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On ne dira jamais assez combien les auteurs français en général et Flaubert en particulier ont pu influencer nombre d'écrivains américains contemporains. Et Zorrie de Laird Hunt – traduit par Anne-Laure Tissut – en apporte une nouvelle preuve.

En écho à la Félicité d'Un coeur simple, Hunt transpose la Normandie flaubertienne dans l'Indiana pour y placer sa Zorrie Underwood et son rude apprentissage de la vie de campagne, dans une approche de roman réaliste au charme fou.

Doublement orpheline de parents puis de tante adoptive, Zorrie va prendre sa vie en main en quittant sa terre natale pour découvrir le monde et gagner sa vie à Ottawa, avant que la nostalgie et la force des racines ne la ramènent en Indiana.

Femme courage et dure à la tâche, Zorrie va construire sa vie autour du développement de son exploitation, d'un mariage heureux et d'une attention permanente aux autres. Une vie simple, une femme simple, un livre simple. Avant que son environnement ne bascule.

Zorrie est un court roman dans lequel il est bon de se glisser et de se laisser emporter par le fil d'une vie certes banale, mais pleine d'humanité envers Janie, Harold, Gus, Noah, Opal, Ruby, Virgil et les autres.

Zorrie est à la fois un questionnement perpétuel sur la vie qu'elle veut mener et un pivot qui s'ignore pour toute une communauté rurale dont elle devient peu à peu un élément central et réparateur.

Femme qui cherche et qui doute, Zorrie est une femme au coeur ouvert à l'autre, suivant l'adage de Pétrarque : « Celui qui peut dire de quel feu il brûle ne brûle que d'un petit feu. »

Derrière une apparente simplicité, le style de Hunt et sa traduction séduisent par leur fluidité et les clins d'oeil nature et poésie qui affleurent au détour d'une page, témoignant de ce fort attachement à la terre. À ne pas manquer.
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Portrait d'une femme simple.
Zorrie est le prénom d'une femme née avec le XXe siècle, très tôt orpheline, élevée par une tante très peu douée pour cela.
A l'âge de 18 ans Zorrie se retrouve seule sans aucune famille. Elle quitte son Indiana natal pour aller travailler dans une usine dans laquelle les femmes manipulent le radium sans aucune précaution, pour peindre des horloges. C'est l'occasion pour Zorrie de créer ses premières et fortes relations d'amitié.
Et puis l'Indinia lui manque et elle décide d'y retourner, rencontre l'homme qui sera son mari. Ils ont une ferme, ils travaillent dur mais vivent confortablement.
La deuxième guerre mondiale lui prend son mari, elle n'a pas d'enfant et continue à tisser autour d'elle de belles relations d'amitié avec ses voisins.
Zorrie est une femme simple, ouverte aux autres, qui se questionne et questionne la vie, la religion, l'amour avec sensibilité, bon sens, intelligence.
Dans l'article qui lui est consacré dans le matricule des anges, Laird Hunt cite la remarque de Flaubert : «Ce n'est pas une petite affaire que d'être simple ». Ce n'est pas non plus une petite affaire que de produire un roman si beau, si lumineux et si bien écrit sur une femme de l'Amérique rurale du Midwest.
J'ai vraiment aimé ce roman, ce portrait d'une femme à la fois tout à fait normale et tout à fait exceptionnelle.

Merci à Anne-Laure Tissut pour la traduction.
Je découvre cet auteur, j'ai hâte de le lire à nouveau.
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Allons faire un tour dans l'Indiana ! 🇺🇲
Zorrie est une jeune femme mariée qui consacre son temps à travailler ses terres et à mener une vie simple. Il ne se passe rien d' exaltant, d' extravagant, de conflictuel. Tout est réglé comme sur du papier à musique.

