Ayant beaucoup aimé le premier roman de cette auteure, "
Le bonheur n'a pas de rides" et voyant que cet ouvrage été réservé fréquemment au sein du réseau des médiathèques à laquelle celle dans laquelle je travaille est affiliée, je me suis dis, que l'ayant moi-même beaucoup conseillé à mes propres lecteurs, il fallait que je le lise et j'ai bien fait -chose que j'avais envie depuis longtemps d'ailleurs ayant flashé sur la couverture et le titre.
Ce qui est drôle c'est que j'ai décidé de le lire alors que j'étais en vacances à Bauduen dans le Var et que l'auteure fait allusion dans ses remerciements au musée de la truffe qui se trouve à Aups, un village se situant à une quinzaine de kilomètres seulement du village où je me trouve actuellement et remercie vivement la libraire d'Aups, dans laquelle je compte me rendre dès demain, pour voir, chiner et peut-être me trouver d'autres pépites de ce genre à lire !
Jeannine est une femme qui va sur ses quatre-vingt dix ans et avait toute sa tête jusqu'au jour où le médecin lui diagnostiqua que ce ne serait plus le cas pour très longtemps. Aussi, se mit elle non seulement à faire des listes -de choses qu'elle aime -, de chansons et autres tous petits plaisirs - mais aussi à consigner ses souvenirs de jeunesse dans un petit carnet qu'elle offrira à sa petite-fille Julia. Lorsqu'elle tombe, c'est le drame et c'est grâce à sa voisine et amie d'enfance Lucienne que celle-ci est rapidement prise en charge et hospitalisée dans une maison de retraite pas comme les autres. Grâce à Félix, un jeune homme original et très compréhensif, elle voyage, s'évade, danse... Entre Félix et Julia, le courant passe immédiatement mais pas dans le sens que vous croyez. Voyant toute la délicatesse et la tendresse que Félix apporte à celle qui fut sa seule famille et qu'elle aime plus que tout, Julia apprend à vivre au jour le jour, comme Jeannine dorénavant avec ses jours de lucidité et ses jours sans. Est-elle malheureuse ? Non. En revanche, c'est Julia qui va devoir lever le voile sur la jeunesse de sa grand-mère et sur celui qui figure sur une photo aux côtés de celle-ci et qui fut le grand amour de sa vie avant qu'elle ne rencontre son grand-père. Il s'appelait Jean, était instituteur, était beau et tout prédestinait ces deux-là à vivre un grand amour avec un grand A. Que s'est-il passé pour que cela n'arrive pas ? Julia ne le sait pas mais est bien décidé à le découvrir ! Interrogeant Lucienne, elle sent tout de suite que la vielle dame a l'air gênée lorsqu'elle évoque ce nom ? Pour quelle raison ? Cette dernière aurait-elle joué un rôle dans la tragédie qui sépara ces deux amants ?
Un roman sur la vieillesse, sur cette fichue mémoire qui parfois fout le camp sans que l'on ne puisse rien faire pour se raccrocher désespérément à ses souvenirs et sur l'amour sous toutes ses formes, amitié, amour filial ou amour tout court.
Avec des chapitres courts et une écriture fluide et légère,
Anne-Gaëlle Huon nous permet de rêver encore un peu car ce n'est pas parce que l'on est méchant que l'on ne peut pas rêver d'amour, n'est-ce pas ?
Un livre très bien écrit encore une fois qui se li très vite et très bien et que je ne peux que vous recommander !