J'ai toujours eu peur de la mort. Ce n'était pas le genre de discours abstrait du style "La vie est précieuse", non. J'étais purement et simplement terrorisé. Vraiment. Jamais je n'aurais pu imaginer de me suicider, c'est impossible... (p. 127)
En mourant, le propriétaire de ces objets leur avait fait perdre toute utilité, les excluant ainsi du monde. Ils paraissaient surpris d'être de nouveau si brutalement remis dans le cours de la vie. (p. 53)
Parfois, si on ne compense pas par l’imagination la mort d’un être cher, on ne peut pas continuer à avancer
-Les gens qui viennent ici, vers quoi se tournent-ils pour prier ? demanda-t-il pour détourner la conversation. Cet arbre ?
(....)
Ca dépend mais beaucoup joignent les mains en se tournant vers l'arbre. Peut-être y voient-ils un lien avec l'autre monde ?
-Vous croyez ? J'aurais tendance à penser le contraire. Cet arbre n'est pas lié à l'autre monde mais plutôt enraciné dans celui-ci. Les morts sont retournés à la terre, ont fait pousser l'herbe.
-C'est peut-être le cas pour les cendres mais l'âme finit son voyage ailleurs, rétorqua le gardien d'un ton tranchant. (p.153)
p. 153)
— On a beau travailler comme des fous, on a tous l’intention, si un jour on n’en peut vraiment plus, de descendre dans une gare quelconque sur le trajet de notre vie et de changer de train pour prendre un omnibus…
(Note : par comparaison à un express qui t’emmène rapidement au terminus)
-Gardez-les précieusement , ces souvenirs que votre mère vous a transmis. Ils ont de la valeur en eux-mêmes. (p. 270)
Ces pensées qui lui venaient étonnaient Tetsuo. Il connaissait la mort de près depuis son enfance et il détestait toutes les fioritures dont on l'entourait. Même en usant de la plus habile rhétorique, on ne pouvait imaginer que la mort fût autre chose que des regrets et un désespoir sans fin, pour l'éternité. On avait beau se dire désabusé par la vie, quand la mort venait, elle plongeait tout un chacun dans l'angoisse. C'était cela, songeait jusqu'alors Testuo, la véritable nature humaine. (p. 193)
Tetsuo n'avait aucun remords d'avoir menti à la mourante.
Croire au paradis était le seul recours de cette femme, dans son combat acharné contre la peur de la mort. Dans des circonstances pareilles, cette réponse méritait-elle le nom de "mensonge" ? (p. 13)
Pour les êtres que l’on n’a pas vus depuis longtemps, quelle est la différence entre “exister encore quelque part” et “ne plus se trouver nulle part” ?
Pouvez-vous, avec ce bonheur-là, surmonter la peur de la mort qui rôde et la tension que génère la vie elle-même ? Vous-même, vous n’y croyez pas. Voilà pourquoi, vous êtes vide. Vous trouvez l’existence vaine. J’ai touché juste, non ?