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Quand en 1903, le plus célèbre des architectes américains du début du XXe siècle, Frank Lloyd Wright, et une de ses clientes, Mamah Borthwick Cheney, décident de tout plaquer et partir en Europe vivre leur amour, la société américaine puritaine ne va pas leur faire de cadeaux.

Mais peu importe, pour eux la morale de l'Amérique n'est pas la leur. Mamah veut s'épanouir en tant qu'intellectuelle libre de ses choix, même si le prix à payer est de ne plus voir ses enfants que de loin en loin. Frank quant à lui laisse six enfants et une femme qui refuse le divorce. Mais les deux amants qui ne sont pas sans culpabilité sont loin d'imaginer la violence du dénouement de leur passion.

Une fiction historique passionnante qui nous plonge sur fond d'émancipation féminine dans l'histoire d'un architecte hors norme iconoclaste et visionnaire, et d'un couple qui pour vivre son grand amour a laissé tomber conjoint et enfants, bravé l'opprobre — et choisi une liberté infiniment plus exigeante que l'aurait été toute forme d'obéissance aux impératifs de la morale et des convenances.

Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Mamah Borthwick est une très belle femme, intelligente, cultivée, polyglotte, féministe, rêvant d'indépendance et de liberté. Ed Cheney décide de faire appel à Frank Lloyd Wright, jeune architecte de Chicago, pour lui construire sa maison ; il est loin de se douter que lors de cette rencontre son épouse et l'architecte vont tomber amoureux. Ce sera le début d'une passion, en dépit de la morale puritaine.

La richesse de cette biographie romancée se trouve principalement dans le sujet qui nous permet de suivre en contre-point la vie de Frank Lloyd Wright. L'auteur a indubitablement consulté de nombreuses sources mais son récit devient rapidement lassant. C'est très (trop ?) long, les faits s'enchaînent et sont comme plaqués sur la réalité, les descriptions laborieuses, les dialogues sonnent souvent creux. de plus, elle insiste lourdement sur la fin tragique de cette relation.
Ce livre peut être utile pour qui s'intéresse à cette période, notamment à la lutte menée par le mouvement féministe.


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1903: Mamah Cheney et Franck Lloyd Wright tombent follement amoureux l'un de l'autre. Problème: ils sont mariés, mais pas ensemble.
De la cour des Valois à l'Amérique du début du XX°, peu de différence: tels la princesse de Montpensier et le duc de Guise dans la nouvelle de Mme de Lafayette, la grande bourgeoise féministe et l'architecte star succombent aux affres de l'adultère et sacrifient en plus de leur réputation leurs enfants (qui n'étaient pas un sujet sous l'Ancien régime).
La question de l'honneur, rebaptisée « intégrité » reste, elle, bel et bien au coeur du débat: comment être digne de soi? Doit-on accepter de vivre dans le mensonge ou tout sacrifier crânement à de hautes aspirations ? Mamah va tout perdre: ses enfants, sa vie facile, la reconnaissance sociale. Elle découvre la culpabilité, la solitude, la pauvreté et trouvera une issue dans ses propres ressources intellectuelles.
La passion amoureuse n'est plus ce danger contre lequel mettait en garde Mme de Lafayette : elle est devenue le symbole même de l'honnêteté, et les enfants ne font les frais de cette nouvelle revendication que parce que l'hypocrisie sociale n'admet pas le divorce.
Ainsi nous balade la première partie de cette biographie romancée, comme la quête d'une indépendance sur fond de revendication suffragette tandis que Wright ajoute sa caution révolutionnaire, lui qui rejette les conventions victoriennes au profit d'une architecture organique et libératrice.
A moins que ce couple représente moins la modernité en marche que la persistance des valeurs aristocratiques.
L'aristocrate est persuadé de sa supériorité intrinsèque. Tout lui est dû, d'autant plus qu'il a l'amabilité sereine de ceux à qui tout sourit. Esthète raffiné, il puise dans les poches des autres pour s'offrir ce à quoi il a droit, tel Don Juan estimant que M. Dimanche est bien heureux de se faire détrousser par un homme tel que lui. Wright vit à crédit sans le moindre scrupule. Mamah se laisse entretenir sans trop se poser de questions et s'aperçoit tardivement que sa propre liberté a été payée par le sacrifice de sa soeur, la disparition de sa nièce, les efforts de ceux qui l'entourent pour gérer le quotidien et permettre à notre couple d'exprimer sa créativité sans être bridé par les contingences matérielles.
Quand le petit personnel ne donne plus satisfaction, il peut, comme le cuisinier Vatel, se suicider dans la plus totale indifférence (je ne connais rien de plus incisif concernant les rapports de classe que la lettre de Mme de Sévigné relatant cette mort). Ou alors il la joue à la Nat Turner.
Peut-on être libre en comptant sur le dévouement d'autrui? Peut-on être démocrate quand on fait des maisons que seuls les plus riches peuvent s'offrir ? Peut-on être dans le sens de l'histoire quand on est privilégié ? L'histoire (vraie) de Mamah et de Franck nous pose de troublantes questions auxquelles nous ne désirons guère apporter de réponses.
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Commandé le 24 juillet 2020 – Librairie Caractères/ Issy- [ Lu en décembre 2021 ]

