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Citations sur Une petite ville d'autrefois (8)

Son lot n'avait été rien d'autre que la pauvreté, l'humiliation, la faim, le sentiment d'être un apatride, jusqu'à ce qu'il fût complètement miné intérieurement et qu'il tombât pour de longues années dans cette maladie qui semblait être moins une forme de démence qu'une profonde lassitude et la résignation sans espoir d'un esprit et d'un coeur épuisés. Il était donc assis là, le front marqué d'une touche divine, le regard toujours d'une aussi saisissante pureté, fantôme de lui-même, retombé dans une sorte d'enfance engourdie et comme arrêtée; et s'il noircissait encore des feuilles de papier, où brillaient de temps à autre un vers vraiment beau, tel un regard limpide, ce n'était cependant rien de plus que le jeu d'un enfant qui s'amuse avec des mosaïques de couleur.

Le pavillon du conseiller Pressel
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SI LA GUERRE DURAIT ENCORE DEUX ANS
On n’y voyait enfin le sens de la guerre exprimé avec une certaine clarté. Le monde se trouvait précisément divisé en deux partis qui cherchaient à s’anéantir l’un l’autre parce qu’ils désiraient tous les deux la même chose, à savoir la libération des opprimés, l’abolition de la violence et l’instauration d’une paix durable. On était partout fortement prévenu contre une paix qui ne pourrait peut-être pas durer toujours – si la paix perpétuelle était inaccessible, on lui préférait sans hésiter la guerre perpétuelle.
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Un fonctionnaire vint se placer devant moi et commença à m'inspecter : " Vous ne pouvez pas vous mettre au garde-à-vous ?" demanda-t-il sévèrement. Je répondis : "non". Il continua : "Et pourquoi ?"
- Je n'ai jamais appris à le faire , dis-je timidement.
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Walter Kompff
Pendant qu’il jardinait, il avait la plupart du temps la compagnie d’un associé-spectateur en la personne d’Alois Berkeler. Le vieux propre-à-rien était tout heureux de voir un homme aussi riche se faire du mauvais sang et se tuer de travail pendant que lui, le mendiant, le regardait et ne faisait rien. Pendant ce temps et quand Kompff faisait une pause, ils discutaient ensemble et abordaient tous les sujets possibles. Selon les circonstances, Brekeler jouait le grand seigneur ou bien se montrait d’une politesse rampante.
- Ne voulez-vous pas me donner un coup de main ? demandait Kompff.
- Non, monsieur, j’aime mieux pas. Voyez-vous, je supporte mal le travail. Cela rend idiot.
-Pas moi, Berkeler.
- En effet, pas vous. Et pourquoi ? Parce que vous travaillez pour votre plaisir. C’est une occupation de grand seigneur et ça ne fait pas de mal. Et puis, vous êtes encore dans vos bonnes années, tandis que moi, je suis septuagénaire. A cet âge-là, on a bien mérité son repos. (Pages 156-157)
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...on n'est jamais trop jeune lorsqu'on est décidé à conquérir sa propre existence.
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Walter Kompff
A vrai dire, la secrète nostalgie, inconsciente de sa vraie nature, qui l’entraînait vers la liberté d’une vie lumineuse, basée sur ses propres principes et trouvant sa satisfaction en elle-même, cette nostalgie ne s’éteignît jamais en lui, elle se calma seulement et ressembla beaucoup à cette légère souffrance que ressent tout homme véritablement doué, lorsqu’à la fin de ses années de jeunesse il se résigne à l’insuffisance de la vie. (Page 132)
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Elle ne s'était pas attendue qu'il lui parlât sur ce ton chaleureux et flatteur qui éveillait une résonance dans sa nature féminine et qui la touchait au fond d'elle-même comme le premier appel du merle en février, même si elle ne voulait pas en convenir.
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Il voulait, en une série de dessins, raconter l'épopée du bourgeois de Gerbersau et ce bourgeois ne pouvait être que le Dr Trefz.
[...]
...Trefz, le type du bourgeois ambitieux qui, avec un grand déploiement d'énergie et d'orgueil, poursuit des buts dérisoires et les atteint les uns après les autres, l'homme toujours occupé, jamais disponible et jamais satisfait, qui cependant reste toujours le même depuis sa première culotte jusqu'à sa tombe, l'homme dont chacun ressent le caractère irremplaçable et qui néanmoins laisse après lui une postérité rassurante dans laquelle le type du père , depuis la racine du nez jusqu'à la pointe des orteils, de la manière de parler à la manière de penser, reparaît tel qu'il s'est façonné depuis les âges les plus reculés, tl qu'il s'est maintenu et significativement perfectionné.
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