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Dieu !
Combien de crimes commis en ton nom ? Combien de crimes encore à venir ?
Mais ce n'est pas TOI, si tant est que tu sois là,
Ce sont les Hommes, d'ici et de là-bas, qui parlent pour toi.

La Vendée, le Diable et son comté
Des grenouilles de bénitier
Un gentil boulanger bouffeur de curés
Henri le rouge : SUICIDÉ

L'Algérie, colonie devenu beau Pays
Des fous d'Allah et leur coutelas
Une fière boulangère émancipée
Yasmine, petite fille de Joséphine : ASSASSINÉE

Henri et Joséphine unis pour l'éternité par la folie des Hommes : vertus surannées, menaces "voilées", peur du curé, passion du pouvoir et soif de l'or.
Il fallait bien qu'un jour ces amants maudits, séparés de force par la Méditerranée, se retrouvent au grand jour et ce, par la voix du fruit, du fruit, du fruit de leurs entrailles : Nadia l'algérienne, Nadia la frondeuse, Nadia la bouillante, obligée de fuir l'Algérie pour rejoindre la Vendée, un doigt de pied en terre sainte mais le soleil du pays dans les veines et dans le coeur.
Sa présence dans le bocage délie les langues et les souvenirs, Nadia sent monter la tension et s'interroge sur sa filiation et sur son héritage. "L'Histoire dure plus longtemps que les hommes" nous dit Hubert Huertas et c'est Nadia qui, près de cent ans plus tard, aidée de son cousin vendéen - les voies du seigneur sont impénétrables - va devoir démêler l'écheveau de cette intrigue diabolique et ainsi tenter de remettre à l'heure les pendules du destin. le maire, le comte et le notaires veulent la jouer à l'envers, Nadia la boulangère ne se laisse pas démonter. Les visages de bonne grâce affichés cachent plus de noirceur que le Diable personnifié.

Hubert Huertas dénonce : quand les fous de Dieu - de quelque bord soient-ils - se déchaînent, il faut toujours craindre le pire.
Hubert Huertas nous met en garde : cette "histoire n'est pas nouvelle et pas ancienne, mais les deux à la fois. Elle est éternelle. Elle est insatiable. Elle est gloutonne. Méfiez-vous d'elle : elle recommence quand on la croit finie." car aujourd'hui encore "(...) d'Alger à Paris, j'entends les mêmes folies, les mêmes passions, les mêmes vociférations. Là-bas les barbus qui n'ont pas pris le pouvoir par les armes mais n'ont renoncé à rien et veulent l'imposer par la charia. Ici, des débats sans fin sur la laïcité, qui se retourne comme un gant".
Hubert Huertas est drôle : Son texte regorge d'une ironie grinçante et perçante qui cible les travers et les turpitudes des Hommes qui, sans craintes de l'écoulement du temps qui les pousse inéluctablement vers la fin des temps, sont indécrottablement "quand on est con, on est con" pour citer Brassens qu'il affectionne visiblement.
Hubert Huertas est un boulangécrivain : Il pétrit les mots sans ménagement, fait gonfler les phrases patiemment et nous livre un roman cuit à point, croustillant sur le dessus, mais tout en moelleux et en douceur en dedans. C'est que l'auteur connaît son sujet, son coeur partagé entre la France et l'Algérie où il a passé son enfance, on le sent navré et déchiré, et son amour pour l'Algérie transpire par tous les pores de sa pâte à pain.

Je remercie chaleureusement les Éditions de l'Archipel en la personne de Mylène P. car en seulement 234 pages (comme quoi il est inutile de délayer la pâte), l'écriture franche, les opinions tranchées et l'humour omniprésent d'Hubert Huertas ont su me séduire et m'ont donné envie de tout lire de lui.

En doutiez-vous mécréants ? C'est un coup de coeur assurément ! Bonté divine !

P.S. : Un petit bonjour à La Manif Pour Tous 😈
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Ne connaissant pas du tout le romancier Hubert Huertas, je dois bien avouer que je n'aurais jamais acheté de moi-même « La boulangerie du Diable ». C'est donc totalement novice et grâce à une masse critique que je me suis plongée dans ce roman que j'ai très vite terminé.
Il est vrai qu'il ne fait que 230 pages, c'est clair ce n'est pas un pavé.
Mais voilà, ce n'est pas que cela. Une fois démarré, je ne l'ai plus lâché. Et pour cause, quel sujet…l'intégrisme religieux quel qu'il soit.
Par les temps qui courent, plus qu'intéressant !

