Le procès des Arria était sur toutes les lèvres. La rumeur colportait des horreurs. Les chuchotements allaient bon train dans les rues et sur la Plaza, propageant des calomnies comme s'il s'était agi de la vérité. Certains prétendaient que la senora Arria tuait des petits enfants et que la splendeur de ses tournesols venait de leur sang dont elle aspergeait la terre. D'autres juraient que le senor Arria avait recours à la magie pour détruire les cultures de ses voisins. Qu'ensemble, ils avaient appris la langue du diable à leurs filles. Qu'ils Avaient fait durer la saison des pluies de sorte que les olives pourrissaient en nombre sur les arbres.
"Mais le plus important des enseignements qu'elle m'ait transmis est le droit de chacun d'affirmer : Non, je ne suis pas de cet avis. Cet enseignement est un véritable cadeau. J'ai compris le pouvoir qu'il me donnait. Le pouvoir d'avoir mes propres opinions. De croire en moi."
J'ai traversé les mers pour me rendre dans une contrée où je n'aurais jamais imaginé me rendre un jour. Je suis devenue quelqu'un dont je n'avais pas idée. Un secret. Un rêve. C'est ce que je suis, corps et âme. Brûlez moi, notez moi. Mentez moi. Je demeurerai celle que je suis.
Ma mère , Abra, m'avait enseigné que les hommes étaient faits de la même poussière. Une fois notre temps sur terre écoulé, nous pénétrions tous dans le même jardin.
Si les vies sont des rivières, pourquoi s'étonner que les changements qui les affectent ne nous soient perceptibles qu'une fois rendus en pleine mer ?
Amies depuis toujours
Amies pour toujours
Rien ne devait jamais changer
Et Pourtant ...