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Critique de Sachka
Jacques Higelin est né le 18 octobre 1940 à Brou-sur-Chantereine, il nous a quitté le 6 avril 2018, à l'âge de 77 ans. Deux ans déjà que Maître Jacques a tiré sa révérence...
Il laisse derrière lui des trésors d'écriture, des textes bouleversants empreints de poésie et de cette folie douce qui le caractérisait si bien. Il était à mes yeux un grand artiste, un parmi les plus grands et c'est un honneur pour moi que de partager ce billet avec vous aujourd'hui.
Ce roman de style autobiographique a été co-écrit durant l'année 2016 avec Valerie Lehoux, journaliste et spécialiste de la chanson française. Un récit à la double voix narrative qui alterne l'écriture de Jacques Higelin à celle de Valérie Lehoux dont les commentaires viennent s'insérer avec beaucoup de pudeur et de sensibilité à chaque chapitre.
L'écriture est directe, spontanée, joyeuse même. J'ai ressenti beaucoup de tendresse tout au long de ma lecture. La lueur enfantine et la simplicité qui en émanent n'étant sans doute pas étrangères à mon ressenti. C'est qu'il était comme ça Jacques, émerveillé de tout, de rien, des choses simples, des petits bonheurs que lui offrait la vie. Il avait su conserver son âme d'enfant.
Il nous dit tout (enfin presque). de son enfance, passée à Chelles en banlieue parisienne dans la maison familiale où vivent modestement trois générations dans le milieu des années quarante, années durant lesquelles il fait ses premiers pas sur la scène de l'école en déclamant déjà "Les Vieux" d'Alphonse Daudet. de la guerre, il est à peine âgé de quatre ans lors du premier bombardement de la ville de Brou. Il n'oubliera jamais et restera marqué durant de nombreuses années. de la musique, comment pourrait-il en être autrement ? La musique qui le rassure, le libère de ses angoisses. Il écoute Trenet, il est féru de jazz, Ellington, Parker, Davis, Armstrong, il n'a que neuf ans, un peu moins de douze en 1952 quand il décroche le premier prix (un voyage à Nice) d'un radio-crochet à Chelles. Dès lors la passion de la musique ne le quittera plus, même lorsqu'il part en Algérie pour faire son service militaire ni même lorsqu'il fait l'acteur dans les années soixante-dix car le travail d'acteur lui pèse, entrave sa liberté, il veut être comme Barbara, Gainsbourg, Nougaro... Il a une bonne étoile, et c'est tout naturellement qu'il signe son premier contrat en 1974 chez Pathé-Marconi avec son groupe BBH (Boissezon-Benarroch-Higelin). le succès arrive en 1976 avec l'album mémorable "Alertez les bébés !".
L'on retrouve tout au long de ce récit un grand nombre d'anecdotes liées à ses nombreuses tournées en France, aux USA, en Afrique, l'Afrique qui influencera par ailleurs une grande partie de sa carrière musicale.
Mais ce qui ressort avant tout de ce récit c'est l'amitié, la vraie, et elle tient une place privilégiée dans sa vie. Car l'homme a des valeurs, il est fidèle et sait s'entourer. Il n'hésite pas à faire cinq-cents kilomètres pour se rendre à l'anniversaire d'un fan et à prolonger ses concerts.
C'est donc spontanément qu'il évoque pour nous les grandes rencontres qui ont jalonné sa vie : Henri Crolla, le compositeur, qui lui offre sa première guitare, une "di Mauro" fabriquée sur mesure par un luthier italien ; Georges Moustaki avec qui il part en tournée en 1962 ; Brigitte Fontaine, cinquante années d'une amitié indéfectible ; M'bark le conteur ; Mahut le percussionniste, son ami, son frère ; Barbara dont il devient proche dans les années quatre-vingts.
Il nous parle aussi du grand rôle de sa vie, son rôle de père et c'est avec beaucoup de pudeur qu'il aborde le sujet de ses enfants, Arthur, Kên et Izïa, dont il est très fier ; il n'oublie pas non plus les femmes de sa vie, Nini, Kuelan et Aziza. Il n'en dira pas plus, il n'est pas du genre à s'épancher sur sa vie privée.
Que vous dire de plus ? Que ce roman est une fête, un chant ! Jacques Higelin y chante l'amour, l'amitié, la vie tout simplement. C'est un roman à l'image de ses chansons. J'en ressors heureuse, émue, du soleil plein mon coeur et je vous invite, si vous l'appréciez autant que moi, à aller écouter certains de ses albums comme "Champagne pour tout le monde", "Tombé du ciel", "Illicite" ou encore "Paradis païen", qui sont à mes yeux ses meilleurs albums.
Je vis pas ma vie, je la rêve
Le soleil se lève et moi aussi
C'est comme une maladie,
Que j'aurais chopé quand j'étais tout petit
Et qui va pas m'lâcher,
Avant qu'j'en crève ?
