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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une femme dans la guerre de Sécession.
Une femme, soldat comme un homme, tireur d'élite comme un homme, buveuse de whisky comme un homme, adroite au couteau comme un homme. Amoureuse en secret comme une femme. Une femme à qui sa mère a appris à ne jamais tourner les talons.

Telle est Constance, faite d'acier, qui devient Ash « Gallant » Thompson parce que Bartholomew, fait de paille, « ne sait pas entrer dans un combat ni en sortir » alors qu'il danse et cultive des zinnias comme personne. Ne faisant ni une ni deux, elle décide de rejoindre la conscription. Elle laisse la ferme à son mari et part courageusement accomplir son entraînement de fantassin dans les rangs nordistes, puis est lancée avec son barda et son secret sur les routes avec son régiment. Elle est confrontée à toutes les horreurs d'une guerre en face-à-face, volant quelques minutes précieuses à la vie de troupe pour parler d'amour et de souvenirs heureux dans les lettres qu'elle envoie à son mari.

Après des mois de combats épuisants, la traversée de zones ravagées, la rencontre de personnes meurtries par la violence, elle est faite prisonnière. Malgré les mauvais traitements, les coups et la faim, elle gagne en opiniâtreté jusqu'à devenir « barbier » émérite des Bleus et des Gris. Elle profite d'une attaque du camp pour s'enfuir. Sans dévoiler la suite de ses aventures, vous devinerez qu'elle troquera ses frusques militaires pour retrouver des robes, sa ferme et son mari dans l'Indiana. Happy end ?

Tout au long de son odyssée, Constance-Ash oscille entre réalité, sauvage, atroce, ineffaçable, et monde de l'étrange, voire du fantastique, avant de revenir à la dure évidence du quotidien. Ces moments de « flottement » permettent, pendant quelques instants, d'échapper aux brutalités de la guerre mais ont obligé mes yeux à relire plusieurs paragraphes pour me persuader que je n'avais pas sauté de ligne.

C'est un beau roman, c'est une belle histoire, basée sur des faits historiques. Des centaines de femmes américaines, blanches et noires, ont échangé leurs jupes contre des pantalons, ont défendu la République comme les hommes, à différents niveaux de la hiérarchie, sans se dévoiler. Hommage leur est rendu !

Laird Hunt, que je découvre grâce à la chronique récente de KateMoore, veut faire parler les fantômes, les personnages du passé qui, selon lui, n'ont pas été suffisamment racontés, qui sont une part importante du patrimoine historique américain. Il y a, par exemple, un émouvant paragraphe sur une serre construite à l'aide de plaques photographiques récentes, c'est-à-dire de la guerre qui vient de se terminer, et dont les images commencent à disparaître sous les rayons du soleil. Véridique et symbolique. Laird Hunt est soucieux de détails, de reconnaissance envers ces femmes qui se sont battues, pas seulement au front, dont on ne parle pas assez.

Pour Laird Hunt, ce n'est pas « Gone with the wind » mais « Blowin' in the wind ». Auteur à suivre assurément.

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La folie de la guerre et des combats, vécue et racontée par une femme, voilà qui n'est pas commun en littérature!
Bienvenue donc au coeur des affrontements du XIXème siècle américain, où Laird Hunt nous entraîne à la suite d'une héroïne pas comme les autres.

Dans le couple Thompson, le bonhomme c'est Constance. Car Bartholomew, son petit mari d'amour, est sensible, délicat : un doux rêveur romantique. Poignant, attendrissant le petit mari, mais... pas très warrior tout ça. Surtout en pleine guerre de Sécession à l'heure où l'Union recherche des modèles de bravoure et de ferveur pour combattre en son nom. Qu'à cela ne tienne, Constance aime éperdument son Bartholomew. Solide, les deux pieds bien sur terre et la tête verrouillée aux épaules, elle veille sur lui, le protège. Elle ira ainsi jusqu'à prendre sa place en s'enrôlant aux côtés de l'Union pour le préserver d'une mort certaine.
On troque alors la robe à fleurs pour la tenue moins glamour du soldat, on cache des formes soupçonneusement féminines, on ratiboise le cheveu trop long, et bim : adieu Constance, Ash Thompson est né.

