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« Marraine travaille à l'ancienne, c'est à dire qu'elle couche, qu'on le lui pardonne. Elle a ceci en commun avec les journalistes politiques : elle aime les ministres. Attention ! Les ministres en exercice. Qui sort du gouvernement sort aussitôt de son lit : Marraine a un rang à tenir. »

Une comédie, drôle, extrêmement intelligente, cinglante et empreinte d'une douce mélancolie.
On observe 20 ans de vie politique, d'ambitions, de rancoeurs, au travers de ce portrait plutôt grinçant de la bourgeoisie versaillaise.
Amblard Blamont-Chauvry, jeune énarque, un Lucchini calme, se pose pour prendre du recul. Il est à contre pied de la tendance actuelle du toujours plus, toujours plus haut, toujours au sommet, toujours le premier. Autour de lui vont graviter de "charmantes et mondaines ambitieuses" aux dents bien trop aiguisées pour ne pas flirter avec le plancher.
Une lecture qui sonne juste, qui résonne avec l'actualité et qui s'avère être un réel plaisir de lecture ! Une satire de notre société actuelle, servie par une plume vive et mordante, à ne pas bouder, assurément !
Merci Yves Grannonio de la Librairie du Château de Brie-Comte-Robert. Un conseil lecture payant, plaisant, enivrant ... une nouvelle fois. Comme toujours, même. Même pas peur ;-)

Aucun prix pour cet opus ?

« Il est bien né Amblard, Marraine est Versaillaise. Il pourrait sans effort aller grenouiller dans les hautes sphères, oui mais voilà, il est quelque peu feignant et aime beaucoup les femmes. »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Amblard le Bienheureux

Le nouveau roman de Stéphane Hoffmann est un régal de joyeuse ironie centrée sur un homme qui décide de ne rien faire, sinon de profiter de la vie. Dans son milieu, la chose n'est guère aisée, surtout quand quatre femmes ambitieuses vous entourent.

« Vous aurez beau vous agiter en tous sens, vous n'aurez qu'une expérience réduite à vous-mêmes. Les livres, eux, vous enrichissent de dix mille Existences. » Avouez-le, cette unique phrase suffit déjà à vous faire aimer le nouvel opus de Stéphane Hoffmann. L'auteur d'Un enfant plein d'angoisse et très sage va vous convier à une fête de l'esprit ou le trait d'esprit – qu'on appelle aujourd'hui plus volontiers la «punchline» – est servi par une langue classique et élégante, où l'ironie cinglante voisine avec un humour pétillant.
Je ne sais si son «héros», Amblard Blamont-Chauvry, énarque et polytechnicien, aime l'opéra-comique. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il a décidé de vivre selon la formule de Jules Barbier et Michel Carré dans «Galathée» : « Ah ! qu'il est doux de ne rien faire Quand tout s'agite autour de nous. »
Car on s'agite beaucoup autour du jeune homme, énarque et polytechnicien de «bonne famille». Quatre femmes, Les belles ambitieuses du titre, vont essayer de (re)mettre le jeune homme dans le droit chemin. La comtesse de Florensac, sa marraine, est la plus expérimentée. À l'image de la Marquise de Merteuil dans les Liaisons dangereuses elle veut tout savoir des intrigues de cour – elle accueille chez elle et quelquefois dans son lit les ministres en exercice. Aussi manipulatrice qu'orgueilleuse, elle entend bien marier son protégé, quitte à la laisser ensuite folâtrer à sa guise. « Si un homme est doué pour l'amour, il doit faire profiter de ses qualités les autres femmes, si souvent délaissées. Et s'il n'est pas doué, il doit apprendre. Il s'améliore avec des maîtresses, l'épouse en profite, tu vois. »
Amblard va suivre ce conseil et épouser Isabelle Surgères, la seconde ambitieuse. Plus que pour avoir la paix que par amour. de fait, il ne se fait guère d'illusions : « Si on n'y prend pas garde, on se retrouve marié quand on prend juste plaisir à être ensemble. Mal assorti, le mariage est un crime parfait: deux morts. le criminel – la société – n'est jamais punie. Il arrive même que ce double meurtre lui profite. »
En revanche pour elle, ce mariage doit être un tremplin pour atteindre les hautes sphères, celles qui décident, celles qui changent la vie. Sans doute plus par souci de sortir du rang et de se différencier que par conviction, elle s'affiche de gauche. Après tout, c'est «très tendance». Après des débuts en fanfare, il est nommé à Washington et elle peut parader au bras de son mari dans les dîners de l'ambassadeur Jacques Kosciusko-Morizet, les choses ne vont pas tarder à se gâcher.
Quelques années plus tard viendra le tour de sa filleule, Maxime d'Audignon. La jeune fille a le projet de construire un haras sur les terres familiales et vient demander l'aider d'Amblard, car elle se heurte au refus de son père. Et comme elle lui plaît bien…
Mais ma préférée est incontestablement Coquelicot qui doit ce surnom au jour de sa rencontre avec Amblard. Il faisait alors son service militaire et son régiment avait été choisi pour accueillir la reine d'Angleterre qui avait répondu à l'invitation du président Pompidou. Coquelicot, comme la couleur de la robe qu'elle portait, était l'une des hôtesses d'accueil dépêchées sur place. Très vite, ils vont se retrouver dans les bras l'un de l'autre et très vite ils vont s'amuser. Une complicité qui ne sera pas démentie par le temps, pétillante comme le champagne qui accompagne leurs retrouvailles. Un bonheur simple : « Je suis heureuse avec toi, tu es heureux avec moi. Laissons la société à Isabelle Surgères qui, elle, ne sera jamais heureuse parce que ce qu'elle n'a pas encore est plus important pour elle que ce qu'elle a. »
J'imagine qu'il y a un peu de Stéphane Hoffmann dans ce souvenir de jeunesse d'Amblard quand il raconte qu'il préférait se plonger dans Homère, Chateaubriand, Déon ou Lacarrière que dans la grande bleue. C'est ce qui nous vaut aujourd'hui ce magnifique roman.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Amblard Blamont-Chauvry issue de la bonne société versaillaise, 25 ans, énarque et polytechnicien qui, je le cite, a fait des études pour qu'on lui fiche la paix, est fatalement prédestiné à une vie en politique, seulement, il décide sous les regards foudroyants de cette belle société, de choisir une autre voie.

