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sur 292 notes
Si le nom de Franck Lloyd Wright brille au firmament de l'architecture, s'il évoque des images de bâtiments aux formes et aux conceptions avant-gardistes (Fallingwater house, le musée Guggenheim…), on connaît moins l'homme intime. 1907 : Franck, 40 ans, tombe éperdument amoureux de Mamah Cheney, 38 ans, une cliente de son cabinet d'architecture. Aucun des deux ne se satisfait du mariage conformiste et sans amour qu'ils mènent chacun de leur côté. L'idylle, d'abord consommée en cachette, éclate au grand jour lorsque Franck et Mamah (prononcez May-mah) décident de vivre en accord avec eux-mêmes. Afin d'échapper aux pressions morales de l'opinion publique et de leurs familles, le couple s'exile plusieurs mois en Europe. Mais la presse se chargera de faire ses unes de cette affaire qui choque les moeurs puritaines de l'Amérique.

Pour ce roman autobiographique, Nancy Horan a précédé l'écriture de nombreuses recherches et restitue à merveille le contexte social et culturel en pleine effervescence de ce début du XXème siècle.

Si ce roman est l'occasion de découvrir un homme aussi libre dans sa vie privée que dans sa vie professionnelle, c'est surtout la voix de Mamah qui surgit, une voix d'une grande modernité, une voix féministe avant l'heure, qui devra affronter le mépris des bien-pensants. L'auteur met ici en avant l'influence de cette femme cultivée et indépendante (elle fut la traductrice aux Etats-Unis d'Ellen Key, féministe suédoise) sur le grand architecte. Franck lui construira Taliesin, une « maison de la prairie », inspirée des villas toscanes chères à Mamah, une pure création de l'architecture organique, ouverte sur la nature, un écrin pour leur amour.

Loving Franck nous offre une leçon de courage et d'honnêteté avec le récit de cet amour magnifique et émouvant qui finira de manière tragique en 1914. L'écriture de Nancy Horan est d'une fluidité absolument délicieuse : les mots glissent, filent, vous embarquent dans cette histoire folle et non moins réelle que l'on dévore. Un livre captivant qui plaira autant aux amateurs d'intrigues passionnelles qu'aux fans d'architecture.

Impossible, une fois cette lecture achevée, d'en rester là ! 
La vie et les travaux de Frank Lloyd Wright nous intriguent définitivement. 
Car en 1914, F. L. Wright a encore plus de quarante années à vivre et tant d'édifices célèbres à réaliser. Je lirai donc (sûrement) Les femmes de TC Boyde qui apparemment reprend le fil de l'histoire là où Nancy Horan l'a laissé. Les travaux et l'évolution de l'architecture de Wright que l'on suit en filigrane dans ce roman me pousse également vers Frank Lloyd Wright aux éditions Phaidon, de Robert Mc Carter.

Et pour terminer, je vous propose quelques photos de Taliesin à Spring Green dans le Wisconsin, en équilibre sur la colline, construite en 1911, cfr lien ci-dessous :
http://www.galenfrysinger.com/wisconsin_taliesin.htm
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Une fois n'est pas coutume, j'ai suivi un conseil des commentaires. Bon, en même temps, c'est Lybertaire, elle a un blog qui tue et c'est une de mes lectrices les plus bavardes (et j'adore les gens bavards. D'ailleurs je suis moi-même bavarde, c'est un signe) (ou alors il faut retirer les parenthèses de mon clavier) (mais j'aime les parenthèses) (fermons la parenthèse) et les plus charmantes. Quand j'ai commencé le bouquin je me suis précipitée sur son blog pour commenter qu'il était délicieux. J'ai bien fait de le faire au début de ma lecture, parce qu'en fait j'ai déchanté au fur et à mesure et je crains fort de ne pas faire un billet aussi élogieux que le sien. En même temps je suis une emmerdeuse, je n'y peux rien !

Donc voilà, ça commençait bien, l'histoire était prenante, l'écriture délicate et puis, au fur et à mesure est apparu le principal problème de ce roman : il est trop long. BIEN trop long. Il se perd dans des détours, dans des paragraphes inutiles, dans des descriptions de la philosophie de Franck Lloyd Wright effroyablement mal insérées (« elle avait compris qu'il voulait imiter les plaines avec ses maison… ») et de descriptions féroces d'à quel point ces deux êtres devaient se sentir malheureux puisqu'ils avaient tous les deux abandonné leurs foyers, on aurait presque l'impression que Nancy Horan les blâme elle-même.

