Citations sur La Nuit du renard (72)
Plaçant une feuille de papier vierge sur la machine à écrire, elle commença à taper. " Une fois de plus, la Société va exercer un privilège récemment reconquis, le droit de tuer. Il y a près de deux cents ans, le philosophe français Voltaire écrivait: "Je ne propose pas sans doute l'encouragement du meurtre, mais le moyen de le punir sans un meurtre nouveau."
Tombant à genoux, Sharon s'acharna sur la corde du sac.
Elle parvint enfin à la dénouer, sépara les bords du sac, les rabattit, cherchant le petit corp recroquevillé. Elle libéra la tête de Neil. Saisissant des deux mains le bâillon, et le tira sous le menton.
Neil suffoqua, cherchant l'air, pantelant, hoquetant. Elle entendit le sifflement de sa respiration, perçut les sursaut de sa poitrine. La tête de l'enfant au creux de son bras, elle s'apprêtait à tirer sur le bandeau qui lui couvrait les yeux.
" Laissez ça." L'ordre était tranchant, brutal.
" Je vous en prie s'écria-t-elle. Il est malade... il va avoir une crise d'asthme. Ayez pitié de lui. "
Les Lufts allaient arriver d’un moment à l’autre. Il avait téléphoné au restaurant et s’était fait confirmer la réservation pour 6 heures. Ils avaient l’intention de dîner avant d’aller voir Autant en emporte le vent de Selznick. Le film se jouait au Carley Square Theater, juste de l’autre côté de la rue. La séance de 4 heures était déjà commencée. Ils iraient à celle de 7h30.
Agacé, il changea de position, et le bout de son soulier heurta le sac de toile à ses pieds. Il tâtonna les armes dans la poche de son pardessus. Elles étaient là, sous sa main. Il hocha la tête, satisfait.
L’homme, immobile dans l’ombre à l’angle du parking du restaurant Cabin, passait parfaitement inaperçu. Le visage cinglé par la neige, il scrutait sans cesse les alentours. Il était là depuis bientôt vingt minutes et il avait les pieds glacés.
A six heures moins cinq, dans les rues de Carley, Connecticut, quelques rares personnes s’engouffraient dans les magasins, sans se soucier d’autre chose que d’échapper au froid neigeux de la nuit.
Neil avait dû tout raconter aux policiers et reconnaître l’homme au procès. Ensuite, papa avait dit : « Essaie d’oublier, Neil. Souviens-toi de tous les jours heureux avec maman. » Mais il ne pouvait oublier. Il faisait toujours le même rêve et il se réveillait avec une crise d’asthme.
Maintenant, papa allait peut-être se marier avec Sharon, Sandy lui avait raconté que tout le monde disait qu’une femme n’a pas envie des enfants des autres, surtout quand ils sont souvent malades.
M. et Mme Lufts parlaient tout le temps de partir en Floride. Neil se demandait si papa le laisserait aux Lufts quand il épouserait Sharon. Il espérait que non. Malheureusement, il regarda par la fenêtre, tellement perdu dans ses pensées que Sandy dut lui donner un coup de coude quand le car s’arrêta devant l’école.
La chambre coûtait cent quarante dollars pour les trois nuits. Il ne lui restait donc plus que trente dollars. C’était bien assez pour ces quelques jours et mercredi il aurait quatre-vingt-deux mille dollars.
Le visage de la femme flotta devant lui. Il cligna des paupières pour le chasser. Car ensuite viendraient les yeux, ces gros globes lumineux qui le suivaient partout, le surveillaient, jamais fermés.
Que le renard bâtisse son terrier dans ton foyer. Que la lumière s'efface de tes yeux et que jamais plus tu ne voies ce que tu aimes. Que la boisson la plus douce te soit la plus amère des coupes de chagrin...
" Au début, j'ai approuvé le rétablissement de la peine capitale. Je plains les victimes bien plus que les coupables. Mais hier, nous avons eu un gosse au tribunal..."
" Le temps passait, implacable. La douleur engourdissait ses bras et ses jambes."
" Et alors, à quoi sert un bar si c'est pas quand il y en a ras le bol? "