Laird Hunt raconte l'ordinaire et sa simplicité sans aspérité. On est plongé dans cette ambiance où le temps semble à peine exister : l'on glisse d'un jour à l'autre sans sursaut. Les personnages vieillissent alors même que l'on ne remarque aucune trace de ces années qui s'écoulent. Si l'ensemble est linéaire d'un point de vue émotionnel et temporel, cela n'enlève rien à l'attachement que l'on a pour ces terres, les personnages, la lenteur. Toutefois, il n'aurait pas fallu qu'il ait quelques pages de plus sous peine de voir l'ennui apparaître. J'ai trouvé l'ensemble touchant et reposant.

Mon bémol à cette lecture concerne deux coquilles et la longueur de certaines phrases dont on se demande si elles vont se terminer et surtout ce qu'elles veulent dire... Ce sont les seules aspérités du texte et j'aurais aimé que c'en soit d'autres.

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Il y a peu, j'ai écouté une interview de Laird Hunt sur France Culture lors de la sortie de ce livre. Je ne le connaissais pas et ai été aussitôt enthousiasmée par l'homme et ma curiosité a été piquée. J'ai donc acheté Zorrie qui me laisse subjuguée, et m'a émue comme il y a longtemps que cela ne m'était plus arrivé. La délicatesse, la finesse, la pudeur de l'écriture ainsi que l'analyse psychologique de Zorrie en font un enchantement. J'ai fini en larmes totalement bouleversée…
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Une chronique de Mélanie & Yann sur Aire(s) Libre(s)
« Au début de son mariage avec Harold, elle avait renversé un verre de quelque chose. La traînée liquide avait couru sur la table, était descendue rapidement de la toile cirée jusqu'au plancher, et Harold lui avait dit « Tu as fait pleurer la table », à quoi elle avait répondu « Ce sont des larmes de joie », et lui de répliquer « Alors, elles doivent être miennes, madame Underwood ». Il avait souri alors, et quel sourire, un sourire à illuminer la pièce, le jour, le monde entier pour les siècles des siècles, amen. »
Huitième roman de Laird Hunt à paraître en France depuis 2005, Zorrie est placé sous le haut patronage de Flaubert et de son roman Un Coeur simple, roman que je n'ai pas lu, autant le dire tout de suite. Il reste cependant possible de parler de ce petit miracle de 236 pages en oubliant l'ombre du géant normand, c'est du moins ce que je vais tenter de faire.
Après la mort de ses parents alors qu'elle était encore enfant, la jeune Zorrie est élevée par une vieille tante sèche et amère auprès de laquelle elle apprend l'importance du travail dans une vie, mais parvient néanmoins à appréhender la beauté que peuvent nous offrir certains moments. Livrée à elle-même lorsque sa tante meurt à son tour, Zorrie va enchaîner divers travaux ici et là afin de pouvoir survivre avant d'entendre parler de la possibilité d'une embauche sérieuse à Ottawa. Quittant son Indiana natal, elle se retrouve ainsi à peindre au radium les chiffres sur les cadrans d'horloge commercialisés par la société Cadran Radium, aux côtés de celles que l'on appelle alors les « filles fantômes », à cause de la poudre de radium qui brille sur leur peau dans l'obscurité. Mais l'appel du pays est trop fort et Zorrie, malgré la tristesse de quitter les amies très chères qu'elle a connues à l'usine, reprend la route de la maison. Elle y passera le reste de sa vie.
Il n'y a rien de spectaculaire dans ce roman qui parvient pourtant à nous toucher au coeur à chacune de ses pages ou presque. Laird Hunt se fait le narrateur respectueux et discret de cette existence presque entièrement vouée au travail et cependant traversée d'émerveillements fugaces. Si la vie de Zorrie, comme toute existence, connaît son lot de drames et de disparitions, la jeune femme, portée par une force intérieure dont elle a du mal à prendre la mesure, avance tant bien que mal sur le chemin de la vie, inspirant le respect à celles et ceux qui la côtoient.
Émouvante, voire bouleversante, Zorrie est une héroïne du quotidien, une femme simple et digne, courageuse et discrète, qui jamais ne baisse la tête ni les bras. le grand talent de Laird Hunt est de parvenir à nous toucher en gardant une sobriété exemplaire tout au long de son récit. Même le drame des ouvrières de Cadran Radium contaminées par la poudre magique qu'elles ont manipulée pendant des années, est abordé de façon retenue, sans épanchement excessif d'émotions qui nuirait finalement à la portée du roman.
La suite, sur Aire(s) Libre(s) :
Lien : https://aireslibres.net
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Une plume virtuose pour découvrir le portrait de Zorrie, une jeune orpheline élevée par une tante sévère et sans amour. À sa mort, livrée à elle-même, elle trouve un emploi dans une usine d'horloges à Ottawa et fait connaissance « Des filles fantômes » illuminées par le radium qu'elles utilisent à l'usine.