En fait, dans le genre, je suis bien plus attachée aux Femmes de Boyle, certainement parce qu'il est moins larmoyant et probablement mieux écrit, je le crains.
Lien : http://www.readingintherain...
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Début 1900, à Chicago, l'architecte Frank Lloyd Wright révolutionne les volumes et la perception de l'habitat en ouvrant ses créations sur la nature. Lorsque Edwin Cheney, très amoureux de sa femme, Mamah, l'engage pour leur concevoir une maison, il ne se doute pas qu'il va mettre en présence deux âmes soeurs. L'étude des plan amènera des discussions passionnées, Frank et Mamah lutteront des années contre leurs sentiments mais finiront par y céder. Ne supportant pas de rester dans l'ombre, Frank propose à Mamah de le suivre en Europe, afin de vérifier que ce qui semble aux yeux des autres une liaison sordide et inconvenante est bien un grand amour...cela permettra également à Mamah de se révéler à elle-même professionnellement, en se lançant dans la traduction des écrits de la philosophe Ellen Key.
Mais l'Amérique puritaine n'est pas prête à accepter, la presse se réjouit du scandale, et Mamah paie le prix fort en ayant voulu mettre l'Amour au-dessus de tout.
Un livre sensible, intelligent, sur une histoire d'amour contrariée.
Un style à l'image de l'architecture de Frank Lloyd Wright, qui imbrique la nature dans le récit, un talent pour nous faire ressentir tous les sentiments par lesquels passe Mamah, une passionnante introspection de la vie d'une femme qui balaie tout pour vivre sa passion au grand dam de la société, mais aussi la difficulté de mener son cheminement personnel vers la liberté dans un monde où la place de la femme était surtout cantonnée à la famille et au foyer.
Et puis, sans rien dévoiler de la fin, les 40 dernières pages ont été lues quasi en apnée, même si la 4ème de couverture parle de dénouement tragique, je ne m'en suis pas doutée un instant...quel roman!!!
Pour terminer, je vous conseille de faire un tour sur Internet pour (re)visualiser l'oeuvre de Frank Lloyd Wright, les maisons de Oak Park, le Midway Gardens de Chicago et bien sûr, Taliesin, que l'on peut même visiter virtuellement !
Lien : https://instagram.com/danygi..
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Ce n'est pas un simple roman!! Tous les personnages ont existé et c'est ce qui fait la force,à mon sens, de ce livre.

Dès les premières pages j'ai été happée par l'atmosphère qu'a voulu donner Nancy Horan.Vous lisez d'abord quelques pages d'un journal intime de Mamah qui parle de sa vie de femme célibataire,professeur puis bibliothécaire,puis de sa vie avec son mari ,Edwin et ses deux enfants.Vie dorée,vie facile qui devrait satisfaire une femme au début du XXème siècle en Amérique.Premier grain de sable:Son entêtement,voilà ce qui m'avait persuadée ,à l'usure,de l'épouser".

Edwin décide de faire construire une maison pour sa famille .Pour cela il fait appel à un des plus grands architectes du moment:Franck L.Wright.Et là le roman commence.

Trois parties dans ce livre
La première ,en 1907,est la rencontre entre deux personnes ,Franck l'Wright et Mamah Cheney,deux "âmes soeurs" que tout relie.Pendant les travaux ,partis d'un simple détail architectural,leurs echanges s'etaient maintes fois transformés en longues discussions.(...) Franck Llyod Wright avait stimulé son esprit comme personne.
Mais Franck est également marié et père de 6 enfants

Ils ne cèderont pas à leur attrait mutuel tout de suite.Cependant leur attraction mutuelle est la plus forte et ils se laissent aller,malgré de nombreuses questions.

Et puis tout bascule quand la femme de Franck découvre la vérité.Catherine demande alors à son mari de lui accorder 1 an pour essayer de renouer les fils de leur mariage.Séparation ,sans aucune nouvelle, des deux amants.

Pendant ce temps désespérément long pour Mamah ,elle commence à faire une conférence sur l'évolution de la femme dans la société..Début du Feminisme en Amérique.C'est cela aussi l'interet de ce livre!

Mamah n'est pas que la maitresse de Franck,auquel cas le sujet tournerait court ,serait banal,c'est aussi l'histoire d'une femme qui se cherche,qui décide de ne pas vivre au travers d'un homme,mari ou amant.