1906 : Année du vote de la loi sur la laïcité qui le moins que l'on puisse dire n'est pas du goût de tout le monde, en particulier dans un village nommé, Fleurdécieux ! Cela ne s'invente pas un nom pareil ! Dans ce haut bocage vendéen, un boulanger républicain est maudit par le curé du village. Son seul crime : Héberger dans sa grange des soldats venus faire l''inventaire des biens de l'église, mais surtout s'insurger haut et fort contre l'extrémisme religieux.

De nos jours : Nadia Kasmi, arrière-petite-fille du boulanger, algérienne, vient de perdre sa mère assassinée par «ces fous de Dieu », « ces salopards de religieux » comme elle les appelle, pour avoir refusé leur diktat. Pour sauvée sa propre vie, elle se réfugie dans le village de son arrière-grand -père dont elle devient à son tour la boulangère. Sa présence va très vite délier les langues et raviver les souvenirs. Les secrets enfouis vont ressurgir et jour après jour, Nadia va replonger dans l'histoire tragique de son aïeul, que l'extrémisme catholique a poussé au suicide.

A partir d'un fait réel et à travers la voix de Nadia qui en est la narratrice, l'auteur tisse une intrigue prenante grâce à un suspens qui nous tient en haleine de bout en bout. Son écriture est fluide et percutante, teinté d'une ironie particulièrement grinçante.

Mais au-delà de tout cela, ce roman est un plaidoyer contre tous les fanatismes religieux. Un vrai réquisitoire contre tous les crimes commis de tout temps et à venir au non d'un Dieu, quel qu'il soit ! Combien de temps encore la folie des hommes va-t-elle durer ! Cent ans séparent ces deux « crimes » et rien n'a changé ! Ce livre est donc à mettre entre toutes les mains !!!

Finalement deux phrases citées par l'auteur résument si bien tout ceci :
« Abderrahmane, Martin, David,
Et si le ciel était vide, » Alain Souchon !

Je remercie Babelio et les Editions de l'Archipel pour m'avoir permis de découvrir ce roman et cet auteur qui à présent ne m'est plus inconnu !
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Années 70, Nadia, petite excitée algérienne de 29 ans raconte sa fuite devant les barbus qui ont égorgé sa mère, puis son arrivée dans une Vendée aux relents royalistes-religieux, où le 'drame' a eu lieu lors de la loi de 1905 sur la laïcité de l'état.

J'ai modérément apprécié la manière dont Huertas nous fait saliver la moitié du bouquin avant de commencer à raconter son 'drame'.
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Histoire familiale et d'héritage qui se déroule sur trois générations, de 1906 à 2000, et nous promène du bocage vendéen jusqu'en Algérie.

Magouilles politique dans un village de Vendée, qui pousse le boulanger figure emblématique du village à se pendre et sa femme à émigrer.

Mais l'Histoire n'en restera pas là et va se répéter.

Les rancunes sont tenaces, l'omerta est de mise.

Mais il se trouve toujours des personnes intègres, pour qui l'honnêteté et la vérité ne sont pas des vains mots.

Un hymne à la vie, à la transmission entre générations, et ,également un réquisitoire contre le fanatisme en tous genres.

Récit tiré de faits réels.
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D'une folie religieuse à l'autre… le Diable a bon dos. En 1906 Henri Brissaud, boulanger vendéen et républicain se donne la mort après avoir été mis au ban de son village par le curé peu après le vote de la loi sur la laïcité. Déshéritée sa compagne Joséphine part s'installer en Algérie où grandira leur enfant née en mer, Henriette. Presque cent ans plus tard, sa petite-fille Nadia, elle-même boulangère avec sa mère à Alger, retrouve cette dernière la gorge tranchée par les islamistes, et épouvantée décide de se réfugier en France chez son lointain cousin Jacques Brissaud. D'une génération à l'autre, d'un pays à l'autre, se sont transmis la passion du métier de boulanger et le refus du diktat religieux.

Nadia sera plutôt bien accueillie au début dans ce village vendéen, Fleurdécieux, mais au bout de quelques mois elle apprend qu'elle va devoir repartir… Ses liens familiaux avec Henri Brissaud ont été découverts et elle ne tarde pas à découvrir que certains craignent voir resurgir des secrets du passé…et quelques crimes oubliés. Avec l'aide de son cousin et d'un jeune clerc de notaire surnommé deux-en-un, ils vont remonter le temps pour retrouver le fil de leur histoire personnelle étroitement mêlée à celle d'une région, la Vendée, marquée par les guerres contre-révolutionnaires et le poids du catholicisme. Et découvrir que derrière le masque de la respectabilité, de la religion ou de l'hospitalité peuvent se dissimuler de bien sombres manigances.