Très vite elle va comprendre que si elle veut s'en sortir elle va devoir travailler et c'est une vie de dur labeur qui l'attend après avoir épousé Harold un jeune fermier, une vie entièrement dévouée à la terre.

Laird Hunt s'est inspiré de ses souvenirs d'enfance passé au fin fond de l'Indiana lorsqu'il fut confié à sa grand-mère et de l'histoire des ouvrières irradiées.

À travers ce récit conté avec beaucoup de délicatesse et une certaine retenue on découvre le quotidien de Zorrie assez simple en soi, une vie qui traverse les saisons avec son lot de joie et de tourments mais tout en nous épargnant le superflu qui n'a pas sa place dans cette narration singulière, majestueuse qu'il faut néanmoins apprivoiser pour bien l'apprécier.

Un court roman qui raconte pourtant une grande histoire du monde rural, l'histoire d'une femme ordinaire, courageuse , bouleversante à travers une plume de toute beauté.

C'est juste magnifique.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Globe pour cette magnifique lecture.
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L'auteur est attentionné, délicat, bienveillant envers ses personnages qui sont donc plutôt attachants.. Il tente d'écrire leurs pensées - mais celle-ci sont plutôt suggérées que clairement exprimées - notamment celles du personnage principal. Les personnes dans l'histoire sont d'ailleurs bienveillantes les unes pour les autres, ce qui donne une impression positive de cette campagne de l'Indiana, mais cette délicatesse m'a au fil de la lecture un peu ennuyé.
J'ai été en outre gêné par certaines tournures de phrases. Peut-être est-ce un problème de traduction. Peut-être pas. Gêné encore plus par les dialogues que je trouve trop littéraires. Alors que Hunt semble vouloir écrire de manière plutôt réaliste il n'est pas plausible que des gens parlent ainsi.
L'extrait d'une Vie de Maupassant, placé en exergue au début est justifié : c'est bien l'histoire de la vie entière d'une femme que Hunt s'est proposé d'écrire, une vie globalement triste même s'il y a des moments fugaces de bonheur, de plénitude.
Bref, pas vraiment emballé par Laird Hunt même si je reconnais qu'il y a une certaine qualité à son écriture.
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En suivant la recommandation d'une amie, j'ai acquis un exemplaire de Zorrie. En bandeau, l'éditeur de la version française affiche crânement : "Un roman poignant et inoubliable", citation d'Hernan Diaz, prix Pulitzer 2023.

Grave déception. Description de faits sans expression d'émotion. Récit de la vie d'un "coeur simple" en Indiana sans atteindre la cheville du roman de Gustave Flaubert. Pourrait peut-être intéresser des Américains du Middle West parce qu'ils y retrouveront quelques repères.

Suis-je trop sévère ou l'auteur est-il trop subtil pour ne faire que suggérer ce qui m'a échappé ?

Ajoutez à cela une traduction qui donne des signes de faiblesse (à moins qu'elle ne reflète fidèlement le texte original) et vous aurez de bonnes raisons de mieux utiliser votre temps en vous épargnant cette lecture.
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