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EAN : 9782889440221
416 pages
Slatkine et Cie (27/10/2016)
4/5   18 notes
Résumé :
Elle s’appelle Rachel et vit au paradis.
C’est à Saint-Thomas, une île caraïbe, à la fin du XVIIIe siècle. Comme beaucoup de familles chassées par les pogroms, les Manzana Pomié, se sont réfugiés là, dans ce comptoir danois où tous vivent dans le rêve et la vénération de la France.
Rachel l’enfant sauvage grandit, épouse Isaac Petit, veuf, trois enfants, lui en donne trois autres. Isaac meurt alors qu’elle attend le quatrième. Rachel élève les sept, re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un mariage contre nature raconte l'histoire de Rachel.
C'est une fille unique d'un marchand juif de l'île de Saint Thomas. Elle a toujours eu une relation privilégiée avec son père et une relation conflictuelle avec sa mère.
Rachel est une enfant sauvage avec un caractère bien déterminé qui sait ce qu'elle veut dans la vie. Malheureusement en 1807 ce n'est pas bien vu...
Ce n'est pas tout ce que réserve le destin de cette jeune femme. Mariée très jeune à un veuf, père de trois enfants, Rachel se retrouve très vite veuve, à la charge de six enfants tout en étant enceinte d'un nouvel enfant. Très vite, la famille de son mari envoie sur l'enclave danoise le neveu du défunt pour aider Rachel. Mais tout ne se passe pas comme prévu, Rachel tombe amoureuse de ce jeune venu.
Vous l'aurez compris, ce roman d'Alice Hoffman retrace toute la vie de Rachel, qui comme nous l'apprendrons plus tard, sera la mère du célèbre peintre Camille Pissaro.
L'histoire de cette femme est fascinante et très avant gardiste pour le début du XIXe siècle.
On y découvre le tempérament de Rachel, mais aussi son amour pour cet homme jusqu'à la fin de sa vie. On tourne rapidement les pages de ce roman. J'y ai appris beaucoup de choses notamment sur la communauté juive vivant à l'époque sur l'île de Saint Thomas, sur la vie là bas mais aussi sur la passion de Camille Pissaro.

Bref, c'est une lecture passionnante que je recommande fortement.

À lire !
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Un mariage contre nature de Alice Hoffman
Elle s'appelle Rachel. Nous sommes en 1807. Rachel est juive et sa famille a quitté l'Espagne, la France, Haïti, avant de se réfugier dans cette enclave danoise, Saint Thomas. Rachel est indomptable, n'en déplaise a la communauté juive.
Mariée jeune a un homme veuf père de trois enfants, puis maman de quatre enfants, elle découvrira l'amour après le décès de son mari dans les bras du neveu de celui ci, dépêché sur place par la famille française. En dépit du courroux de la communauté juive, ils se marieront et auront ensemble trois autres fils, Alfred, Aaron et Camille. Leur nom de famille ? Pissarro !
Ce livre est un régale... tout d'abord, de par son face à face avec l'histoire juive : peuple chassé, société hiérarchisée, difficulté à être une femme dans un clan hyper-masculinisé et difficulté à sortir du rang pour faire sa vie à sa guise. Nous retrouvons également les derniers esclaves, la problématique du retour à la liberté même après l'arrêt officiel de l'esclavagisme.
Ce récit est une immense histoire d'amour entre Rachel et Frédéric... récit courage d'une femme prête à tout braver pour faire entendre sa voix et assumer ses choix. Récit vérité de la place de la femme au 19ème.
C'est une plongée vertigineuse dans la famille et ses secrets, le qu'en dira-t-on et la puissance du regard des autres. Un immense chant d'espoir et une ode à la vie et aux couleurs, à l'amitié.
J'ai adoré lire l'histoire de la famille Pissaro et de ce peintre aux multiples facettes, qui a hérité de sa mère sa propension a un amour véritable et la recherche d'un absolu, n'en déplaise à tous.
Je vous le conseille vivement... c'est une pépite d'art et de culture ! Ça sent les embruns, la mélasse, le rhum et le soleil !
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En 1830, sur l'île de St Thomas - qui fait maintenant partie des îles Vierges américaines, mais qui faisait alors partie des Antilles danoises - Rachel Pomié Petit Pizzarro donne naissance à son septième enfant. Elle l'a nommé Jacob Abraham Camille Pizzarro. Quatre décennies plus tard, le fils de Rachel a modifié l'orthographe de son nom et est devenu l'une des figures les plus importantes de l'impressionnisme du XXe siècle, Camille Pissarro.