La chronique très enthousiaste de l'amie palamede en juillet 2020 m'avait incitée à commander cet ouvrage autour de l'architecte, Frank Loyd Wright… il attendait patiemment sur mon très impressionnante PAL… Je le débute enfin, désirant ensuite le transmettre et l'offrir à un ami, architecte à la retraite , en complément de surprise pour le Sapin de Noël…

Fiction historique des plus captivantes, documentée par l'autobiographie de Frank Lloyd Wright, par les lettres de Mamah Borthwick et par les articles abondants dans la presse de l'époque, « Loving Frank » mêle tout à la fois Histoire amoureuse, émancipation féminine et une plongée dans l'univers créatif, singulier, d'un des plus grands maîtres de l'architecture moderne…Ouvrage que j'ai lu « voracement » en une nuit…

Etant depuis des années passionnée par l'histoire de l'Architecture, j'avais bien en tête les réalisations principales de F.L. Wright, ses conceptions innovantes… ce roman historique nous fait entrer de plus dans l'univers mental, psychologique d'un créateur génial, mais au caractère des plus complexes…idéaliste, intellectuel brillantissime curieux de tout, charmeur, charismatique, avec un rapport opaque à l'argent, un brin mégalomaniaque…

« A peu près tous les habitants d'Oad Park se débrouillaient pour passer devant la nouvelle maison des Heurtley sur Forest Avenue. C'était soit une scandaleuse aberration, soit une oeuvre de génie, selon ce que vous inspirait son architecte Franl Lloyd Wright. Une "maison-prairie", disaient certains à propos des assises de briques étroites et allongées qui y couraient à l'horizontale comme les lignes des plaintes de l'Illinois.
Quand je la vis pour la première fois, la maison des Heurtley m'apparut comme une grosse boîte rectangulaire. Mais une fois à l'intérieur, j'eus l'impression de respirer. Tout n'était qu'espace, chaque pièce s'ouvrait sur la suivante, les poutres naturelles et les boiseries couleur écorce luisaient doucement et une lumière divine filtrait à travers les vitraux verts et rouges. le lieu dégageait une atmosphère sacrée qui rappelait une chapelle de campagne. (p. 17)”

Je le proposerai à mon ami , architecte… mais j'ai un bémol à exprimer… Peur qu'il y ait trop de place pour l'histoire romanesque, sentimentale par rapport à l'oeuvre même et au parcours de cet architecte, même si on apprend un nombre certain de détails et d'informations…sur ses réalisations avant-gardistes !