En mémoire de toutes ces femmes engagées et disparues dans un anonymat total, Laird Hunt dresse ici le portrait d'une femme téméraire, bienveillante, coincée entre onirisme mélancolique et réalité tragique. Tour à tour déterminée ou abattue, passionnée ou découragée, ses états d'âme virevoltent au gré des combats et des rencontres de fortune pour le pire comme le meilleur. Et peu à peu, le lourd passé de cette femme endurante et troublante se révèle.
Et avec un final saisissant, Hunt signe là un roman aussi exaltant que déchirant.
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La poésie sombre, terreuse qui habite ce roman pommèle de lumière son obscurité, parsème de pétales la glaise ensanglantée. En pleine Guerre de Sécession, les soldats se battent, leurs souvenirs pour seul réconfort. Pourtant, Laird Hunt ne se contente pas de faire interagir ses héros avec L Histoire américaine, ni même avec leur passé : il crée des femmes fortes et des hommes faibles, renversant ainsi les codes. Son héroïne oscille entre deux identités, androgyne, touchante derrière ses abords impétueux... (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/02/17/neverhome-laird-hunt/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Quand la guerre arrive, il faut s'engager pour combattre et défendre les intérêts du camp. Les convenances, les usages voudraient des hommes, le fusil à l'épaule, prêts à mourir pour la bonne cause mais chez les Thompson, Constance décide de s'engager à la place de son mari, Ashley. Celui-ci est plus fragile alors qu'elle manie avec justesse et précision le fusil et court avec endurance.
Travestie, la ressemblance avec n'importe quel soldat est parfaite...
Un roman plein de justesse : Laird Hunt passe de la dureté de la guerre, des morts déchiquetés sur le champ de bataille à la douceur des souvenirs de son mari, des lettres lui étant adressées en attendant le retour à la maison. Pourtant, Constance, surnommé Galant Ash, ne dépareille dans son régiment et elle en surpasse beaucoup. A cette époque, il n'est pas bon de vouloir tromper son monde ou d'être une femme. le chemin de retour sera long avant de pouvoir retrouver son chez-soi.
Laird Hunt arrive, avec Constance, à donner une voix à toutes ces femmes qui s'engageaient à l'époque pour défendre leur pays… il a une très belle écriture plein de poésie, alternant carnages, souvenirs ou causeries imaginaires.
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Constance Thompson s'occupe de la ferme familiale en Indiana avec son mari Bartholomew, elle est aussi solide et forte que son mari est fragile de santé et de corpulence. Quand la guerre de Sécession éclate, elle choisit son camp et le couple décide d'un commun accord que c'est Batholomew qui restera pour gérer la ferme et Constance qui s'engagera dans l'armée unioniste...Elle rejoint l'armée, déguisée en homme et se fait appeler Ash Thompson. Commence pour elle une épopée dans cette guerre où, aux côté des hommes, elle fera preuve de courage, tireuse émérite elle arrivera à se faire une place, se faire respecter au prix de batailles, de captures et de blessures.

Neverhome est un roman qui met en lumière l'engagement des femmes dans la guerre de Sécession. S'inspirant de témoignages de ces femmes courageuses, Laird Hunt construit un roman autour de Constance, une femme forte, âpre au combat, défendant les valeurs anti-esclavagistes et, au travers de son regard, ce sont les combats d'une Amérique divisée dont elle témoigne. Entre scènes de batailles à la baïonnette et réminiscences de son passé qui expliquent son engagement, Laird Hunt, Neverhome offre un très beau portrait de femme.
Un écrivain à découvrir.
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Neverhome raconte la terrible odyssée d'un soldat pas ordinaire lors de la guerre de sécession qui a fait un véritable carnage.
Avant de s'enrôler dans l'armée, ce soldat s'appelait Constance et était une solide fermière de l'Indiana qui croyait fermement à la nécessité de soutenir de la cause de l'Union. Son mari n'ayant pas l'étoffe d'un guerrier, c'est donc elle qui rejoignit les troupes nordistes en se travestissant en homme et en prenant le prénom de Ash.
Au début tout va bien, Ash se montre un excellent élément, habile et courageux mais après avoir enduré l'horreur des combats, la trahison et la souffrance, son esprit se met à vaciller. Son récit ne devient plus fiable et vire vers les mensonges et les visions. L'histoire qu'elle développe de manière elliptique révèle à mi-mots des blessures dont certaines datent de son enfance. On comprend alors qu'Ash/Constance ne se bat pas seulement contre les sudistes de la Confédération mais aussi contre ses démons intérieurs. Sa voix très singulière est celle d'une âme au-delà de ses limites. Cependant elle s'exprime de façon très colorée, imagée et non dénuée d'humour. Un régal, même si parfois ça n'est pas bien ragoûtant.
Le grand mystère de ce roman est de comprendre pourquoi cette femme si forte a pu épouser et aimer un homme aussi délicat, un gringalet miro et sans caractère ? Je n'ai pas trouvé la réponse et j'ai eu du mal à y croire.
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Constance est une femme solide, forte et énergique. Ses qualités sont aussi physiques que cérébrales et alors que la guerre de Sécession vient de débuter, il est évident pour elle qu'il faut aller combattre dans les rangs de l'Union. Son mari est bien trop frêle pour aller livrer bataille. Il s'occupera de la ferme pendant que Constance, déguisée en homme, ira défendre la liberté.
C'est un périple hors norme qu'entreprend cette femme courageuse qui parcourra des milliers de kilomètres dans la boue, le sang, sous les obus, avec la faim et le manque de son mari qu'elle aime tant.
C'est un beau portrait de femme que celui de Constance qui évolue dans cette guerre sale et sans merci, qui partage le quotidien des soldats, sans froufrou ni sentimentalisme.
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Une ferme dans l'Indiana,Constance partage sa vie avec Bartholomew, ils vivent heureux jusqu'à ce que la guerre de sécession éclate! Bartholomew est appelé à rejoindre les rangs de l'union. Mais c'est Constance qui travestie va pendre la place de son époux à la santé trop fragile!
A la suite d'une terrible bataille, elle va, blessée, perdre la trace de son régiment. Elle décide d'abandonner son uniforme et de rentrer retrouver son bien aimé. Elle restera hantée par la violence de cette guerre civile.....
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N°983– Novembre 2015