La biographie romancée d'Alice Hoffman sur la vie de Rachel Pizzarro est un portrait évocateur, sensible et historiquement riche d'une femme en avance sur son temps. Rachel “a rarement fait ce qu'on m'a dit… Je n'ai certainement suivi aucune règle. Mais j'étais une fille qui savait ce que je voulais.” Pour sa mère, et pour la petite communauté juive très unie qui l'entoure, elle est une aberration sociale, et lorsqu'elle prend pour amant - puis pour mari - Frederic Pizzarro, le cousin de son premier mari décédé, elle devient aussi une paria.

Tout au long du roman, Hoffman trouve un équilibre sympathique entre la nature intransigeante de Rachel et sa lutte contre les restrictions patriarcales : elle est entêtée et déterminée, mais Hoffman associe à son personnage vulnérabilité et stoïcisme, ce qui en fait une héroïne enivrante. de même, la meilleure amie de Rachel, Jestine, la belle fille métisse du cuisinier de la famille, est une survivante digne d'injustices profondément traumatisantes.

Comme dans la plupart des romans de Hoffman, l'histoire est racontée dans un riche contexte de mythes et de contes de fées. C'est autant une exploration de la narration - des histoires que nous nous racontons pour justifier nos actions, et celles que les autres racontent sur nous pour justifier leur comportement - qu'une biographie de la mère d'un grand artiste. L'écriture de Hoffman est à la fois sensuelle et viscérale, qu'elle décrive l'amour entre Rachel et Frédéric ou le paysage de St Thomas.

Explorant l'amour et l'amitié interdits, et la manière dont les modèles de comportement se répètent au fil des générations, il s'agit d'un roman satisfaisant sur les liens familiaux et les efforts d'une femme pour étendre ses ailes au-delà des contraintes de genre, de temps et de géographie.

Où est Camille (l'homme que Cézanne appelait un père et que Gauguin considérait comme un maître) dans tout cela ? Qu'a-t-il vu lorsqu'il a regardé par-dessus son chevalet les routes poussiéreuses de Saint-Thomas, puis les allées verdoyantes de la France rurale ?

C'est difficile à dire.

Le roman est tellement enivré par le parfum amer de sa protagoniste qu'il ne remarque que peu le génie artistique qui fleurit dans ses sous-bois.

Mais la lecture, comme l'écriture, est légère, et offre des heures de bien-être...

Lien : http://holophernes.over-blog..
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Alice Hoffman nous fait voyager, deux siècles auparavant, à Saint-Thomas, une île danoise d'un peu moins de cent kilomètres carrés au milieu d'une mer bleu-vert. Elle embaume la mélasse, le rhum et les fleurs de  bougainvillier. La vie y est dure. Il faut supporter la chaleur écrasante, échapper à la fièvre, qui décime la population, et aux violentes tempêtes. Mais le plus ardu est d'y vivre libre. C'est ainsi que Rachel Pomié, la fille d'un marchand juif, a toujours entendu vivre.

Cette femme, déterminée et indomptable, passe sa jeunesse dans la bibliothèque de son père, à inventer des histoires et à rêver de Paris, cette oasis inatteignable. Mariée très jeune à un veuf, père de trois enfants, elle se retrouve, à sa mort, seule à vingt-neuf ans, avec six enfants à charge et à nouveau enceinte. La famille de son défunt mari fait dépêcher sur place le neveu de ce dernier pour reprendre l'affaire familiale. Si Rachel est en désaccord avec cette décision qui lui est imposée, rapidement, elle tombe éperdument amoureuse de ce jeune venu dénommé Frédéric Pizzarro. Mais entretenir une relation charnelle avec un membre de sa famille est considéré comme un péché par la congrégation juive qui refuse cette union. le couple devient paria. Qu'importe ! Rachel et Frédéric feront fi du courroux de la communauté. Ils se marieront et auront trois fils dont un certain Jacob Abraham Camille, que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de Camille Pissarro, l'un des grands peintres impressionnistes.

