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3,84

sur 196 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Délicieux roman..

Premier tome d'une trilogie consacrée au quotidien d'une famille tahitienne, habitant un quartier populaire, portée par la voix de Materena, mère de trois enfants, trente ans environ, vivant en concubinage avec Pito. Et c'est qu'elle l'aime son Pito ! Il y a peu , il l'a demandée en mariage. Mais est-ce que ça compte, car il venait de regarder un match de foot à la télé, il était sérieusement imbibé d'Hinano ( la bière locale) et il ne s'en souvenait pas au réveil ... Mais Materena, elle elle y pense nuit et jour, ayant dans la foulée, pris un crédit pour son cadeau de mariage, avec de l'argent qu'elle n'a pas...

Résistant à le dire à ses proches (à cause de "radio cocotier") elle fulmine, elle cogite. C'est ce qui sert de colonne vertébrale au roman, cette demande en mariage, ce qu'elle se retient d'annoncer à chaque fois qu'elle sort de chez elle et qu'elle croise un cousin ou une tante. C'est que Materena connaît beaucoup de monde à Papeete ( prononcez: papé-été) . Chaque rencontre fournit à l'auteur, une anecdote triste ou gaie, toujours racontée sur le même ton. le vocabulaire est simple, les tournures de phrases, locales, mais quelle efficacité dans cette simplicité apparente ! Combien de sujets elle aborde avec humour et l'air de ne pas y toucher, de ne pas rentrer en profondeur ! Poignante cette histoire d'adoption à l'insu du plein gré ...Poignante, cette gamine, livrée à elle-même en plein Papeete, parce que sa mère est morte, ou cette fille enceinte , avec le futur père reparti en France sans rien savoir. D'ailleurs quand on lit ces petites tranches de vie, c'est fou le malheur apporté l'air de rien par les farani ( les français ...).

Et tout cet argent qui manque, car Materena est loin d être aisée, elle est ,comme elle aime à le souligner : femme de ménage " professionnelle" et son mari ouvrier. Mais pourtant, ils donnent. A Tahiti, on n'a pas le choix, ce qui est à toi, est à la famille, et ils peuvent venir se servir quand ils veulent...

Et quand on n'a pas d'argent, quoi de mieux , qu'un jardin, où cueillir le "uru", le fruit à pain, (base de l'alimentation , un peu comme la pomme de terre chez nous), d'où le titre " L'arbre à pain". D'ailleurs, à Tahiti, il est courant de tout avoir dans son jardin, avocatier, manguier, citronnier, bananier etc... Y'a qu'à tendre la main !

Haute en couleur, cette fresque n'a pas sa pareille pour décrire une vie locale, ultra dépaysante pour nous, français de la métropole. Usant de mots tahitiens pour mieux nous imprégner de sa culture ( un glossaire est à disposition à la fin du livre..), l'auteur nous immerge , et l'on comprend nos différences, et on comprend nos ressemblances . On se délecte de tous ces mots, tous ces "R" qu'il nous faut rouler dans notre bouche un peu comme des "L" .

On se délecte de l'humour, ah cette leçon sur l'indépendance donnée par la mère de Materena

Quand à moi, je vais petit à petit , en douceur me détacher de Materena, repartir en France, 22h me sépare encore de chez moi, 12 heures de décalage horaire, ça douille...

On s'attache à Materena, vous verrez ! Comment ça , elle n'existe pas ? J'aurai juré que ... Elle est si bien décrite, si réelle.

