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EAN : 9782330038489
263 pages
Actes Sud (01/10/2014)
3.73/5   204 notes
Résumé :
Au plus proche de l'autobiographie, Nancy Huston nous livre ici le récit de sa toute première enfance, cette période si étrange où son père va soudain demander à sa jeune femme, pourtant déjà mère de trois enfants, de quitter la maison, de partir. Puisqu'elle ne se décide pas à renoncer à ses études, qu'elle se sépare de ses enfants et ne demande plus jamais à les revoir. Commence alors une tout autre vie pour la petite, une vie heureuse malgré tout, mais cet abando... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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Bad girl sous-titré Classes de littérature. Nancy Huston serait-elle devenue enseignante ? Pas tout à fait, quoique, des leçons de vie valent bien tous les enseignements théoriques et franchement qui n'aimerait pas communiquer avec ce qu'il fut à l'aube de son existence, riche de ses expériences vécues. Une formidable transmission !

C'est le cadeau que s'offre l'auteur sexagénaire en s'adressant directement à son double, Dorrit, le foetus non désiré en cours d'élaboration dans le ventre de sa mère qu'elle a été, et en choisissant de le tutoyer. Par cette mise à distance d'elle-même, le récit est beaucoup plus franc qu'une autobiographie classique, le style direct, sans artifices est souvent protecteur, mais ne sombre fort heureusement jamais dans le règlement de compte. On peut même parfois avoir l'impression qu'elle s'adresse directement à nous, astucieux procédé vraiment.

Cette partition autobiographique en mode intra-utérin, comme l'annonce la quatrième de couverture, est donc une manière originale de regrouper et de transmettre des fragments de sa vie qui ont tous en commun d'avoir façonné son besoin viscéral de raconter des histoires, ses motivations d'écrivain et elles sont nombreuses.
Pour ne donner qu'un exemple, elle a été abandonnée par sa mère à l'âge de six ans, contrainte de communiquer avec elle par lettres. Elle a pris ainsi très jeune l'habitude de la communication écrite précise, pour combler un manque, une absence, la prédisposant à devenir une femme de lettres, dans tous les sens du terme.

