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Citations sur Thecel (13)

"Qu'est-ce qui te rend triste ?" finit par demander Dagan [...]
"Le changement, répond-elle. Je regrette de ne plus être triste pour les mêmes raisons. Je m'étais habituée à mes chagrins et ne croyais pas qu'ils pourraient un jour devenir différents."
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Se délivrer de tout maître n'est un horizon désirable que si on continue ensuite à lutter pour ne jamais en devenir un.
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- Chez nous, explique la femme, de plus en plus contrariée, ni les gens ni les lieux ne gardent longtemps le même nom.
- Mais pourquoi ?
- Parce que c'est violent, explose alors la Face Pâle. Parce que c'est laid. Les noms sont pour les objets, les choses que l'on fabrique et que l'on possède. Les mots sont des prisons. Nous ne voulons pas de limites pour nous-mêmes ni pour ce que nous aimons.
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Je suis née, j'ai été formée à commander, à intriguer et à vaincre. De mon acceptation de ce rôle dépendaient les équilibres des pouvoirs, la paix sociale, la reproduction de l'ordre. Je n'ai pas choisi de trahir cette destinée. Les choses ne sont pas aussi bien ordonnées dans la vie que dans les histoires. J'ai eu peur. J'ai été courageuse. Je me suis retrouvée seule et me suis fait des amis. J'ai été naïve et clairvoyante, violente et contenue. Je suis passée d'un côté à l'autre du monde et j'ai compris que celui d'où je venais n'a jamais été un ancrage que pour moi. Ce n'est pas mon nom qui a changé, c'est ce qu'il désigne qui s'est transformé.
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Bien que la taille du Couvent ait décuplé et qu'on y trouve désormais tout le confort des cités de l'Empire, on s'y sent toujours un peu loin, un peu au-dessus du reste du monde. Comme un aigle dans son aire, songe Moïra, qui aime, malgré le vertige, escalader le belvédère jusqu'au sommet. Ce qui lui plaît le plus, sans doute, est de parvenir à échapper aux surveillants de son dortoir. Dans le matin clair et froid, on voit l'Empire des Sicles estompé, replié dans les brumes. On s'imagine au centre de l'univers. Il suffirait d'étendre ses ailes pour s'envoler.
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Lorsqu'elle est enfin admise auprès de sire Laserian, l'Empereur dort, couché tout habillé au-dessus des couvertures. Il a encore maigri, mais sa barbe est parfaitement taillée et il porte le torque et la tiare impériaux. On dirait moins un homme mourant qu'une statue de lui-même. Moïra embrasse ses mains tièdes, son front lisse, comme déchargé de tout souci. Le silence est si profond, dans cette aile du Palais, qu'elle croit entendre leurs deux coeurs dans leurs poitrines, l'un vif, l'autre lent ; l'un pressé, l'autre solennel.
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Silence et mensonge : les deux plantes qui croissent le plus vite dans les ombres du Palais.
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« J’ai à peine vécu et n’ai presque rien appris de mes voyages. Je sais cependant ceci : il ne suffit pas de refuser de subir le pouvoir, il faut encore renoncer à l’exercer. Se délivrer de tout maître n’est un horizon désirable que si on continue ensuite à lutter pour ne jamais en devenir un. »
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J'ai à peine vécu et n'ai presque rien appris de mes voyages. Je sais cependant ceci : il ne suffit pas de refuser de subir le pouvoir, il faut encore renoncer à l'exercer. Se délivrer de tout maître n'est un horizon désirable que si on continue ensuite à lutter pour ne jamais en devenir un.
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La barque longue n’est chargée que de huit personnes, et le nautonier la manœuvre à la perche avec une habileté tranquille dénotant une longue habitude. Le matin est frais, la plupart des passagers dorment encore. Moïra, entortillée dans une couverture, regarde l’homme planter la gaffe dans les sables affleurant, invisibles sous le fin voile de brume qui masque la surface.
« Comment saviez-vous que le haut-fond était là ?
– Je l’attendais », répond le pilote sans quitter l’eau des yeux.
Puis, au bout d’un court instant :
« On se croise toutes les semaines, depuis vingt-cinq ans. J’ai vu grandir ce banc, je l’ai vu s’effondrer et presque disparaître certains printemps. Je sais quelle forme il aura la prochaine fois que je viendrai. Je connais mieux ce bout de rivière que mes propres enfants. Si je ferme les yeux, je vois chacun de ses méandres.
– Vous n’avez pas de carte ? »
L’homme rit doucement.
« Bien sûr que si. Je la garde ici. »
Et du bout de son index gauche, il se tape le crâne un peu longuement, du même geste que l’on fait pour signifier de quelqu’un qu’il est fou.
C’est pour ça que personne ne questionne les étrangers, se dit Moïra. Les gens ne connaissent d’autres lieux que ceux par lesquels ils sont déjà passés.
Le nautonier se penche pour retirer la gaffe, la relève bien haut. Il hume l’air froid, prend un instant pour regarder un vol d’oiseaux, replante sans regarder son outil à l’endroit idéal.
Il est si facile de se perdre quand on n’a pas de plan.
Moïra songe au plafond de la nurserie, à cette carte gigantesque dont elle ne parvient à se rappeler aucun détail. Un dessin du monde, document inestimable dont il ne reste, dans son souvenir, qu’un tourbillon de couleurs.
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