Cette nuit, j'ai rêvé que je retournais à Tahiti. Et en attendant, le tome 2 est sorti " Frangipanier" qu'il s'appelle... Rien qu'avec ce titre, je suis déjà ailleurs !;-)







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Savoureux.... Ah ! la magie des livres qui vous permet de vous installer un moment dans la banlieue (déshéritée certes) de Papeete ! Tahiti.... Vue de métropole, rien que le nom fait rêver.... Tahiti.......
.
On suit l'héroïne, Materena, sa famille présente, chaleureuse peut-être envahissante. On découvre ses envies, ses projets, sa vie au quotidien. Une trame centrale autour d'elle et chaque chapitre qui s'intéresse à des pans de vie locaux.
Rien de trépident, juste la vie qui s'écoule avec ses petites joies, ses désappointements, ses soucis, ses bonheurs.... Et puis ce français de l'à-bas, ces mots, ces tournures de phrase, j'aime, j'aime beaucoup !
.
En fait j'ai tellement aimé ce livre que je suis repassée par la librairie et j'ai acheté le tome 2, déçue d'apprendre qu'il me faudra patienter un peu pour le tome 3.
Un doux plaisir, un beau voyage !
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Un très joli roman que j'ai lu le sourire aux lèvres!
Faisons escale à Tahiti pour rencontrer Materena et sa famille : Pito son conjoint, qu'elle rêve de voir la demander en mariage, ses trois enfants, sa mère, sa belle-mère et ses nombreuses cousines.
De petits chapitres nous narrent différentes anecdotes de la vie quotidienne, entre rêve d'avenir, contes et légendes polynésiens, disputes conjugales ou détournement d'objet! avec un fil conducteur : la demande en mariage.
Un roman très frais, léger, plein de bonne humeur et des personnages auxquels on s'attache immanquablement.
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Premier tome de cette chronique tahitienne qui en compte trois. Nous faisons la connaissance de la sympathique Materena, mère de trois enfants et femme de ménage " professionnelle " et de son
"tane" ( compagnon) Pito. J'ai moins accroché au personnage, il m'a souvent agacé par son comportement : macho, fainéant et souvent moqueur.

L'histoire n'est pas linéaire, chaque chapitre raconte une anecdote cocasse ou pas, avec en filigrane le mariage hypothétique de Materena.

J'ai fait un agréable voyage à Tahiti, apprecier les effluves du Monoi et profiter du soleil.

Mais, sous le vernis des paysages paradisiaques, en grattant un peu, on se rend compte que tout n'est pas si rose là bas ( le désoeuvrement dû au chômage, les femmes se retrouvent souvent seules avec les enfants, l'alcoolisme, l'homosexualité mal accepté ...).