Ce roman, fort bien documenté par ailleurs, ne concerne qu'une partie de la vie d'un des plus grands architectes américains, entre 1903 et 1914… où un architecte original, génial va construire une maison pour un couple ; maison type de toutes ses idées avant-gardistes. Il tombera amoureux de l'épouse de son client et réciproquement… et suivront quelques années aussi passionnelles , intenses que cauchemardesques, car ils ont chacun, abandonné leurs foyers respectifs…au grand dam d'une société américaine puritaine, et d'un conformisme impitoyable, principalement envers les « Femmes » , ne restant pas dans « les rails »!
Un amour fou, complet, amoureux aussi bien qu'intellectuel…où chacun soutient l'autre dans ses exigences d'accomplissement…créatif et intellectuel !

L'auteure rend bien le caractère génial, innovateur mais complexe, ingérable de Frank Loyd Wright…dans de nombreuses descriptions, analyses de sa personnalité… dont dans les deux extraits suivants :

« Elle aimait la versalité intellectuelle de Frank ; lui qui passait ses journées à assembler des formes géométriques, il savait aussi s'exprimer par écrit avec une certaine verve et jouer du piano avec autant de brio que de sentiment. Quant à son âme extraordinaire, il suffisait de contempler les maisons qu'il concevait pour la voir exposée aux yeux du monde.
Mamah s'aperçut qu'elle l'aimait exactement pour les traits de caractère qui faisaient tiquer les autres. Il n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait. C'était aussi un véritable excentrique chez qui elle retrouvait les frasques qu'elle en était venue à admirer chez son propre père. Une personne aussi sensible que Frank à l'harmonie de la nature, aussi encline à réfléchir en dehors des sentiers battus, ne se soumettrait pas si facilement aux contraintes sociales. « (p. 62)
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« Elle tomba sur quelques vers de Wordworth qui semblaient décrire Frank Lloyd Wright : " Il est un obscur et mystérieux travail qui rassemble les éléments discordants et les unit en un seul tout." Frank était tout cela à la fois: un homme-orchestre capable de créer une harmonie transcendantale, aussi bien qu'une cacophonie de cymbales.
Mamah avait toujours cru que l'âme de Frank se reflétait dans son oeuvre. Qu'il était bien l'homme qu'il croyait être: aussi fidèle à ses idéaux qu'on pouvait humainement l'être. « (p. 453)

Le récit se fait à la troisième personne du singulier,ce « ELLE » représentant l'amoureuse compagne, Mamah [Borthwick]…
A travers cette dernière, et son propre parcours de traductrice, d'écrivain en devenir, l'auteure nous fait découvrir ses propres curiosités et convictions à travers son enthousiasme pour une partie de l'oeuvre de la philosophe suédoise féministe, Ellen Key, dont elle traduisit plusieurs essais. Elle ira même jusqu'à apprendre le suédois…Mamah, tout en admirant et en aimant passionnément F.L. Wright, était devenue aussi exigeante envers ses propres compétences et son parcours individuel à construire. Une personnalité aussi indépendante, que brillante , maîtrisant plusieurs langues, ayant des projets d'écriture et d'ouvrage touchant les combats vécus des femmes…voulant se battre pour leur propre existence, et leurs talents distinctifs, en plus de leurs rôles obligés maternel et marital !

Un couple hors-norme, talentueux… que la presse persécuta d'une avalanche de diffamations, plus l'arrivée imprévisible d'une tragédie, qui brisa de la façon la plus cruelle et injuste ce couple que l'on ne peut qu'estimer pour leur courage, leur amour exigeant et constructif, un art de vivre avec les autres… Je n'en dirai pas plus.
Un livre , des êtres de chair et de sang… aussi attachants que captivants de par leurs fortes personnalités singulières et lumineuses , qui me resteront longtemps en mémoire!
Merci à Nancy Horan pour son talent à rendre de façon très vivante et impartiale ces deux destinées exceptionnelles !
Même si j'aurais aimé aussi que l'équilibre narratif se fasse plus nettement avec des parties plus développées sur les changements fondamentaux dans une société américaine au tout début du XXe siècle ; société en pleine mutation et bouleversements dans le quotidien des hommes et des femmes : dans les droits, dans les difficultés économiques, les pressions religieuses, l'approche d'une guerre en Europe…etc.