En effet il préfère à la politique une vie de plaisir et se satisfait tout bonnement de celle pour qui son coeur vibre à tout instant la belle et mystérieuse Coquelicot.

Mais va-t-il parvenir à lutter contre ces femmes qui tournent autour de lui, ces belles ambitieuses qui souhaitent se servir de lui pour satisfaire leurs ambitions personnelles ?

La seule qu'il aime sincèrement, sa Marraine, la très influente comtesse de Florensac, va réussir à le marier avec cette femme qui ne lui inspire rien du tout, cette jeune Isabelle Surgères promise à un bel avenir politique.

Très vite il en est fatiguée, Isabelle l'exaspère, " tout ce qu'elle veut m'ennuie, c'est une raseuse, une parfaite épouse " nous confie-t-il. Ainsi il retrouve l'élue de son coeur Coquelicot avec qui il savoure les heures passées au lit ensemble, des années durant dans la même chambre de la même auberge, tout simplement.

J'ai savouré ce personnage qui ose sortir du rang, qui j'imagine peut en agacer plus d'un lecteur, ce personnage qui ose désobéir à un certain ordre pourrait-on dire, non, puisqu'il refuse ce monde qu'on souhaite pour lui.

C'est à la fois drôle et de belles réflexions pertinentes pigmentent ce tableau magnifiquement dépeint par Stéphane Hoffman, de cette société mondaine des années 70.

Un excellent plaisir de lecture !
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Le milieu bourgeois versaillais dans les années 70-80. le héros ne choisit pas sa vie, il suit ce que les gens de son milieu doivent faire : mariage, carrière... mais grand flemmard et assez lucide de son environnement, il essaye d'imposer son style de vie. Un roman jouissif, léger et qui par certain moment dégoûte des politiques.
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Un livre délicieux pour ses bons mots et ses « punchlines ». Entre Guitry et Audiard, tendre et cynique.

Un croc-exquis de la jeunesse bien née parisienne (enfin… de Versailles) nobliaux enarques politicards de Pompidou à Giscard.

Il n'y manquait qu'une intrigue ou un scénario pour donner un petit peu de corps. Zut.

Mais quels délices de belles tirades!

