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Citations sur Bad Girl : Classes de littérature (72)

Malgré tout le piano te sera classe de littérature, peut-être même la plus importante de toutes. D'abord parce que tu y acquerras le goût du travail minutieux, patient, maniaque. [...] Mais surtout parce qu'en interprétant les morceaux de musique classique, tu apprendras à exprimer tes propres émotions à travers celles des autres. Défoulement fabuleux ! [...] Les notes des maîtres passent par ton corps et ton âme, et une structure est donnée au chaos. Après vingt ans à l'école de Bach-Mozart-Beethoven-Schubert-Chopin, tu seras mûre pour écrire ton premier roman.
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Le couple que forment les parents, écriras-tu dans ce texte, même dans les cas les plus banals, d'une vie conjugale stable, moyenne, médiocre, prévisible, est de toute façon perçu par l'enfant comme une alliance de créatures surhumaines et toutes-puissantes. Que le malheur y fasse irruption, que l'anomalie grave s'y produise, et cela devient grandiose: c'est le combat des Titans; la guerre des Centaures contre les Amazones; Héra et Zeus dont les chamailleries retentissent à travers les cieux; le meurtre d'Agamemnon par Clytemnestre; le suicide de Jocaste... s'ouvrent alors, béants devant l'enfant, les grands espaces vertigineux de la mythologie.
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Plus tard, Dorrit, dans ta vie française, tu écriras un article recommandant que l'on érige un monument à l'Avortée inconnue, martyre de la société au même titre que le Soldat inconnu. Au moins cinq milles morts par an en France, écriras-tu, chaque année du XXe siècle jusqu'à la loi Veil en 1975. Ce n'est jamais le bon moment de parler de ces mortes-là, écriras-tu. Avant la loi Veil c'était trop tôt, parce que leur geste était interdit, tabou, illégal, honteux, scandaleux. Et après c'était trop tard, parce que leur geste était devenu légal, banal, normal, une petite opération de rien du tout. (p. 29)
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L'amour n'est pas qu'une affaire privée. Chacun de nous descend et dépend d'autres membres de notre espèce, et pas n'importe lesquels. Même si notre esprit refuse de le savoir, et même si nous décidons de ne pas procréer, notre corps grouille de cette descendance et de cette dépendance.
Nous ne tombons pas du ciel, mais poussons sur un arbre généalogique.
(p. 48-49)
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Un enfant qui pense que sa mère a voulu le tuer peut quitter son pays et sa langue pour comprendre enfin pourquoi il mérite la mort.
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Nous nous trouvons d'abord, disent les psychologues, dans les yeux de la mère.
Et si la mère regarde ailleurs, eh bien, l'enfant fera de son mieux pour être Ailleurs.
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Les gens te demanderont souvent pourquoi la famille est ton thème romanesque de prédilection, et tu les regarderas, perplexe. Y en a-t-il d'autres ? Y a-t-il quelque chose d'intéressant chez les humains, hormis le fait que, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, intensifiées par des pulsions animales aussi inconscientes qu'irrésistibles, ils copulent, font des enfants, s'efforcent de donner à ceux-ci une éducation meilleure que celle qu'ils ont reçue, échouent, vieillissent et meurent après avoir regardé leurs enfants grandir et partir trouver leurs propres partenaires et démarrer leur propre famille comme s'ils allaient refaire le monde à neuf, tout cela sur fond de grincements de dents, de tourmentes politiques, de conflits religieux, de rivalités fraternelles, de scènes d'inceste et de viol et de meurtre et de guerre et de prostitution, émaillé çà et là par un pique-nique familial dans une foire agricole ? (p. 86)
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Louons maintenant les grands hommes !
A l'instar des tas de cellules tremblotantes de toutes les espèces animales et végétales à la surface de la Terre, tu as une volonté de vivre, volonté aveugle mais irrésistible qui a fasciné Arthur Schopenhauer, impressionné Charles Darwin, dégoûté Jean-Paul Sartre et Milan Kundera.
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L'apprentissage de la lecture te sauvera. Le flot de voix ne s'interrompra plus. Ta vie durant, les voix humaines se glisseront par tes yeux jusque dans ton cerveau pour y éclore en sons de silence. Tu liras matin et midi, soir et nuit. Tu liras en marchant, en mangeant et en allant aux toilettes ; tu liras avec une torche électrique en te cachant sous ton lit ...
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Comment ne pas songer à l’histoire de la petite locomotive bleue, que le père vous a si souvent racontée, à toi et tes frère et sœur petits, et dont la moralité vous a durablement marqués ?...
Il faut faire passer un train de marchandises de l’autre côté d’une haute colline. On demande à de grosses locomotives de faire le travail, mais toutes trouvent des excuses et se défilent. Pour finir, on vient chercher la petite locomotive bleue – qui, elle, flattée, intimidée, veut bien tenter le coup. On l’attache au train et elle commence à grimper la colline en soufflant tout bas Je-pense-que-j’peux, Je-pense-que-j’peux, l’équivalent du chouf chouf de ton grand-père, citons à nouveau sa belle phrase : « En mordant dans la résistance qu’offre la colline », la petite locomotive ralentit, ralentit car la pente est raide. Je… pense… que… j’peux… Je… pense…que…j’peux Tu le vivais à chaque fois avec elle… Voilà que, transpirante et haletante, la petite locomotive si courageuse arrive enfin au col et – ô, allégresse ! ô soulagement ! se met à glisser sur les rails de la descente en répétant à toute vitesse – Je-pensais-bien, Je-pensais-bien, Je-pensais-bien.
Extase des trois enfants… Effort récompensé, leçon apprise, bien mieux par cette histoire que par un précepte ou un proverbe, assené à l’école ou à l’église.
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