Pourquoi était-ce au moment de quitter certaines personnes que l'on réalisait à quel point on les aimait ?
La stupidité était la chose la mieux partagée au monde.
Molly le raccompagna à la porte et, après l'avoir refermée, elle se mit à pleurer ses sweet sixteen qu'elle rêverait à jamais.
Dans les années vingt, le "spectacle" d'Afro-Américains pendus à des lampadaires était photographié puis reproduit sur des cartes postales, que s'arrachaient les Blancs.
Il fallait persévérer. Montrer à tout le monde que les noirs n’étaient pas des victimes ou des lâches. Que l’espoir et le courage n’avaient pas de couleur.
1957. Etat américain de l'Arkansas. Molly espère entrer dans l'histoire en devenant l'une des premiers lycéens noirs à étudier au milieu des blancs. Grace, scolarisée dans ce lycée de blancs, s'intéresse plutôt aux garçons et à ses jupes bien repassées. Chaque chapitre nous place dans la tête de l'une, puis de l'autre : brillante idée d'Annelise Heurtier pour nous faire comprendre de l'intérieur la ségrégation et ses mécanismes. Politique, prenant et facile à lire. Un livre qu'on oublie pas.
Préparez-vous à ce que les appels et menaces redoublent d'intensité. A parti de maintenant ne laissez pas Molly sortir seule de la maison. D'ailleurs, évitez même de sortir si cela n'est pas nécessaire. Demain matin, quand vous nous rejoindrez, faites très attention. Il faut s'attendre à des manifestations de ... mécontentement.
Rentrée 1957.
Le plus prestigieux lycée de l'Arkansas ouvre pour la première fois ses portes à des étudiants noirs.
Ils sont neufs à tenter l'aventure.
Ils sont deux mille cinq cents, prêts à tout pour les en empêcher.
A comportement égal, ce n'était pas demain la veille qu'un Noir serait jugé comme un Blanc. Un Blanc pouvait vous insulter, vous cracher au visage, vous frapper, vous pendre à un lampadaire ... il aurait toujours raison. Les Noirs, eux, avaient simplement le droit de se laisser faire sans broncher.
Molly demanda :
- Qu'ont-ils à y gagner au fond ? Pourquoi est-ce-qu'ils tiennent tant à nous maintenir dans cette position ? Est-ce qu'ils ont peur de nous ?
- Sûrement, répondit Shiri après quelques instants. Le drame, finalement, c'est que l'on vit côte à côte, mais pas ensemble. On ne se connaît pas.