Les authentiques s'y reconnaîtront, les envieux se moqueront et les autres en riront joyeusement
Lien : http://noid.ch/les-belles-am..
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Je devais lire ce livre depuis longtemps .
C'est fait et c'est une très bonne surprise.
Je ne savais pas trop ce qui m'attendait.
L'histoire tourne autour de l'ambition.
Où nous mène t 'elle ? Peut-on faire sans elle ?
Est elle source de réussite professionnelle ?
Et l'Amour dans tout cela.
Faut il ambitionner au grand Amour. ?
Ce livre est une chronique des années 1970 1980 dans la sociéte politique parisienne qui m'a donné envie de me documenter sur cette période.
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Amblard est un esprit libre qui élève l'oisiveté à l'état d'Art.
Cependant la chose n'est pas aisée lorsque l'on porte un nom à particule, que l'on habite Versailles depuis des générations et que notre entourage n'a qu'une seule ambition : être quelqu'un.
Traits d'esprit, ironie mordante, humour piquant enveloppés d'un cynisme jouissif : la plume de Stéphane Hoffmann nous libère de toute « bien-pensance » et offre un roman délicieusement savoureux !
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Stéphane Hoffmann donne la part belle aux femmes dans son roman, femmes qui ont de l'ambition et qui veulent faire partie de la société! Trois femmes font la force du personnage masculin, Amblard. Amblard, bien que diplômé, ne souhaite pas le mettre à profit car sa seule ambition est de « traîner au lit avec une dame aimable ». Mais c'est sans compter sur sa marraine , la comtesse de Florensac qui veut tout savoir et avoir toute la haute société lors de ses soirées. Et pour être dans les secrets du pouvoir, elle couche avec les ministres. La comtesse va s'occuper d'Amblard et va lui présenter Isabelle Surgères afin qu'il l'épouse. Cela devient un mariage d'intérêts pour chacun: Isabelle veut réussir dans la vie et cela va passer par la nomination de son mari à Washington. Amblard, lui, est « bien marié » mais va faire profiter de ses faveurs d'autres femmes. Dont Coquelicot, la seule qu'il aime. Coquelicot est aussi une ambitieuse mais qui s'est faite seule et sans attaches. Durant 25 ans, Amblard va se partager entre ces trois femmes qui ont soif de pouvoir, de reconnaissance.

Quel moment agréable cette lecture de « Les belles ambitieuses »! Stéphane Hoffmann a une plume pleine d'humour et poétique! L'auteur sait à merveille conter une histoire et quel plaisir de voir des femmes mises en avant, femmes qui ont une telle ambition!

Avec « Les belles ambitieuses », j'ai voyagé à Paris, Versailles et Washigton. J'ai participé aux dîners emblématiques de la comtesse de Florensac où tout le monde se bouscule pour y participer. J'ai aimé l'histoire d'amour entre Amblard et Coquelicot durant toutes ces années. Bien que « Les belles ambitieuses » débutent dans les années 1970, j'ai eu le sentiment de me trouver dans la cour royale avec ses secrets, ses opportunistes, ses coups bas, ses tromperies et un homme qui se laisse vivre!! « Les belles ambitieuses » de Stéphane Hoffmann est un roman sociétal d'hier, de nos jours et de demain!!
Lien : https://unbrindesyboulette.w..
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Un bon moment. Très bien écrit et très drôle. Il est question de polytechnicien, de paresse, d'oisiveté
Comment s'epanouir Tout en restant libre ?
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Vous vous souvenez de la Princesse de Clèves ? Peut-être est-ce un mauvais souvenir d'ailleurs... Moi, ça m'avait plu ! Tout comme Zola et Vernon Subutex. Quel rapport ?! Ne sachant pas comment vous décrire le style de l'auteur, je m'appuie sur ces 3 références. Ici, l'on suit avec plaisir la jeunesse BOBO parisienne tête à claque très stéréotypée des 1970's et c'est vraiment addictif, souvent drôle, parfois triste aussi. L'on prend conscience que cette jeunesse qui naît avec tout, a priori, semble souvent déroutée.
Les belles ambitieuses sont donc de jeunes femmes mais aussi plus âgées - comme la marraine d'Amblard (mon personnage favori, très caustique) ; les femmes se révèlent être plus ambitieuses que ce jeune homme qui n'aspire qu'à en faire le moins.
C'est un livre que je considère un peu comme un classique grâce à une plume remarquable de Stéphane Hoffmann et au thème aussi, si vous ne connaissez pas - foncez !
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