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En 1900, dans l'Amérique pudibonde, être une briseuse de ménage était une chose impensable. Il fallait une dose d'inconscience, une indifférence du « quand dira-t-on » ou tout simplement un sentiment amoureux si fort que tout est balayé.

Ici, l'objet du délit n'est pas le jardinier mais l'architecte en vogue, Frank Lloyd Wright, nouvelle coqueluche des grands bourgeois américains qui cherchent tous à se faire construire une maison dans le style Art déco. Elles sont si modernes, ces nouvelles maisons, si lumineuses !

La très respectable famille Cheney n'imaginait pas la dévastation que ce contrat allait provoquer. La passion amoureuse de Mamah et de Franck va grandir en même temps que la construction et les amants devront s'exiler en Europe, laissant derrière eux conjoints et enfants respectifs.

Le couple maudit se reconstruit néanmoins, dans un quotidien fait de secrets, de culpabilité, de rapport de force avec la société. L'éloignement sera inévitable vers les contrées désertiques de l'Arizona. C'est une histoire de vie extrêmement forte dont la fin sera dramatique, comme un jugement de Dieu vengeur.

J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce parcours clandestin, plus noir que romantique, sur fond de scandale et de féminisme. Par la reconstitution fictive de la véritable histoire d'adultère, l'auteure construit avec une belle imagination une figure de femme inoubliable, intellectuelle et libre, une femme qui assume ses choix en dépit des difficultés, aux côtés d'un homme qui n'a pas toujours le beau rôle.

Revisiter le travail de F.L.Wright est un indispensable complément de lecture, pour s'immerger encore davantage dans le travail de recherche remarquable de Nancy Horan.


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La dernière page de ce livre tournée, j'ai comme un sentiment qu'il manquait un petit quelque chose à cette trame historique pour m'emporter réellement.

Le style du roman est fluide et les pages se tournent rapidement. L'écriture elle-même est entraînante. Alors...

Franck Lloyd Wright et Mamah Bothwick se rencontrent, s'admirent mutuellement et éprouvent le désir de vivre ensemble, une existence faite de curiosité, de voyages, de liberté, de libre-pensée. Leur idylle "scandaleuse" pour l'époque ne leur amènera que réprobation sociale puisque pour vivre la vie qu'ils se sont choisie, ils quittent conjoints et enfants.
Ils pensent être libres....


La trame historique et ancrée dans la réalité laissait espérer des pages plus nombreuses sur le domaine de l'architecture, d'autres en nombre aussi sur les mutations des sociétés en Amérique : Chicago 1906, c'est la parution de la Jungle d'Upton Sinclair et la dénonciation des conditions de travail, 1912 , c'est l'automatisation des chaines de montage de la "fameuse " Ford T, et dans l'Europe visitée : le travail des enfants y est encore habituel dans bien des pays, dans les filatures, l'industrie...
Mais le roman met l'accent sur la vie du couple, ses affres, ses atermoiements, on ne peut s'empêcher de penser qu'ils évoluent dans une vie choyée, là où d'autres se débattent dans les conditions de travail des bouleversements industriels du début du vingtième siècle.
On découvre l'histoire d'une architecture avant-gardiste, juste assez pour nous donner envie d'aller vers d'autres livres pour en connaitre davantage.
Quant à Mamah, elle veut avant tout défendre la cause féministe de ces années 1900 mais au sens où elle l'entend c'est à dire "être libre dans ses aspirations". le combat des féministes de l'époque qui réclamaient le droit de vote - un symbole - n'était-il pas plutôt d'émanciper les femmes de toutes conditions, par là, pour leur permettre en plus des droits acquis d'être pleinement responsables, seules, de leurs choix ?