Une chouette lecture.
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Oui l'arbre à pain ça existe. Imaginez-vous un arbre. et dessinez-le. Avec un tronc, des branches, des feuilles. Avec des baguettes et des flûtes dedans, au bout des branches.
Okay, l'arbre à pain c'est pas ça. Mais Loana raconte à sa fille Materena et à Moana son petit-fils, l'histoire de la noix de coco. Alors laissez-moi vous raconter à ma façon l'histoire de l'arbre à pain.
L'arbre à pain, donc, de Lauriana, il est comme j'ai dit, avec des baguettes et des flûtes. Ce qui fait que Lauriana, elle n'a pas besoin de prendre le truck pour aller acheter son pain à la boulangerie. Elle n'a qu'à tendre la main dans son jardin. Et si elle veut, allez disons, un hot-dog, pas besoin d'aller au snack, il suffit de tendre la main vers l'arbre à saucisse, le saucissier, dit aussi : salcissianus canis. Et si elle veut une flûte pour souffler dedans, et des baguettes pour jouer de la batterie, elle peut aussi, grâce à l'arbre à pain.
Non vraiment, c'est très pratique quand on trouve ce qu'on aime dans son jardin, des hibiscus pour mettre dans les cheveux, des papillons aussi ( comestibles paraît-il). du manioc aussi beaucoup, des papayes vertes ...
Pardon, je m'égare là, je ne suis plus à Tahiti je crois bien ni même dans ma tête mais je suis en Nouvelle-Calédonie. Des fois, j'oublie où je suis puis je me rappelle. Mais c'est facile de se perdre et de se confondre car il y a beaucoup de polynésiens et de wallisiens en Nouvelle-Calédonie, alors on a l'impression de déjà les connaître un peu... Et puis, il faut dire que Lauriana, elle a déjà rencontré des femmes comme Loana et Materena même si elle n'est pas encore allée à Tahiti. En plus, en tribu, la vie quotidienne, c'est la même que dans ce livre en fait ... Tout pareil, les mamans sont femmes de ménage professionnelles, assez souvent, et les hommes sont souvent à la station-essence en train de boire de la bière, de la Hinano des fois, ou de la bière locale, la Manta. Ou ils travaillent dur, jusqu'à la paye et après ils retournent boire de la bière.
Et les femmes adorent les chansons d'amour, et les hommes adorent le reggae. Moi je suis une femme qui adore le reggaee, mais les clichés dans ce livre ne m'ont pas dérangée.
Et puis, je dois bien reconnaître même si je fais ma dure des fois, qu'il m'arrive d'écouter sur un malentendu des chansons d'amour ou de tomber par inadvertance pour la dixième fois sur des films d'amour, comme Dirty Dancing par exemple. Sans faire exprès, bien évidemment, même si c'est moi qui lance le film dans l'espoir qu'un jour, mon Pito à moi regarde le film avec moi. Mais il s'endort à chaque fois. GROUMPH ! Il croit que je mets le film pour moi mais c'est pour lui que je le mets en fait ... Mais beaucoup pour moi aussi. Okay. Par contre, il m'arrive jamais de lire de la chick-litt. Ce livre-là, je me disais que ça n'allait peut-être pas me plaire du coup mais je dois bien reconnaître qu'il n'est pas mal du tout, que ce n'est pas une romance à la sauce commerciale, qu'il est amusant, très dépaysant (même d'ici), très local, très sympa. le glossaire à la fin il est top d'ailleurs, ça permet d'avoir pas mal d'expressions typiquement tahitiennes, à ressortir à l'occaz' ! Même dans un dîner parisien, ça peut le faire ( sisi).

Bref, laissez-vous séduire par Materena, même si vous ne comptez pas vous marier avec elle ( moi je vais me marier avec elle je crois bien, en tout cas repartir sur un deuxième tome un de ces jours). Car Materena porte à merveille son prénom. Car elle est l'alma mater, la mère nourricière, qui saura vous sustenter de l''uru, le fruit de l'arbre à pain, dès que vous tendrez la main vers ce livre.
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Lire sur les îles d'outre-mer a été une petite première pour moi, mais une bonne première. Non pas que je n'aime pas habituellement lire sur ces parties du monde mais je ne pense tout simplement pas à le faire. 

J'ai beaucoup apprécié le premier tome de cette fresque familiale polynésienne. Une très grande famille en vérité, avec tout les cousins, cousines et autres Taties. Les personnages principaux sont assez sympathiques : Materena, mère de famille et femme de ménage est la gentillesse et la candeur incarnées, souvent maladroite mais pleine de bonne volonté et d'instinct maternel... Et de patience envers son mari Pito. Un brin de fainéantise caractérise ce personnage, qui se laisse totalement vivre. Pas méchant en soi mais le cliché même du mari qui ne sait pas faire grand chose d'autre que rester vautré sur son canapé en buvant sa bière. Ah si, il travaille aussi, tout en profitant allègrement des arrêts maladies. Les trois enfants ont des caractères qui se profilent mais sont encore jeunes. Je ne demande qu'à voir leurs évolutions dans les deux prochains tomes. le scénario ? Les envies de mariage de Materena avec un Pito récalcitrant. Elle n'est pas sa femme, juste sa vahine. A part ça... Juste la vie quotidienne, ses aléas et les rêves modestes de chacun. La précarité économique est tangible et omniprésente mais tout ce petit monde va de l'avant. La part belle est également faite aux femmes.

La narration m'a surprise au début puis s'est ensuite révélée très naturelle. Elle n'est pas du tout "littéraire", plutôt orale avec son franc-parler local et bon nombre de mots polynésiens. Ce qui sonne bien avec le contexte populaire dans lequel le roman s'inscrit, les quartiers populaires de Tahiti. Les pointes d'humour (la roublardise de certains personnages); les anecdotes (un secret mal gardé atterrit visiblement sur Radio Cocotier); les situations cocasses (ma préférée "Une petite balade avec Mama Teta") et l'humanité qui se dégage de ces personnages donnent beaucoup de spontanéité au texte.