J'ai été envoûtée par la plume d'Alice Hoffman, à la fois empreinte d'un onirisme enivrant mais également imprégnée du réel. L'auteure retrace la vie d'une femme, forgée par l'épreuve et en avance sur son temps au coeur d'une île baignée de lumière et d'histoires. Au-delà de ce destin, c'est avant tout un livre sur le pouvoir de l'amour qui défie les lois, endure et  survit jusqu'à la fin des temps.
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critiques presse (1)
Lexpress
28 novembre 2016
Une histoire de rebelles traversée de colibris irisés, d'arbres aux feuilles de sang, de parfum aérien du jasmin, des claquettes d'une averse tropicale, de sorciers ravinés. On se croirait dans un tableau du Douanier Rousseau. Et puis non, c'est du Pissarro, incandescent et chatoyant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
J’avais beau être née ici, j’avais toujours eu la conviction que ce n’était pas mon véritable chez moi. J’étais piégée sur cette île un peu comme ces gens qui avaient traversé le ciel et ne pouvaient rien faire d’autre que contempler la lune par-delà les distances infinies. Mais moi, contrairement à eux, j’atteindrais ma destination.
Dès l’âge où je sus lire, je trouvais de la consolation dans la bibliothèque de mon père, où il collectionnait des cartes de Paris, dont certaines réalisées par le grand cartographe Nicolas de Fer. Je promenais ma main le long de la Seine et mémorisais les parcs, les minuscules rues tortueuses et les allées du jardin des Tuileries, créé en 1564 par Catherine de Médicis, couvert de glace en hiver, froide féerie. Ce fut mon père qui le premier me raconta Paris, comme son père le lui avait raconté, et pour nous, Paris était le lieu où toute beauté commençait et finissait.
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Jeune lectrice, je me passionnais en premier lieu pour les Histoires ou contes du temps passé, avec des moralités : Contes de ma mère l’Oye, que les Anglais appelaient Mother Goose. Dans tous les contes merveilleux collectés par Charles Perrault, il y avait le dard de la vérité. En tournant les pages, j’avais l’impression d’avoir des abeilles au bout des doigts, car jamais je ne m’étais sentie plus vivante qu’en lisant. Les histoires de Monsieur Perrault m’expliquaient mon propre monde. Je ne comprenais peut-être pas tout ce que je ressentais mais je savais qu’un seul de ses chapitres était plus édifiant que cent conversations avec ma mère.
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J’avais observé la vie d’autres jeunes femmes et le mariage semblait être un chemin ardu et hasardeux. L’on perdait beaucoup d’enfants, souvent en bas âge, de la malaria, de la fièvre jaune, de la variole, et de jeunes mères mouraient en couches ou des suites de couches. Même avec l’aide de servantes, le mariage était un rude labeur, un destin que je n’enviais aucunement.
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Les gens venant d’Europe prétendaient ne pouvoir faire la différence entre l’été et l’hiver sur une île au climat aussi doux que la nôtre. Il est clair qu’ils ne connaissaient point cette île. Nous avions des passages de pluie et de vent, des nuits bleues où un fil froid serpentait à travers toutes les maisons, mordait les bébés et les faisait pleurer. Au cours de telles nuits, les poissons dans les étangs viraient au noir et flottaient à la surface. Les feuilles du jasmin se recroquevillaient comme de petites grenouilles. Mais l’été, tout devenait en un instant d’un blanc lumineux incandescent, avec des étincelles dans l’air aussi brûlantes que des flammes. La chaleur assommait les gens qui n’y étaient point habitués.
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Je songeais aux contes de fées que j’avais lus et à la soudaineté des métamorphoses. Dans une histoire, un garçon trop laid pour être regardé se voit transformé par sa propre astuce et par l’amour. Dans une autre, une fille reçoit le don de chanter comme un rossignol. Peut-être étais-je attirée par les histoires dans lesquelles les gens découvraient leurs vrais désirs parce que je me sentais énigmatique à moi-même. Les émotions bouillonnaient en moi mais je n’étais pas certaine de la nature de ces sentiments. Je savais que je n’étais pas belle et je savais aussi que pour une jeune femme, dans notre monde, cela importait et pouvait souvent changer une destinée. Je faisais de mon mieux avec ce que j’avais.
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