Un roman captivant qui relie l'histoire de l'Algérie à celle de la France, pose le problème de la laïcité à un moment où elle est plus que jamais d'actualité, montre que la logique du fanatisme n'est pas l'apanage d'une communauté mais qu'elle se renouvelle sous des visages différents quand le religieux devient intégrisme ou idéologie politique. Et qu'à l'image du combat des femmes, celui de la laïcité n'est jamais totalement acquis. le récit est envoutant et se laisse dévorer, l'auteur dénonce des doctrines meurtrières d'autant plus dangereuses qu'elles agissent au nom de la religion, et que certains les défendent au nom de la liberté… Merci aux éditions de l'Archipel et à Babelio pour cette découverte originale.

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Ah l'histoire, elle est là, elle revient, elle est éternelle… A chaque époque tout se répète à celui ou ceux qui oublient. Les religions, les conventions, les secrets, les non-dits ont toujours existé. Les plus forts ont toujours voulu faire plier les plus faibles.
Mais lorsqu'un homme, un seul se lève contre l'injustice et c'est l'hallali.
Que ce soit en Vendée ou même en Bretagne par chez moi, ces querelles de clochers on les a connus. La calotte et les bouffeurs de curés, l'éternelle bagarre. Je me souviens des deux écoles, des bagarres de gamins et ensuite des parents qui n'en démordaient pas de leurs préjugés. Les regards en coin. La méfiance..
Ici en Vendée en 1906, c'est le boulanger qui en fait les frais pour s'être insurgé contre une injustice, une lâcheté comme il dit. Et pour cela il va tout perdre : sa vie et sa femme qui sera exilée.
90 ans plus tard, c'est son arrière petite fille qui subit les affres du sectarisme des barbus en Algérie, sa mère boulangère elle aussi est égorgée au nom d'un barbarisme qui veut asservir les hommes et surtout les femmes.
Ce livre est un livre qui prend au tripes, Hubert Huertas à travers l'histoire d'une famille : Les Brissaud, dénonce l'éternel recommencement du sectarisme des religions qui sont si mal servies par ceux qui ne devraient amener qu'amour. C'est la haine qu'ils véhiculent et s'en est bien triste.
Nadia, arrière petite fille de boulanger, boulangère elle-même va remettre les pendules à l'heure et apporter vengeance à la mémoire de sa famille et réunir toutes les branches dispersées..
Hubert Huertas a une écriture percutante, vive. On s'enflamme à lire cette histoire qui pourtant est bien courante dans notre passé et notre présent.
Je n'ai pas lâché le fil jusqu'à en connaître la fin. On vibre à travers la colère de Nadia quand elle apprend à connaître son passé, le passé de sa famille comme si tout se rejoignait.
Un bon moment de lecture.
Merci à Mylène des éditions l'Archipel pour cette belle découverte.


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Lorsque Nadia fuit l'Algérie où sa mère vient d'être assassinée dans sa boulangerie par des extrémistes elle ne sait pas qu'en arrivant dans ce petit village de Vendée elle va aussi retrouver une histoire bien lourde, celle de son arrière-grand-père qui s'est suicidée, car " L'Histoire dure plus longtemps que les hommes".
Avec des allers-retours l'auteur nous dévoile peu à peu les secrets de ce pays catholique, qui sut se déchirer au nom d'un Dieu qui n'en demandait surement pas tant au moment de la loi sur la laïcité.
Roman à suspense mais aussi politique et historique ce roman avance ses pions avec habilité. Nadia, déchirée entre 2 cultures est un personnage attachant qui va soulever pas mal de secrets et remuer involontairement la boue. On trucide ou condamne au nom de la religion. Que ce soit en 1906 ou en 2000. Pas les mêmes, pas au même endroit mais toujours pour la bonne cause aux yeux de ces forcenés.
Roman âpre qui explore la noirceur de certains, je l'ai trouvé intéressant et instructif, même si la fin est un peu rapide. Croisement entre la Vendée de 1905 et la loi du " petit père Combes " et le fanatisme islamiste qui tue on ne sait au nom de quoi pour un roman qui s'appuie sur l'histoire pour nous raconter une saga familiale douloureuse.
Merci à Babelio ( masse critique) et à l'Archipel pour cet envoi, accompagné d'un petit carnet. Sympa.