En 1909 elle retrouve Franck qui n'a pas pu l'oublier et décide alors d'avouer la vérité à son mari.Dans un premier temps elle s'éloigne du domicile conjugal en allant chez une amie,manière pour elle de mettre de l'ordre dans ses idées...Quittera t elle Edwin? Partira t elle rejoindre Franck,ainsi qu'il lui demande? Et,point important: ses enfants?Ils laisseraient à eux deux 8 enfants .Possible ou non?

Deuxième partie:La passion est la plus forte et Mamah part rejoindre Franck à New York,puis pour l'Europe.

Et c'est là que Mamah fait une rencontre qui la marquera à jamais.Ellen Key,poete et philosophe Suédoise ,féministe.

Ainsi que je le disais un peu plus haut,Loving Franck est un hommage à Franck L.Wright ,architecte novateur,qui refusait le classicisme ambiant et voulait créer une architecture américaine.Pour lui les maisons devaient être en harmonie avec la nature et en fonction des habitudes de ses habitants.

C'est aussi un hommage à cette autre forte personnalité qu'est Mamah Cheney qui refusera de suivre son amant dans ses pérégrinations à travers l'Europe pour pouvoir devenir la traductrice américaine en titre d' Ellen Key.

3ème partie :Franck et Mamah retournent en Amérique et décident de construire une maison pour eux mêmes sur un des terrains familiaux.Ils l'appellent Taliesin.

Là, ils affrontent avec détermination tous les ragots et les humiliations ,commencés bien des années auparavant, dès que la nouvelle de leur départ avait été connue. La femme de Franck refusant de divorcer,leur union ne pouvait que rester liaison ,relation évidemment reprouvée par la moralité Américaine de l'époque.Et ajoutez à cela l'abandon de leurs enfants respectifs et vous aurez une idée de l'ambiance dans laquelle ils vivent.

Je reconnais que le personnage de Franck,charismatique sans doute,m'a plutôt énervée car plusieurs fois je me suis rendue compte qu'il avait une très haute opinion de lui même,étant très limite concernant la volonté de Mamah de s'accomplir en tant que femme.
Par contre avec Mamah , avec ses questionnements,son désir d'émancipation on ne peut qu'être en empathie et le drame qui termine sa vie ne peut qu'accentuer ce sentiment.
Un bémol:le livre peine vers les 3/4 de la narration ,l'intérêt s'émousse un peu et seule la volonté m'a fait aller au bout.

Le livre de Nancy Horan est un long hommage à ces femmes qui se sont battues pour avoir le droit à une existence propre.Mamah Cheney,Ellen Key ne sont que quelques figures mais elles méritent d'avoir été mises en lumière de cette façon.
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Loving Frank a un goût d'éternité : ce roman parle d'architecture visionnaire, d'émancipation féminine et d'amour. Mamah Borthwick Cheney, une intellectuelle qui oeuvre depuis plusieurs années pour la liberté des femmes, est tombée amoureuse de Frank Lloyd Wright, l'architecte inventeur des « maisons prairies » au début du XXe siècle. Mais l'un et l'autre sont déjà mariés et la société n'accepte pas la liaison hors mariage. À une époque où la notion de « couple » n'a pas encore supplanté celle du « foyer », une femme telle que Mamah, qui quitte son mari et ses enfants pour vivre en Europe avec celui qu'elle a choisi, celui qu'elle aime et qui l'aime, est rejetée par son entourage. Cette femme, en avance sur son temps, qui plaçait l'amour au-delà du mariage de raison, qui voulait que la femme soit l'égale de l'homme, a été la cible des journaux qui créeront le scandale à Chicago pendant plusieurs années.

L'histoire d'amour, à contre-courant de toute une époque, n'est pas racontée d'une manière fade ni niaise comme on peut le lire dans d'autres romans. L'amour, au coeur de Loving Frank, occupe une place sensible, mêlant confiance, séduction, ambition, découvertes, mais aussi compromis et doutes. Un amour contemporain, raconté sans maladresse, sans platitudes, à la fois idéaliste et réaliste.

