Larmes
Amour céleste ! et tendre ! si je venais
A t'oublier, et vous, fatidiques îles,
O vous qui n'êtes plus que cendre
Sur votre feu, dévastées, désertes,
Iles aimées, prunelles du monde merveilleux,
Je n'ai plus désormais à chérir que vous,
Rivages où l'amour expie, mais face
Aux seuls dieux du ciel, son idolâtrie.
(p. 63)
A l'Espérance
Espérance ! ô grâce divine et bienfaisante,
Toi qui, sans dédaigner la maison de l'affligé,
Te plais oeuvrant, ô noble médiatrice,
Entre mortels et puissances célestes,
.
L’UNIQUE (troisième version)
Traduction André du Bouchet
Qu’est-ce, aux
Vieux rivages heureux
Qui m’enchaîne, que plus encore
Je les aime, que ma patrie ?
Car du ciel
Captif moi-même, comme ployé, au plus près du jour proférant,
Là je suis où passait, ainsi que les pierres le disent,, Apollon
Souverain,
Et, à une jeunesse pure, se
Laissait Zeus fléchir, et fils, d’un mouvement divin,
Et filles, il procréait,
Séjournant, muet, parmi les hommes.
DER EINZIGE
Was ist es, das
An die alten seligen Küsten
Mich fesselt, daß ich mehr noch
Sie liebe, als mein Vaterland?
Denn wie in himmlischer
Gefangenschaft gebückt, dem Tag nach sprechend
Dort bin ich, wo, wie Steine sagen, Apollo ging,
In Königsgestalt,
Und zu unschuldigen Jünglingen sich
Herabließ Zevs, und Söhn in heiliger Art
Und Töchter zeugte
Stumm weilend unter den Menschen.