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Ce roman est un plaidoyer contre les fanatismes religieux.
La narratrice, Nadia, fuit l'Algérie et sa guerre civile dans les années 1998 après l'assassinat de sa mère par des fanatiques religieux. Elle arrive en France, plus précisément dans un village vendéen, où elle retrouve un cousin, Jacques. En 1906, son arrière grand mère avait fait le voyage inverse, fuyant la France pour l'Algérie, après le suicide de son compagnon, le boulanger Henri Brissaud, ancêtre commun à Nadia et Jacques. Ces deux morts, à plus de 90 ans d'écart, dans deux pays distincts aux religions différentes sont reliées par le souffle des extrémismes religieux. L'arrivée de Nadia dans ce village va exhumer un passé que certains auraient voulu laissé enfoui.
Dans ce roman, nous naviguons entre 2 époques essentiellement, les années 1998/1999 que Nadia passera en France et les années 1905/1906 avec le récit du cousin Jacques qui nous dévoile l'histoire de leur aïeul commun le boulanger Henri. Ce récit témoigne notamment de la difficulté de la mise en oeuvre de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat qui ne s'est pas faite sans heurt. Dans ce village vendéen, elle a provoqué une crise dans la population, de vives tensions entre villageois, de fortes rivalités entre "bouffeurs de curés" et "culs-bénits", une guerre larvée entre pro catholiques et pro laïques qui fera des victimes et durera des décennies.
Au delà des histoires de familles, c'est surtout l'histoire d'un village et de ses villageois qui nous renvoie des relents putrides et nauséabonds. Les puissants exercent des pressions et corrompent les plus fragiles, sans aucun état d'âme. Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins et cela se transmet et se perpétue d'une génération à l'autre.
Presque 100 ans d'écart, des religions différentes mais à quelque chose près les mêmes réflexes, les mêmes punitions, les mêmes bannissements, les mêmes sentences, les mêmes anathèmes et l'agitation des mêmes peurs. L'Histoire est un éternel recommencement.
J'ai beaucoup aimé ce récit essentiellement factuel mais pas dénué d'émotion sans être "donneur de leçons". L'écriture est agréable, soutenue. Les personnages sont bien décrits et attachants. Un roman où la petite histoire se mélange avec la grande Histoire. Merci aux éditions de l'Archipel pour cette belle découverte.
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La première phrase du livre : "L'histoire dure depuis plus longtemps que les hommes". Tout est résumé.

La narratrice, raconte son histoire, l'histoire d'une famille durement éprouvée par des persécutions, des assassinats, et du fanatisme religieux. Sa mère assassinée dans sa boulangerie, en Algérie, pourquoi ? elle refusait de renoncer à sa liberté, elle refusait de plier l'échine devant des "barbus". Son aïeul vendéen s'était pendu, accablé par la vengeance du prêtre et l'inertie des villageois, et de leur lâcheté.

Identité, secrets, intolérance religieuse.... Un roman passionnant.
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Nadia s'enfuit d'Algérie, des fanatiques islamistes ont égorgée sa mère. Elle rejoint la France avec son cousin qui tient une boulangerie à Fleurdécieux. Elle est très bien accueillie dans le village. Mais lorsque les villageois apprennent qu'elle est l'arrière-petite-fille d'Henri Brissaud, le boulanger du village jusqu'en 1906, revient alors en mémoire aux habitants, les circonstances dans lesquelles celui-ci est mort et son étrange testament. Cette histoire vieille de 100 ans va remonter à la surface."L'histoire du Boulanger du Diable "

Hubert Huertas s'est inspiré de l'histoire vraie pour écrire son roman. Après le vote de la loi de la séparation des Églises et de l'État (1905),pour les catholiques, la Séparation est un drame : la fin d'une alliance de 1400 ans entre la France et l'Église (baptême de Clovis, 496) ; le retour à la déchristianisation révolutionnaire. Une tension va exacerber dans le village de Fleurdécieux suite à l'arrivée de soldats qui sont chargés de procéder à l'inventaire des biens de la paroisse.
Le curé n'a pas accepté que le boulanger à donné l'asile aux soldats. Avec le soutien d'un châtelain, ils vont ordonner à la population de ne plus acheter leur pain chez Henri Brissaud. Après avoir résister celui-ci finira par se pendre.

L'intrigue est prenante, pourquoi le boulanger laïque et républicain, a-t-il pu léguer ses biens à la paroisse plutôt qu'à son épouse?

L'écriture est agréable et fluide, c'est un très bon roman!
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