Citations sur C'est pas grave (28)
- Mais ne crains rien, toi, ma chérie, ni le vent, ni le soleil, ni les courants d'air, ni les coqs qui viennent te piquer les mollets, ni d'entrer au paradis, ni d'en tomber, parce que la Terre, c'est pas si mal que ça non plus. Ne crains rien, ma poulette, ni de comprendre les choses, ni de rien y piger.
- Désolée Mamie, mais moi, je ne trouve pas que l'amour, ce soit un cadeau ! Vraiment pas !
- Alors là, je ne peux pas te laisser dire ça ! Si. L'amour, c'est toujours un cadeau ! Mais comme tous les cadeaux, il y en a de plus ou moins beaux, qui nous conviennent plus ou moins, des qui sont mérités, et d'autres qui sont des surprises (entre nous soit dit, ce sont les meilleurs !). Et on est pas en magasin, on ne peut pas échanger, même si ce n'est pas la bonne taille, qu'il est trop petit ou trop grand ou qu'il tombe mal. Mais l'amour nous est un cadeau, ma belle.
- Tu parles ! Je déteste l'amour ! C'est trop con l'amour, Mamie !
- Mais non, mais non ... Pas trop. Con, oui, un peu, mais pas trop, juste ce qu'il faut... C'est parce que ça nous ramène à l'enfance, à tout ce qu'on a envie de croire, comme la petite souris des dents, et le père Noël, tu vois...
L'humanité a toujours espéré le meilleure des mondes, et elle n'y est jamais parvenue.
[...] j'aimerais bien me chopper un virus qui rend insensible... ça existe ? [...] ne me réveiller que sous le baiser de quelqu'un qui m'aimerait vraiment...
- Tu as vu s'il fait beau ! Comme si le ciel était avec lui, avec nous, qu'il veillait personnellement sur notre rendez-vous. Mais c'est pas vrai, Papa, le ciel s'en fout de toi, de moi, de nous. Le ciel, il ne pense qu'à lui ! Il est loin, et les hommes, il les fuit. Plus loin il est, mieux il se porte, le ciel ! Il nous regarde de haut, il nous méprise de toute sa saleté de pureté, de son azur imbécile ! Il nous crache dessus dès qu'il le peut. Il be fait jamais beau, Papa, jamais. Il fait jour, il fait nuit, chaud, froid, c'est tout ; le reste, on l'invente, pour ne pas se sentir trop malheureux... p.42
On disait qu'on était dans un bateau, qu'on voyageait, qu'on allait en Amérique, et puis il y avait une tempête, des vagues de 8 mètres de haut, le bateau se retournait, on était à la mer, on coulait, on voyait le palais de la petite sirène, elle nous invitait, on lui piquait son prince, et elle chouinait... et après ? ... On savait pas. Alors on changeait de jeu.
Il y a comme un sommeil entre nous. Un sommeil sans rêve, parce qu'on n'est pas assez heureux pour rêver ensemble, à deux. (p.40)
Attends!... Faut quand même que je te dise un dernier truc avant que tu te casses, Mathis : pour le don d'organe, sur ta carte de donneur, raye le coeur ! Ce serait de l'arnaque, t'en as pas.
Il [papa] a devant lui un verre à moitié vide, il a toujours eu des choses à moitié pleines, à moitié vides, des moitiés de vie, je ne le connais qu'en partie. (p. 37)