Pax Automata est un roman d'aventures jeunesse, efficace, à l'univers riche et à la plume soignée. Il m'a cependant manqué l'étincelle
Ariel Holzl pour adhérer complètement. Ce roman ravira le jeune public et est une bonne porte d'entrée dans le steampunk, mais pour me séduire complètement, il aurait fallu plus.
Roman d'aventures efficace, donc; oui mais classique. Il y a les gentils, les méchants, ceux qu'on ne pensait pas gentils mais qui en fait le sont. Un complot terrrrrrible. Des héros, jeunes. le roman fait la part belle aux rencontres, à l'amitié, et aux premiers émois amoureux. Des politiciens, des gens de pouvoir, des révolutionnaires. Rien de très extraordinaire dans le déroulé ni le rôle de chacun. C'est linéaire, précis, ça va droit au but.
Mais c'est presque trop simple. Trop bien huilé. Il n'y a pas de fausse note, mais il n'y a que très peu de surprise finalement dans
Pax Automata. Aucun retournement décoiffant, aucune prise de risques. le récit en lui-même, le complot, les péripéties, la résolution de l'intrigue… tout est assez convenu. Sur ce plan, je suis assez déçue parce que je m'attendais à la petite étincelle habituelle. Mais la surprise du chef n'est jamais venue.
Et très honnêtement, si le rythme est entraînant et que le roman se lit bien, je me suis un peu ennuyée tout de même. Parce qu'il ne se passe quand même pas graaaaand chose dans le fond. A mon sens, beaucoup de dialogues, de chamailleries et de blabla composent le roman. Alors certes, c'est agréable à lire, c'est parfois rigolo, j'ai beaucoup aimé voir tous ces personnages interagir ensemble. Mais j'ai eu la sensation que cela se faisait au détriment du récit. Qui met du temps à démarrer, d'ailleurs.
Bref, une intrigue qui ne m'a pas totalement comblée même si dans le fond, elle reste efficace.
En revanche, grosse satisfaction sur l'univers steampunk de qualité et très bien construit. Cette fois, je n'ai pas manqué de détails sur les environs, la géographie de l'espace, l'historique de la ville. J'ai adoré arpenter les rues de Paris, et savourer toutes les trouvailles géniales de l'auteur.
Mention spéciale à tous ces personnages historiques dont les fonctions ici sont détournées. Ca c'était une très très bonne idée, très amusante, même si je ne suis pas sûre que le public plus jeune capte tout le sel de ces détournements.
Je regrette cependant que le personnage mi automate mi humain n'ait pas joué un rôle plus central. Il avait vraiment de quoi apporter quelque chose de dramatique au texte, lui donner une portée beaucoup plus forte. Il est question de lui tout au long du roman, mais il reste assez passif; on n'en saura jamais vraiment plus sur lui, et j'aurais aimé qu'il ait une présence plus palpable.
Pax Automata manque un peu d'émotions sur ce plan-là.
Enfin, je souligne la qualité encore une fois du texte et de la langue. le texte est lisible, aéré, et surtout, très bien relu. Je trouve que c'est suffisamment rare pour être rapporté, d'autant que le roman s'adresse à un jeune public. Donc très important de ne pas truffer le texte d'horreurs.
J'ai eu plaisir à retrouver la plume d'
Ariel Holzl, toujours aussi sonore et dynamique. Parfois amusée, même si j'ai moins ressenti son côté pince sans rire que j'aime tant, parfois mélancolique et touchante.
Le vocabulaire est riche, le phrasé pas trop simple, les dialogues soignés. C'est une très belle langue que nous offre encore l'auteur ici. le mélange entre français et romaniciel donne du rythme, de la variété et énormément de musicalité au texte. J'ai adoré la maîtrise du rythme, le soin qu'il apporte à choisir le bon mot et trouver un joli effet.
Un bon cru donc, classique et moins jouissif que ce que j'espérais, mais que je recommande pour son public cible. Aucune faute majeure, efficace, plaisant à lire, divertissant : parfois, ça suffit largement !
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