Nancy Horan signe ici un premier roman unique. Elle a fait revivre le charme désuet d'une époque où le temps paraissait s'écouler plus lentement, sans la frénésie qui nous paralyse aujourd'hui, et retranscrit à la fois l'esprit d'une société bridée par les interdits moraux et les communautés d'avant-gardistes. Mais elle est aussi parvenue à rendre Mamah vivante et aimante, pleine d'ambition et d'incertitudes, terriblement contemporaine et crédible. Car cette Mamah-là, ce Frank-là et leur entourage ont bel et bien existé. Toute cette histoire est vraie, aussi belle et tragique soit-elle. La réalité réunissait tous les éléments pour créer un roman spectaculaire et passionnant, et Nancy Horan l'a fait avec brio, jouant avec les parts de vérité et les zones d'ombre pour recréer leur amour et leur vie. Un conseil : ne faites aucune recherche sur leur histoire avant d'avoir refermé ce livre. le plaisir et le souvenir n'en seront que plus indélébiles.

La critique sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/loving-frank-nancy-horan-a98729687
Lien : http://www.bibliolingus.fr/l..
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L'histoire de deux amants qui vont payer très cher les frais de leur romance, interdite en ce début de XXe siècle.

Jusqu'à la fin, j'attendais la tragédie annoncée dans le résumé de la quatrième de couverture… On attend de savoir ce qui va se passer de si terrible (durant toute l'histoire, seul le fait d'être traqué par les journalistes leurs rends la vie difficile). Et puis, vient la fin, inattendue jusqu'au dernier moment. La tragédie annoncée est bien là... mais les causes ne sont pas forcément celles que l'on croit.

Une histoire émouvante et tragique à la fois.
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Ce livre, inspiré de faits réels, raconte l'histoire d'une passion amoureuse, dans les années 1900, aux Etats-Unis. Mamah Borthwick est mariée à Edwin Cheney. ils ont deux enfants et vivent une existence paisible jusqu'à ce que Mamah tombe amoureuse de l'architecte chargé d'établir les plans de leur future maison. Il s'appelle Frank Lloyd, c'est un génie dans son domaine. Entre Mamah et Frank, se produit ce qu'on appelle un coup de foudre, de ceux qui foudroient littéralement. Mais à l'époque, une femme ne quitte pas son foyer facilement et encore moins avec ses enfants. Pourtant, Mamah choisi de quitter le domicile conjugal pour vivre sa passion, laissant les enfants à leur père.
Nous suivons le couple illégitime en Europe (Frank a également quitté femme et enfants). Mamah souffre beaucoup de l'absence de ses enfants mais tiens bon. Avant-gardiste, elle tient à gagner sa vie et se lance dans la traduction d'une écrivaine féministe, trouvant du réconfort dans l'étude de l'oeuvre de cette femme. Mais les coups durs sont fréquents. Littéralement persécutés par les journalistes, il leur faut bien du courage pour ne pas baisser les bras. Quand ils retournent en Amérique, l'accueil est glacial. Mais ils font face, courageusement...

J'ai passé un très bon moment en compagnie de ce couple attachant et courageux. J'ai aimé imaginer les lieux où ils séjournaient et les réalisations de Frank Lloyd, que je me suis empressée d'aller découvrir sur internet. J'ai trouvé Mamah Borhwick extrêmement courageuse. Je ne la blâme absolument pas pour ses choix de vie, même si, personnellement, je n'aurais pas pu laisser mes enfants derrière moi comme elle l'a fait. Ce fut une lecture très prenante. J'avais hâte chaque soir de retrouver Frank et Mamah pour faire un bout de chemin avec eux, me demandant s'ils arriveraient un jour à mener une existence paisible, où les enfants de Mamah auraient leur place. La fin du livre est inattendue, vraiment très triste.
Un bon roman !
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Je termine ce livre bouleversée après être passée par toute la gamme possible des réactions d'une lectrice lambda qui, tout en connaissant l'architecte Frank Lloyd Wright et ses belles réalisations, ignorait tout de sa vie privée. Autant dire que je suis passée par bien des émotions durant la lecture de ces 540 pages (Buchet/Chastel éd.). Tout d'abord, j'ai failli abandonner dès la première partie tellement l'histoire de l'infidélité du couple Frank Lloyd Wright et Mamah Borthwick Chesney, chacun marié de son côté avec 9 enfants à eux deux, me semblait convenue et désormais banale mais l'intérêt est venu dès leur fuite en Europe et s'est accru avec la rencontre entre Mamah et la féministe suédoise Ellen Key dont elle voulait devenir la traductrice au point de ne pas suivre son amant lors de son retour en Amérique. Quant à la troisième partie, le divorce de Mamah et les retrouvailles avec ses enfants, la construction de Taliesin, leur maison commune à elle et Frank mais près de la famille de celui-ci et la fin surtout, je l'ai trouvée d'une grande intensité dramatique. J'ai avalé ce récit, le coeur battant, d'autant plus que je savais l'histoire vraie puisque, comme journaliste, la romancière avait fait de sérieuses recherches avant de se lancer dans son récit.
La grandeur de ce roman tient avant tout pour moi au fait que ce ne soit pas une simple histoire d'amour contrarié, violemment rejeté par la société et la presse de l'époque mais c'est surtout l'évocation plus ample de la difficulté d'être une femme libre en ces premières années du XXe siècle qui est au centre du récit.

