Son portable se mit à sonner. L'appel venait de son domicile. Un mauvais pressentiment l'envahit. Comment se faisait-il que sa femme l'appelle à cette heure-ci ?
- Allô?
- Akio? Allô.
- Que se passe-t-il?
- Euh... C'est un peu compliqué mais je voudrais que tu rentre tôt.
La voix de Yaeko était tendue. Elle parlait vite comme toujours quand elle était troublée. L'idée que son pressentiment était correct l'emplit d’appréhension.
- Ça ne sera pas facile. Je ne peux pas partir tout de suite.
- Tu es sûr? C'est pourtant grave.
- Grave? Comment ça ?
- Je ne peux rien dire au téléphone. D'ailleurs, je ne sais pas comment en parler. S'il te plaît, rentre tout de suite.
Elle haletait comme si elle était bouleversée.
- Mais de quoi s'agit-il enfin? Tu peux au moins me dire ça!
- Euh... Et bien... Il s'est passé quelque chose de terrible.
- Comment veux-tu que je comprenne? Soit plus claire !
Elle garda le silence et cela l'irrita. Il allait lui faire un reproche lorsqu'il entendit qu'elle pleurait. Il sentit son sang battre dans ses tempes.
- D'accord, je pars tout de suite.
- Tu vas bientôt comprendre. Laisse-moi juste te dire une chose. Un enquêteur ne peut pas se contenter de trouver la vérité. Le moment auquel il le fait, et la manière sont aussi importants.
Matsumya fronça les sourcils. Il ne voyait pas ce que cela signifiait. Kaga ajouta, sans le quitter des yeux :
- Il y a dans cette maison une vérité cachée. Elle ne se dévoilera pas au cours d'un interrogatoire. Ce sont les habitants de la maison qui vont nous la révéler, ici.
Bien que l'heure du dîner soit proche ,Takamasa déclara qu'il avait envie de gouter à la génoise que Matsumiya lui avait apporté.
--Tu crois vraiment que c'est une bonne idée maintenant?demanda celui-ci en prenant le paquet.
--Qu'est-ce que ça peut faire ?Manger quand on a faim c'est ce qu'il y a de mieux pour la santé.
--Ne t'étonne pas si l'infirmière te fait des reproches.( Page 7).
Je pense qu’il est important de respecter même les choses qu’on ne peut pas comprendre.
La chose à ne pas oublier, c’est que ce n’est pas parce qu’on est vieux, ou plutôt, que c’est parce qu’on est vieux qu’on garde des blessures intimes qui ne disparaissent pas.
Une famille normale, ça n'existe pas. Les familles paraissent normales de l'extérieur, mais elles ont toutes leur situation propre
- Il y a dans cette maison une vérité cachée. Elle ne se dévoilera pas au cours d'un interrogatoire. Ce sont les habitants de la maison qui vont nous la révéler, ici.
Il s'admonesta : il ne devait pas céder au chantage auquel le policier avait recours parce qu'il manquait de preuves. Les pressions psychologiques étaient le seul moyen dont il disposait. Tout irait bien s'il y résistait.
- Je pense qu'il voulait faire boire cette petite pour abuser d'elle, lui avait dit sa femme.
Akio avait ri en disant qu'elle se faisait des idées. Il voulait croire qu'elle plaisantait. Mais un regard sur le visage inquiet de sa femme l'avait convaincu de son erreur.
- Je crains qu'il n'aime les petites filles, avait-elle ajouté. Tu sais, chaque fois qu'il en voit dans la rue devant la maison, il les observe avec passion. Tu ne te souviens pas de la manière dont il s'intéressait à la petite Erika à l'enterrement l'autre jour ? Elle vient d'entrer à l'école élémentaire. Ça ne te paraît pas bizarre ?
Il baissa la tête, ouvrit la porte-fenêtre et alluma la lampe. La lumière lui permit de comprendre que le sac plastique noir recouvrait quelque chose. Il se pencha pour voir ce que c'était.
Il aperçut un petit pied qui portait une chaussette blanche. L'autre était chaussé de tennis.
Pendant quelques secondes, ou peut-être moins longtemps, son cerveau cessa de fonctionner. Il n'arrivait pas à comprendre ce qu'il voyait. Il savait que c'étaient deux pieds, mais il était incapable de penser que ces pieds appartenaient à une personne.