...
(Extrait de "Parc Montsouris" sur l'album "Tombé du ciel")
Il laisse derrière lui des trésors d'écriture, des textes bouleversants empreints de poésie et de cette folie douce qui le caractérisait si bien. Il était à mes yeux un grand artiste, un parmi les plus grands et c'est un honneur pour moi que de partager ce billet avec vous aujourd'hui.
Ce roman de style autobiographique a été co-écrit durant l'année 2016 avec Valerie Lehoux, journaliste et spécialiste de la chanson française. Un récit à la double voix narrative qui alterne l'écriture de Jacques Higelin à celle de Valérie Lehoux dont les commentaires viennent s'insérer avec beaucoup de pudeur et de sensibilité à chaque chapitre.
L'écriture est directe, spontanée, joyeuse même. J'ai ressenti beaucoup de tendresse tout au long de ma lecture. La lueur enfantine et la simplicité qui en émanent n'étant sans doute pas étrangères à mon ressenti. C'est qu'il était comme ça Jacques, émerveillé de tout, de rien, des choses simples, des petits bonheurs que lui offrait la vie. Il avait su conserver son âme d'enfant.
Il nous dit tout (enfin presque). de son enfance, passée à Chelles en banlieue parisienne dans la maison familiale où vivent modestement trois générations dans le milieu des années quarante, années durant lesquelles il fait ses premiers pas sur la scène de l'école en déclamant déjà "Les Vieux" d'Alphonse Daudet. de la guerre, il est à peine âgé de quatre ans lors du premier bombardement de la ville de Brou. Il n'oubliera jamais et restera marqué durant de nombreuses années. de la musique, comment pourrait-il en être autrement ? La musique qui le rassure, le libère de ses angoisses. Il écoute Trenet, il est féru de jazz, Ellington, Parker, Davis, Armstrong, il n'a que neuf ans, un peu moins de douze en 1952 quand il décroche le premier prix (un voyage à Nice) d'un radio-crochet à Chelles. Dès lors la passion de la musique ne le quittera plus, même lorsqu'il part en Algérie pour faire son service militaire ni même lorsqu'il fait l'acteur dans les années soixante-dix car le travail d'acteur lui pèse, entrave sa liberté, il veut être comme Barbara, Gainsbourg, Nougaro... Il a une bonne étoile, et c'est tout naturellement qu'il signe son premier contrat en 1974 chez Pathé-Marconi avec son groupe BBH (Boissezon-Benarroch-Higelin). le succès arrive en 1976 avec l'album mémorable "Alertez les bébés !".
L'on retrouve tout au long de ce récit un grand nombre d'anecdotes liées à ses nombreuses tournées en France, aux USA, en Afrique, l'Afrique qui influencera par ailleurs une grande partie de sa carrière musicale.
Mais ce qui ressort avant tout de ce récit c'est l'amitié, la vraie, et elle tient une place privilégiée dans sa vie. Car l'homme a des valeurs, il est fidèle et sait s'entourer. Il n'hésite pas à faire cinq-cents kilomètres pour se rendre à l'anniversaire d'un fan et à prolonger ses concerts.
C'est donc spontanément qu'il évoque pour nous les grandes rencontres qui ont jalonné sa vie : Henri Crolla, le compositeur, qui lui offre sa première guitare, une "di Mauro" fabriquée sur mesure par un luthier italien ; Georges Moustaki avec qui il part en tournée en 1962 ; Brigitte Fontaine, cinquante années d'une amitié indéfectible ; M'bark le conteur ; Mahut le percussionniste, son ami, son frère ; Barbara dont il devient proche dans les années quatre-vingts.
Il nous parle aussi du grand rôle de sa vie, son rôle de père et c'est avec beaucoup de pudeur qu'il aborde le sujet de ses enfants, Arthur, Kên et Izïa, dont il est très fier ; il n'oublie pas non plus les femmes de sa vie, Nini, Kuelan et Aziza. Il n'en dira pas plus, il n'est pas du genre à s'épancher sur sa vie privée.
Que vous dire de plus ? Que ce roman est une fête, un chant ! Jacques Higelin y chante l'amour, l'amitié, la vie tout simplement. C'est un roman à l'image de ses chansons. J'en ressors heureuse, émue, du soleil plein mon coeur et je vous invite, si vous l'appréciez autant que moi, à aller écouter certains de ses albums comme "Champagne pour tout le monde", "Tombé du ciel", "Illicite" ou encore "Paradis païen", qui sont à mes yeux ses meilleurs albums.
Je vis pas ma vie, je la rêve
Le soleil se lève et moi aussi
C'est comme une maladie,
Que j'aurais chopé quand j'étais tout petit
Et qui va pas m'lâcher,
Avant qu'j'en crève ?
...
(Extrait de "Parc Montsouris" sur l'album "Tombé du ciel")
