Désolé d’être aussi brutal, mais on en a ras le bol des journalistes. Vous savez quoi ? Ils ne vous lâchent pas. Et ceux de la télé sont les pires. Ils s’imaginent que la terre entière leur appartient.
Il avait toujours été du genre culotté, un peu grande gueule, mais là, c’était quelque chose de très différent. À partir du moment où il a remporté ses premières grandes compétitions, il a vraiment eu de quoi se vanter, et vous savez quoi ? Il s’en foutait. Il laissait les coupes, les médailles et tous les articles dans les journaux du week-end parler d’eux-mêmes. C’était une forme d’arrogance, en réalité, mais ça avait l’air de convenir à la personne qu’il était désormais. C’est dingue. Parfois, je n’arrivais pas à croire que j’avais toujours le même enfant en face de moi.
C’était une occasion de se faire de l’argent… une de plus. Parce que, de nos jours, les gens avaient vraiment peur des voyous.
La comparaison avec une porcherie était gentille. Aucun animal n’infligerait de tels dégâts, de telles insultes.
Il s’est pris de passion pour ce sport en grandissant. Plus il le pratiquait, plus il faisait d’efforts, et meilleur il devenait.
Nous vénérons l’argent, le pouvoir, les gains faciles. Nous vivons dans une société où chacun se sert tout seul et nous mesurons le bonheur à l’épaisseur de nos portefeuilles.
On récolte ce qu’on a semé
La roue tournait et tournait : la drogue rapportait, il achetait des propriétés, la drogue lui rapportait encore, il achetait de plus belle, jusqu’à ce que son comptable devienne plus ambitieux et élabore un projet d’empire commercial tout à fait légal, comprenant non seulement des biens immobiliers, mais aussi diverses entreprises : cafés-bars, hôtels, parts dans une société de taxis, instituts de bronzage, bars à ongles, investissements à l’étranger, et, plus récemment, une agence de conseil en matière de sécurité qui proposait divers services.
Contrairement à ses compagnons, il avait évité de se salir les mains sur un chantier et préféré tenter sa chance en travaillant pour une agence immobilière. Sur ce marché florissant, il avait constaté que des types amassaient des fortunes en achetant de vieilles maisons mitoyennes pour trois fois rien et en les rénovant vite fait afin de les revendre. C’était de l’argent facile qui n’attendait que d’être ramassé et Bazza n’avait vu aucune raison de ne pas se servir.
Tout le monde appartenait à un réseau ou à un autre. Copains. Complices. Ex-petites amies. Et dans une ville comme Pompey, ce genre de renseignement ouvrait parfois toutes sortes de portes.