Citations sur L'origine de la violence (111)
Il m'arrive de me méfier des mots. Alors je vais parler en chiffres. Tout le monde croit connaître les camps alors qu'au fond, on ne peut même pas les imaginer. Plus de huit millions de personnes passèrent par les camps de concentration et d'extermination. Pourtant, il n'y eut jamais plus d'un million de personne en même temps dans tous les camps réunis(...). La différence entre ces deux nombres n'a qu'une explication : au moins six millions de déportés sont morts en camps et notamment à Auschwitz, qui est le plus grand cauchemar de l'humanité.
Et le camp de Buchenwald m’apparut à ce moment comme une réserve de Mal, trou noir absorbant toutes les esquisses et les ébauches mauvaises gravitant dans l’univers. Bouche sombre, visqueuse, terrifiante, dévorant tous les hommes. Le point convergent du Mal absolu.
Prologue
le silence est plus lourd à porter que la révélation
Son existence routinière canalisait sa violence, et je retrouvais chez lui bien des traits personnels. Mais sa violence était plus introvertie: toute mon enfance, je l'avais vu enveloppé dans des silences terribles, qui duraient parfois plusieurs jours. Il y avait des tempêtes en lui, dont personne ne pouvait mesurer l'intensité, et qui se traduisaient par des migraines, des vomissements, parfois même des ophtalmies.
Son corps exprimait sa violence intérieure, que ses silences m'ont léguée.
Nous sommes pères et fils. Reflets.
Durant ces cérémonies orchestrées, mélange de sons, de couleurs, pesées savamment par la propagande nazie, Hitler avait trouvé le moyen, par la puissance de sa parole, d’ôter le jugement. Plus je réfléchis sur l'Histoire, plus je suis sensible à l'irrationnel, aux formes à la fois tribales et sauvages de nos sociétés, comme si des pulsions secrètes cherchaient en permanence à se libérer, n'attendant qu'une faille dans l'organisation sociale pour éclater. Hitler, sans doute, inconsciemment, a trouvé la faille.
La vie a cogné mais je me suis relevé toujours, je dis relevé mais je ne suis pas tombé, j'ai vacillé plutôt, titubé, mais je ne suis pas tombé, non, et là je meurs debout, je t'assure, je n'ai pas peur, ni peur, ni regrets ...
J'ai voulu savoir ce que les coupables sont devenus parce que la mémoire des hommes a deux visages : celui de l'homme tombé à terre et celui de l'homme qui l'a fait tomber.
Son attitude face à la vie était d’ailleurs celle de beaucoup de bâtards. Tandis que certains manifeste une volonté de reconnaissance exacerbée, tentant de se forger un e place dans le monde pour y laisser une marque, d’autres se réfugient dans leur monde intérieur, où ils fabriquent un univers. Parce qu’ils se sentent étrangers dans leur propre famille, invités, tolérés même, ils se sentent aussi invités dans le monde extérieur
Mais ils n'étaient ni forts ni beaux, ils étaient des amants. Des amants alanguis dans le plaisir du soleil et de la présence de l'autre. Au moment même où, peut-être, un médecin amer et antisémite rencontrait un fonctionnaire de la préfecture.
Les beaux vont souvent ensemble.Ils s'apparient.C'est une race les beaux.Ils sont toujours un peu a part.Ils n'aiment pas trop se meler.