres d'art, marcher, méditer. Bref, les inviter à vivre ! Certains psychologues le font déjà dans les maisons de retraite. Ils dénichent la vie là où elle s'est blottie, là où elle existe encore. Avec les personnes très âgées, nous n'avons pas d'autres choix que de jouer aux pêcheurs de de vie avec nos épuisettes à bonheurs. L'essentiel de notre travail consiste peut-être à surprendre les gens avec ce qu'ils n'osent plus espérer, écrit l'un d'entre eux."
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Vidéo de Marie de Hennezel
Marie de Hennezel, figure éminente de la psychologie clinique et du bien vieillir, offre une vision audacieuse et profonde sur le vieillissement dans ses entretiens avec le journaliste Olivier le Naire dans son nouvel ouvrage "L'éclaireuse" aux éditions Actes Sud. Au-delà de son parcours hors norme, elle partage intimement ses choix de vie, ses convictions et ses engagements, offrant un éclairage unique sur la troisième partie de nos vies.
Refusant la résignation face au traitement réservé aux personnes âgées, elle propose des solutions novatrices pour donner un sens à cette phase de l'existence. Son plaidoyer contre l'inaction de l'État en faveur des nouvelles formes de solidarité résonne avec force. Elle met en garde contre les risques de l'“aide active à mourir”, soulignant des alternatives méconnues pour une fin de vie digne et apaisée.
Alors que la population vieillit, ses réflexions prennent une importance cruciale. Son témoignage inspire une réflexion individuelle et collective sur nos aspirations futures. En 2030, un Français sur trois aura plus de soixante ans, un changement sociétal majeur qui appelle à une révision de nos politiques et de nos mentalités. En nous invitant à penser avec lucidité et sérénité, Marie de Hennezel nous guide vers un nouvel horizon de compréhension et d'action face au défi du vieillissement.
+ Lire la suite
>Psychologie différentielle et génétique>Psychologie des adultes>Personnes âgées (Psychologie) (8)
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