J'attendais énormément de ce roman sur une époque, il en reste une belle histoire de sentiments et de choix pour le partage d'une existence....


Challenge Plumes Féminines
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Mamah Bortwick Cheney a tout pour etre heureuse en ce début du vingtième siècle à Chicago . Un mari aimant, de beaux enfants , mais un jour son chemin croise celui d' un architecte, et pas n'importe lequel, Franck Lloyd Wright .
Pour pouvoir vivre leur passion, ils vont abandonner leurs familles respectives et s'installer en Europe pour quelques temps . La presse se déchaine contre eux ...Malgré tous les aléas qu'ils vont rencontrer, ils reviendront aux Etats-Unis pour continuer à vivre leurs différents projets .
Plus qu'une histoire ( véridique )qui raconte la passion entre deux personnalités exceptionnelles, ce livre est aussi une plongée dans le Chicago puritain du siècle dernier. La presse a scandale est déjà bien présente ( le pouvoir et l'influence des médias aussi ) comme on va pouvoir le constater.
La réalité du statut de la femme est largement évoqué avec des relents de féminisme.
Franck Wright a laissé sa trace indélébile dans l'histoire. Je ne connaissais pas cet épisode de sa vie à la fois si beau et si tragique . Merci à Nancy horan de me l'avoir fait découvrir .

Challenge ABC 2014/2015
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Lui, c'est Frank Lloyd Wright, l'architecte de génie, inventeur du style « prairie » (ces maisons ouvertes sur la nature), mais aussi, plus tard, du musée Guggenheim. Elle, c'est Martha Borthwick-Cheney, dite Mamah, une des femmes les plus cultivées de son temps. Nous sommes en 1903 à Chicago. Edwin Cheney, le mari de Mamah, engage Frank pour concevoir les plans de leur future maison. Il ne se doute pas qu'il vient d'introduire le loup dans la bergerie… Frank et Mamah vont connaître une passion dévorante, au point d'abandonner chacun conjoint et enfants pour aller vivre ensemble en Europe. Evidemment, leur liaison alimente le scandale, qui rejaillit sur leurs familles respectives. Ils rentreront finalement aux Etats-Unis afin de construire un domaine bien à eux, Taliesin. Mais une terrible tragédie les y attend…

Double adultère, personnalités d'exception, culture et voyages... Cette histoire vraie a de quoi nourrir une somptueuse biographie romancée. Hélas, dans l'interprétation de Nancy Horan, je n'ai pas trouvé Frank et Mamah assez attachants, ni passionnés, pour être captivée par leurs péripéties.
Frank, entre orgueil, dettes et légèreté, n'apparaît pas sous un jour très attirant. Chez Mamah, ce sont les réalisations intellectuelles qui priment et le lecteur sera abreuvé de ses traductions des ouvrages d'Ellen Key, féministe suédoise. Leur idylle est décrite platement, froidement même : difficile de concevoir qu'elle ait pu justifier de tels cataclysmes familiaux. Si bien que la fin, tellement brusque et tragique, semble disproportionnée et comme parachutée, car son style aussi est différent, s'intéressant soudain aux personnages secondaires que sont les domestiques. J'ai eu l'impression d'entendre une musique en sourdine pendant 50 chapitres, puis à plein volume sur les 4 derniers, qui m'ont complètement abasourdie et justifient à eux seuls la troisième étoile.

