Quatre filles et quatre garçons

Il fallait arrêter de considérer les filles comme des tableaux peints pour améliorer la vie des garçons.

C'est le pacte, n'est ce pas ? Tout raconter.

Tout raconter.

Grave in Love - Corentin

Le plus probable est qu'on va attendre un peu. Il faudra alors décider de l'endroit où nous allons garder le coffre en attendant. Cela devra être un lieu sûr. Dans quelques années, aurons-nous oublié ce coffre, ainsi que cette année de troisième ? Aurons-nous oublié notre amitié, les sentiments qui nous unissent aujourd'hui ? Jai envie de croire que non. Envie aussi de nous imaginer tous plus vieux de plusieurs années, mais toujours fidèles à ce que nous avons découvert sur nous-mêmes durant ces derniers mois.

Je me dis souvent que je suis multiple.

Par exemple, je suis la Jo qui tient ce carnet de bord de sa troisième, pour l'amitié et par amitié? C'est une Jo enjouée, dynamique, toujours partante.

Mais il y a aussi une autre Jo : celle qui écrit ces lignes dans un autre carnet, que je ne montrerai sans doute pas aux copains. Celle qui lit des livres qui font réfléchir et qui ne se terminent pas forcément bien. La Jo que personne, absolument personne, ne connaît. C'est une Jo plus grave, plus intérieure. Elle existe, mais en italique : penchée vers l'inconnu. Ces deux Jo cohabitent.

Lorsqu'on est multiple, est-on quelqu'un ? J'ai souvent le sentiment de n'être personne encore. Un jour peut-être, cela adviendra. Je crois. Les adultes ont l'air de se prendre pour quelqu'un. Cela m'arrivera sans doute aussi.

- Fonce, Medhi. Appelle ce gars, revois-le et tu verras bien ce qui va se passer.
- Ca a l'air tout simple.
- Peut être que ça l'est.

Après tout, plaire à une personne qui nous plaît, est-ce que ce n'est pas ce qui arrive de plus beau à n'importe qui?

Mais précisément à la fin de sa phrase, on les a vus apparaître au détour d'un rocher, nageant côte à côte, puis sortir de l'eau... en se tenant la main! Eh oui! Les exclamations ont fusé. On s'est bien un peu moqué d'eux, mais ils avaient l'air si heureux que rien ne paraissait pouvoir les atteindre, alors on s'est lassés.

Même petit, je n’ai jamais eu peur des fantômes des monstres, parce que je n’ai jamais cru. Je sais que chaque chose a une explication rationnelle

Le problème de l'adolescence, c'est ça : les parents ne parviennent pas à vous faire quitter l'enfance.

Zéro Commentaire- Medhi

- Il vient de se passe quelque chose d'étrange, non ? a-t-il murmuré ?
Jai frémi. Lui aussi avait-il senti tout cela ? Lui aussi avait vu ?