J'ai longtemps été partagée entre deux sentiments contradictoires: le rejet et l'agacement devant la légèreté des personnages quant à l'abandon de leurs enfants. Ceux de Mamah n'avaient alors que deux et sept ans si je me souviens bien. Pour moi, il n'y a rien à faire, excuser un tel comportement m'est difficile. D'un autre côté j'ai admiré la prise de position féministe qu'elle a adoptée par la suite et son courage pour affronter tous les moments de détresse éprouvés au cours des nombreuses épreuves vécues dans la solitude la plus complète. le personnage de Frank Lloyd Wright ne sort d'ailleurs pas grandi de cette histoire me semble-t-il. Je l'ai ressenti comme trop égoïste et léger pour être attachant. Ceci dit, j'ai beaucoup aimé ce livre et je vais poursuivre avec quelques recherches sur ces personnalités remarquables mais fragiles aux destins si tragiques .
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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“Loving Franck” est le premier roman de Nancy Horan et il a obtenu (et mérité) le prix Fenimore Cooper de la meilleure fiction historique. L'auteur nous raconte la rencontre passionnée de Mamah Borthwick Cheney (1869-1914) et du célèbre architecte Franck Lloyd Wright (1867-1959).

Mamah connut une enfance choyée, elle fit des études à l'université ce qui lui permit de devenir professeur puis bibliothécaire. Elle devint militante des droits des femmes, notamment pour le droit de vote, et participa à de nombreuses réunions féministes. Malgré sa volonté d'indépendance, Mamah finit par céder aux avances de Edwin Cheney. Elle l'épousa et eut avec lui deux enfants : John et Martha. En 1903, Edwin demanda à Franck Lloyd Wright de leur construire une maison, laissant le soin à Mamah de régler les détails avec l'architecte. Cette rencontre fut un coup de foudre pour tous les deux. “Pourtant, pendant les travaux, partis d'un simple détail architectural, leurs échanges s'étaient maintes fois transformés en longues discussions. Aujourd'hui, Mamah gardait un souvenir enchanteur de ces six mois de collaboration. Franck Lloyd Wright avait stimulé son esprit comme personne.” L'architecte est lui-même marié et a sept enfants avec sa femme Catherine. Mais l'amour est plus fort que tout et en 1909 Mamah et Franck quittèrent leurs familles, ils s'exilèrent en Europe en espérant ainsi faire taire les commérages. Mais la lutte pour leur vie commune n'en était qu'à ses prémices.

L'histoire racontée dans “Loving Franck” est celle de deux fortes personnalités, de deux précurseurs. Franck Lloyd Wright voulait inventer une architecture typiquement américaine. Il allait à l'encontre du classicisme ambiant. Son architecture était organique, ses maisons devaient être en accord avec la nature et avec le mode de vie de ses habitants. Tout dans la maison contribuait à l'effet voulu par l'architecte, le décor ne devait pas défigurer l'ensemble. Lorsque Mamah et lui décidèrent de vivre ensemble, Franck construisit, dans la vallée de ses ancêtres dans le Wisconsin, une maison représentant la quintessence de son art, appelée Taliesin. “Elle l'avait souvent entendu dire que la réalité d'un bâtiment réside dans sa dimension intérieure. Votre façon de vivre et votre devenir. Ici, à Taliesin, il n'avait pas envie d'encombrer l'espace d'objets qui n'élèveraient pas leurs âmes. Mamah non plus.” Et ce quitte à se ruiner, Franck place son besoin de beauté au-dessus de toutes considérations matérielles. Sa liaison avec Mamah (car Catherine refusait obstinément de divorcer) lui causa certes des torts dans l'obtention de contrats mais les problèmes financiers du couple provenaient surtout des dépenses faramineuse de Franck. La légèreté de celui-ci et ses mensonges à propos de l'argent compliquèrent grandement la vie du couple. Il faut également souligner l'incroyable opiniâtreté de Franck Lloyd Wright. Par deux fois, Taliesin fut détruite par le feu, à chaque fois l'architecte reconstruisit sa maison.