NEVERHOMELaird HUNT - Actes sud.
Traduit de l'américain par Anne-Laure Tissut.

Nous sommes pendant la guerre de Sécession aux États-Unis et Constance, habite avec son mari Bartholomew dans une ferme de L'Illinois où ils vivent ensemble un bonheur tranquille. Cette guerre réclame la présence sous les armes de cet homme, faible de constitution et qui n'a vraiment rien d'un soldat. Parce qu'elle est dotée d'une forte stature, qu'elle n'a peur de rien, qu'elle sait tirer au fusil, elle se travestit en homme, revêt la tunique bleue de l'armée du Nord et part sous le nom de Ash Thompson. Cette femme est présentée comme un être robuste et son mari comme quelqu'un de fragile.

C'est là une décision qu'elle prend pour remplacer Bartholomew qu'elle aime à la folie. Elle va donner le change dans cet univers de combattants masculins, acquiert même le surnom de « Gallant Ash », Ash le galant, pour avoir donné sa veste à une jeune fille dont le corsage était déchiré, va rencontrer le fantôme de sa mère morte avec qui elle entretient une conversation permanente et intime, gagnera l'estime de tous ces hommes, souvent des soudards, qu'elle surpasse largement en valeur humaine et en qualités militaires, mais toujours en tant « qu'homme ». Elle se révèle en effet être un excellent « soldat », rusé et courageux et sa bravoure va même jusqu'à être connue dans le camp d'en face où on sifflote « La ballade de Galland Ash ». Tout au long du récit, elle va raconter à son mari resté à la ferme, dans des lettres, son épopée guerrière avec ses scènes de combat et ses drames.

Dans les armées de cette époque, il y a toujours eu des femmes qui suivaient les régiments dont elles assuraient l'intendance comme cantinières ou blanchisseuses. Ici, c'est différent et j'avoue que, au début, je n'ai pas tellement cru à cette mascarade d'une femme qui se fait passer pour un homme et combat sous l'uniforme pendant cette guerre civile sans que personne ne s'en aperçoive. Compte tenu des circonstances, on ne devait pas être très regardant sur la procédure d'incorporation, particulièrement sur la visite médicale, et tout engagement était bon à prendre. Pourtant, il semblerait que selon les recherches effectuées, d'autres femmes firent cette guerre, déguisées en hommes. le roman indique en effet que Constance en rencontre quelques-unes. Pourtant cette situation n'était pas vraiment idyllique et il fallait que ces femmes soient effectivement solides parce que non seulement elles affrontaient les balles, la faim, la peur, mais quand elles étaient découvertes, quand leur subterfuges était dévoilé, elles étaient lourdement punies comme ce roman le révèle. On accuse en effet Constance d'être une espionne, on l'emprisonne, on l'humilie par des corvées dégradantes et on menace même de la pendre. Ce livre est donc un hommage qui leur est rendu d'autant que l'histoire, les hommes, ont cherché à effacer ces actions individuelles dans la mémoire collective. Après tout, même si la guerre est traditionnellement une affaire d'hommes, dans tous le conflits les femmes ont su prendre leur part en luttant pour leurs convictions.

J'ai lu ce roman comme une épopée mais aussi comme une formidable histoire d'amour de cette femme pour son mari. Non seulement elle le remplace dans ce conflit, risque sa vie dans cette lutte fratricide, mais cet acte héroïque n'est pas une fuite puisqu'elle entretient avec lui une correspondance suivie et lui renouvelle à chaque fois son attachement et son amour.
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Choisi pour valider l'Indiana dans mon tour des States, ce livre a été une très belle découverte ! Nous suivons l'histoire d'une femme, au temps de la Guerre de sécession. Afin de préserver son mari, elle décide de se faire passer pour homme et de s'enrôler. Ce livre est habité par les balles, les tranchées, l'horreur... le quotidien d'une troupe, avec son lot de pertes, de craintes, de peurs... Mais il est aussi habité de belles rencontres, de questionnements importants, d'amitié et d'amour, bien qu'il ne se termine pas joyeusement... Et c'est ça aussi qui m'a plus. Une très bonne lecture, mais surtout, une belle découverte.
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