Ce livre m'a aussi donné un aperçu d'un quotidien ô différent du mien. C'est avec enthousiasme que je lirais la suite, pour pouvoir prolonger cette petite parenthèse de lumière et de chaleur humaine.
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Ce livre est un petit bijou, à découvrir d'urgence. Je n'aime pas les romans feelgood, trop cucul-gnangnan pour moi😃( je sais, j'ai un mauvais fond😃), ceux dont on voit trop clairement les grosses ficelles de l'industrie du livre destinées à faire pleurer la ménagère dans les chaumières et sponsorisés par les lobbies de l'industrie du mouchoir en papier. Mais ce livre là, est vraiment de ceux qui font du bien! Un livre ensoleillé qui sent bon le monoï et les frangipaniers. Mais loin des clichés sur Tahiti, on y découvre une situation économique difficile dans les quartiers populaires de Tahiti,une condition féminine pas toujours enviable, et pourtant, les femmes dans ce romans sont extraordinairement fortes et solidaire. Materena, une femme de caractère redevient une midinette quand son amoureux, avec qui elle a des enfants, commence un jour à évoquer le mariage. A sa suite, on va faire la connaissance des membres de sa famille très nombreuse, à la mode tahitienne, les hommes y sont plutôt inconséquents, souvent fainéants mais les femmes sont les vraies piliers de cette société !
Mention particulière pour l'écriture, très poétique et qui nous immerge dans le récit.
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C'est un gros gros coup de coeur pour cette lecture.

On suit le quotidien d'une famille tahitienne, on y découvre leur culture, leur façon de parler (d'ailleurs le glossaire a la fin est génial), leur façon de vivre, et tout ça dans une simplicité incroyable.

J'ai adoré du début à la fin, j'ai jamais autant rigolé pendant une lecture ! C'est drôle, c'est doux, c'est authentique, c'est beau, c'est triste, c'est touchant, c'est juste.. magnifique !

J'ai vraiment l'impression d'avoir fait parti de cette famille, le temps d'un instant.

Et les personnages sont juste trop attachants. Pito c'est le mari un peu macho et fier mais qui au fond de lui est juste d'une douceur incroyable, Materena on a envie de la prendre dans nos bras tout le temps tellement elle est gentille et forte.

J'ai qu'une envie, me plonger dans le tome 2, pour partager, encore un peu, leur vie de famille.

Je vous conseille vivement cette lecture ensoleillé si jamais un jour vous avez le cafard ❤
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Un livre très surprenant, qui réussit à passionner avec le quotidien d'une mère de famille femme de ménage tahitienne. J'ai notament apprécié son style qui cherche sans doute à reproduire le créole pratiqué là bas et j'ai adoré découvrir milles et unes petites (et grosses) différences sur la vie, les traditions, la famille, ce que notre culture d'envahisseur a pu laisser et ce qui persiste de la voie traditionnelle. Un livre qui a été passionnant à lire de bout en bout, pleins de ce qui semble être une vraie authenticité, pas toujours drôle à vivre pour les concernés.
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Pito, un soir de beuverie, demande Materena en mariage puis plus rien. Sauf que Materena, elle, voit son rêve se réaliser enfin et commence à tout organiser. Nous suivons les péripéties de cette organisation tout en vivant le quotidien de Materena, femme de ménage et mère de trois enfants bourré d'anecdotes, de petites histoires et de rencontres.
Ecrit comme s'il était raconté oralement, ce roman est dépaysant, simple mais drôle. Parsemé de vocabulaire local, il n'en est que plus authentique, on y sent le soleil,la lumière, la poussière, ... tout celà avec légèreté et humour.
Les chapitres sont courts et vivants.
Un pur délice à déguster.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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