De
Nathalie Hug, je ne connaissais que ses écrits en tandem avec
Jérôme Camut. C'est au détour d'une promenade sur des groupes dédiés à la lecture que j'ai découvert ce titre avec lequel elle signe son premier roman "solo".
Court, très court, mais bon sang, qu'est ce que c'est intense!
De prime abord, j'ai failli le reposer pour la même raison que j'ai reposé "
Room" lors de sa première lecture: le narrateur est un enfant et son parlé est celui d'un enfant perturbé, il faut s'y faire. Néanmoins, me rappelant à quel point le roman d'
Emma Donoghue fut un coup de coeur, je me suis interdite de l'abandonner sur ce seul prétexte, et j'ai franchement bien fait.
Plume sensible relatant l'histoire de cet enfant-rien,
Nathalie Hug nous transporte dans cet univers d'enfance brisée. Maîtrisant son sujet, elle nous livre un roman avec son lot de souffrance, d'émotions, de sensibilité en évitant (et c'est un tour de force vu le récit) de tomber dans le patho et le mélo, afi, de scotcher le lecteur à l'histoire qui se déroule sous ses yeux où les méchants sont bien méchants, les perdus bien perdus, et les victimes bien victimes. Chacun est à sa place et tient son rôle dans cette fable des temps modernes dédiées à l'enfance et à ses souffrances lorsque la vie décide de ne pas lui sourire.
Tout au long de ma lecture, j'ai vu des thèmes se dessiner et m'interpeller:
- la quête de soi, d'identité, et de sens
- l'imprégnation familiale et ses conséquences
- le rôle parental (même si parfois un peu de caricaturé dans ses aspects négatifs)
- la maladie et ses conséquences (en y mettant le même petit bémol que le rôle parental)
- les réactions enfantines (exacerbées) face à telle ou telle situation
- ...
Et puis vient la fin, sans crier gare, dans un tout dernier chapitre où tout s'écroule, toutes nos certitudes de lecteurs s'effondrent subitement pour nous amener à nous poser sur un tout autre thème, mais je n'en dirai pas plus pour ne pas commettre la faute la plus impardonnable qui soit dans un billet: spoiler.
Tout s'écroule tant et si bien, que cette fin je l'ai relue deux fois, pour être sûre d'avoir compris, parce que la fin part dans une toute autre direction totalement inattendue et surprenante. Comme pour mieux nous percuter ? Pour mieux nous déstabiliser? Pour faire en sorte de nous gifler comme ça tout discrètement histoire que l'on oublie pas de si tôt cet enfant-rien ?
Une belle petite gifle oui, dont je garderai encore la trace quelques temps ...
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