Face à ce génie, le destin de Mamah Bothwick Cheney est également remarquable. Fervente défenseure du droit des femmes, Mamah était en avance sur son temps. Etre une femme au foyer, avoir des enfants ne lui suffisaient pas. “Car d'aussi loin qu'il lui en souvint, Mamah avait toujours ressenti un manque sans pourtant arriver à le préciser. Elle avait meublé ce vide avec toute sortes de choses - livres, réunions de l'association, militantisme pour le droit de vote, cours - mais rien ne l'avait comblée.” Ce manque c'est l'accomplissement de soi, la réalisation de quelque chose de personnel. Mamah fit preuve d'un courage exemplaire en quittant son mari, en abandonnant ses enfants qu'elle adorait. Elle refusait d'être hypocrite avec sa famille mais l'amour de Franck ne suffisait pas à combler le manque. Elle cherche sa voix à travers celles de Charlotte Perkins Gillman (dont j'ai parlé ici à travers son roman “La sequestrée”) et surtout de la philosophe suédoise Ellen Key. Elle décida de traduire l'oeuvre de cette dernière afin que ses idées se diffusent aux Etats-Unis et que les femmes conquièrent leur indépendance. le livre de Nancy Horan rend un vibrant hommage à cette femme qui affronta la diffamation, l'humiliation publique pour affirmer ses convictions. La vie de Mamah Borthwick se termina par un terrible drame au moment où sa vie semblait enfin apaisée, l'empathie du lecteur n'en est que renforcée.

Le livre dense, précis de Nancy Horan nous rappelle que le combat des femmes pour l'indépendance fut long et douloureux. Nous devons aujourd'hui nous remémorer le courage de certaines d'entre elles qui, par leurs choix de vies, firent avancer les choses. Mamah Borthwick était l'une d'entre elles, son incroyable destin méritait bien un livre et celui-ci est particulièrement réussi.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Etats-Unis, tout début du 20è siècle. Ce roman raconte la rencontre et l'histoire d'amour tragique entre Franck Lloyd Wright et Mamah Borthwick Cheney. Oui, on parle bien de Franck Lloyd Wright, le célèbre et génial architecte américain.

Nancy Horan évoque avec beaucoup de délicatesse cette relation scandaleuse pour l'époque, parce que FL Wright et Mamah Borthwick Cheney sont tombés amoureux l'un de l'autre alors qu'ils étaient tous les deux mariés avec chacun des enfants. La bonne société américaine, alors très puritaine, ne leur pardonnera jamais cette histoire d'amour, et encore moins le fait qu'ils ont tous deux abandonné leur famille pour vivre leur amour.

On est ici témoin de leur passion, de la rencontre de deux âmes-soeurs, mais aussi de l'incessante remise en question de leurs choix. Les sentiments et les tourments de Mamah Borthwick sont mis en avant, avec, en parallèle, une jolie description de l'oeuvre de Franck Lloyd Wright du début du 20è siècle. L'homme était un visionnaire, un architecte d'exception, qui vivait l'architecture et l'urbanisme comme il respirait. Il avait a priori également une très haute estime de lui, et semblait difficile à vivre. Mais Mamah Borthwick décide de le suivre partout, malgré les doutes et les hordes de journalistes à leurs trousses partout où ils décident d'aller.

Mais au-delà de l'amour et la passion qui les relie, il est surtout question de liberté. Mamah Borthwick va tout sacrifier pour partager la vie de Franck Lloyd Wright, mais surtout pour retrouver sa liberté perdue avec le mariage et les enfants : Franck Lloyd Wright dit de Mamah Borthwick « En tant que mère, elle estimait faire plus pour eux (ses enfants) en portant l'étendard de sa liberté de femme qu'en la leur sacrifiant ».

C'est un livre passionnant, qu'on ne lâche pas jusqu'à ce qu'on le termine. On est témoin d'une belle histoire d'amour et de passions, mais aussi de tous les tourments et doutes qu'ils entraînent.
J'ai passé mon temps entre mon livre et internet, à faire des recherches sur l'oeuvre de Franck Lloyd Wright. On ressort de cette lecture avec l'envie de voyage afin d'aller voir d'un peu plus près les réalisations de cet architecte qui était un véritable visionnaire pas toujours compris à l'époque
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