« Les histoires d'amour finissent mal, en général ! » braille la chanson. Ce livre le confirme. Mais d'autres l'ont démontré plus brillamment.
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Partant de vies réelles, Nancy Horan nous raconte la vie de Mamah Bortwich Cheney. Cette jeune femme, marié de manière conventionnelle aux Etats-Unis, va rencontrer le célèbre architecte de Chicago, Frank Lloyd Wright. Elle va devenir sa maîtresse et décider de quitter sa vie conventionnelle à Chicago, en laissant mari et enfants pour partir avec lui à Berlin. Celui-ci part quelques mois en Europe pour préparer une monographie de ces oeuvres. Nous sommes dans les années 30 et nous allons nous retrouver dans l'Europe de ces années là. Ces deux personnages vont nous entraîner à Berlin, à Paris et en Toscane.. En France, Mamah va faire une rencontre importante. Lors d'un débat elle va rencontrer la philosophe suédoise, Ellen Key. Cette auteure d'essais va lui permettre d'émanciper et elle va devenir sa traductrice pour les Etats-Unis, même si elle n'a pas toujours d'accord avec l'ensemble de ses idées.
Frank lloyd Wright va décider de rentrer aux états Unis. A leur retour, ils vont faire l'objet d'une campagne ignoble de la presse avec des articles sur leurs vies et leurs choix. Frank Lloyd Wright va décider de construire une maison à Mamah dans son Wiscontin natal. Cette maison sera construite selon ses concepts architecturaux. Il va alors construire et aménager une belle maison prairie.
Ce livre est un roman sur l'architecture mais aussi et surtout l'histoire de cette femme qui a décidé de faire des choix dans sa vie de femme, des choix parfois difficiles dans l'Amérique puritaine du début du siècle. Romanesque, ce livre est un portrait réussi de cette époque à travers de réels personnages historiques ; Cela pourrait être un sacré scénario pour un film.
J'avais choisi de lire ce livre pour le portrait de l'architecte mais j'ai découvert la vie de sa maîtresse et aussi cette philosophe suédoise, qui a été l'une des premières écrivaines à écrire sur la condition féminine et la nécessaire émancipation des femmes. L'auteure décrit parfaitement la société de Chicago, le monde des cabinets d'architecture, la vie à Berlin, Paris et en Italie mais aussi les sentiments intimes des personnages.
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En 1899, Edwin (Ed) Cheney épouse « Mamah » (Martha) Borthwick. Ils vont vivre un temps à Chicago chez le père de cette dernière, avec ses soeurs Jessie et lizzie. En 1901, le père et Jessie sont morts, la jeune femme laissant derrière elle une petite fille à élever.

En 1903, Ed s'est élevé socialement et décide de faire construire la « maison du bonheur ». Il ne sait pas encore que ce projet fera paradoxalement son infortune ! Ni que ce coup du sort sera un architecte de ses relations, du nom de Frank Lloyd Wright … Et c'est enceinte de son troisième enfant que Mamah tentera (en vain) de résister à l'attirance (réciproque) qu'elle éprouve pour l'artiste en vogue … Commence alors pour les deux « parias » une liaison secrète, relation établie sur la trahison, les mensonges et de mesquines cachotteries. Tout plutôt que d'avoir à renoncer à leur coupable relation passionnelle ! Jusqu'à ce qu'ils quittent, en 1907, leur foyer respectif et leur neuf enfants (six enfants chez Frank et trois chez Mamah …)

Viendra la fuite en Europe pour l'architecte et la traductrice littéraire. Ce sont ces sept années (1907-1914) que nous conte l'auteure, Nancy Horan, au cours de ce superbe récit. Une histoire d'amour et d'indépendance (un peu « mouvementée ») qui prendra fin de façon tragique, après leur retour en Amérique. Un récit biographique passionnant – et également très enrichissant – à une époque où, l'abandon du domicile conjugal ainsi que le divorce, provoquaient encore le scandale et l'opprobre, au sein des sociétés occidentales bien pensantes. Une lecture coup de coeur en ce qui me concerne, un roman instructif que je vous conseille vivement !
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