Tenter coûte que coûte d'analyser, de comprendre, mais jamais de juger : tel est bien le propos de ce récit très personnel, à la construction inhabituelle, que j'ai particulièrement apprécié et lu d'une seule traite - mais il est tout à fait possible de grappiller des courts passages, le livre étant très aéré et segmenté pour ce type de flânerie.
Évidemment, j'ai déjà apprécié quelques uns de ses romans et cette autobiographie est un éclairage privilégié sur ses thèmes de prédilection, comme la filiation, les traumatismes et leurs effets, la destinée, mais aussi la musique omniprésente. Peut-être a-t-il moins d'intérêt pour qui découvre cet écrivain, mais ce n'est pas sûr.
Passionnant !
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Les écrits de Nancy Huston, quels qu'ils soient, provoquent toujours en moi une forte émotion, soit positive soit négative. Je suis loin d'être toujours d'accord avec ce qu'elle affirme - c'est surtout ce point qui me dérange, ces assertions, qui ne sont après tout que ses propres convictions, mais que je n'arrive pas toujours à accepter comme telles-. Mais ses propos ont justement ce mérite de provoquer la réflexion, et c'est ce que j'apprécie quand je la lis.
Le féminisme et tout ce que cela comporte, la place de la femme dans la société, la famille, le couple, la relation mère-enfant, la séduction, l'apparence, le corps, l'inceste, le viol, tous ces sujets sont au coeur de ses livres.
Ici encore, dans Bad Girl, elle pose un regard introspectif sur elle-même en tant qu'embryon déjà marqué par ce qui l'entoure, par la lignée familiale également. Elle revient également sur son enfance et cette relation compliquée qu'elle a entretenue avec une mère absente.
Tous ces événements ont été pour elle des "classes de littérature", des sources d'inspiration mais aussi de réflexion sur l'écriture.
Ce sont plus les arguments "traumatisants" de sa relation avec sa mère, du moins certains, qui ne m'ont pas convaincue, la petite fille pétrifiée par sa mère qui lui demande d'arrêter de gigoter alors qu'elles font une sieste ensemble, la douleur physique lorsqu'elle la coiffe... mais peut-être ces souvenirs n'ont pas pu être effacés, remplacés par d'autres parce que sa mère est partie si vite.
Enfin, ce que j'ai apprécié dans cet essai, composé de textes antérieurs qu'elle reprend et abondamment relayés par les propos d'autres auteurs et artistes, c'est qu'elle remet en cause ses propres propos dans une volonté supérieure de compréhension.
Dans tous les cas, les textes de Nancy Huston, par leur maîtrise et leurs thèmes, sont à lire, car ils apportent indubitablement un regard neuf sur la femme et la famille.
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Dorrit, le personnage du livre, c'est l'auteur elle-même, à qui elle s'adresse en utilisant le « tu », comme dans beaucoup de ses livres.
C'est une introspection complète.
Elle revient souvent sur sa vie intra-utérine, sur sa naissance plus ou moins désirée.
Elle remonte à plusieurs générations de l'histoire de sa famille pour comprendre l'empreinte qu'elle a sur elle.
Elle ne se remettra jamais du traumatisme de l'abandon de sa mère, lui donnant la sensation d'être nulle puisque quittée. Elle se remettra mal aussi des incessants déménagements de son enfance, lui donnant l'impression de n'être de nulle part.
de tout cela, elle tente de s'en sortir par ses lectures, puis par ses écrits, sa seule manière de survivre. Et tous ses livres sont empreints de ces faits familiaux.
Celui-ci, c'est le roman de sa propre vie. Son autobiographie racontée à Dorrit, donc à elle-même. Elle analyse le rôle et la place de la femme et de la mère, dans la société.
Elle donne le sentiment de tourner en boucle depuis on enfance, de ne pas avoir trouvé d'issue, hormis dans la lecture et dans l''écriture.
Mais elle ne guérira jamais, preuve en est le titre « Bad Girl »
Comme toujours, l'intelligence transparaît dans l'écriture de Nancy Houston, et cette lecture n'en est que plus appréciable, nous éclairant davantage sur ses autres livres et nous poussant à une réflexion sur nous-même.
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Aimer lire donne souvent l'envie d'aller voir ce qui se cache derrière la plume, qui est l'auteur(e), pourquoi, comment écrit-il (elle), ce qui l'inspire pour ses écrits, regarde-t-elle autour d'elle ou s'inspire-t-elle de sa vie, de ses souvenirs, etc.... Je vais de temps en temps chercher des lectures (ou des podcasts) pour le découvrir et la manière dont Nancy Houston construit ce récit autobiographique est très original. Elle s'adresse au foetus en gestation qu'elle a été, de sa conception, la "mauvaise nouvelle", jusqu'au jour de sa naissance. Elle lui trace son chemin comme si elle voulait l'avertir, la mettre en garde : d'où elle vient généalogiquement, ce que sera sa relation avec ses parents et en particulier avec sa mère, Alison, qui va s'éloigner d'elle, on peut dire abandonner, alors qu'elle n'a que 6 ans, influençant largement ses écrits.

"Toi, c'est toi, Dorrit. Celle qui écrit. Toi à tous les âges, et même avant d'avoir un âge, avant d'écrire, avant d'être un soi. Celle qui écrit et donc aussi, parfois, on espère, celui/celle qui lit.  Un personnage. (p11)"

Bad girl, good girl, bad mother, good mother..... A l'image de l'illustration de couverture faite par Guy Oberson, le Peintre compagnon de Nancy Houston, c'est un portrait d'une femme marquée à jamais par l'abandon de sa mère qu'elle porte en elle comme une marque indélébile.

Famille, écriture, société, pays, langues mais également féminisme, une vie de femme dans un récit très personnel, à la fois profond et pudique, écrit à l'aube de sa soixantaine, à l'heure des bilans qu'elle peut regarder et évoquer avec parfois regrets :

"Hélas, tandis qu'on élevait les filles à la fois comme filles et garçons, on continuait à élever les garçons comme des garçons. (p132)"

ou ironie :

"Tu supporteras des hommes de toutes sortes, y compris la pire : d'épais malotrus qui blablatent, salivent, balivernent et t'envahissent de leurs paroles, tu les supporteras parce que, tout en souriant et en hochant la tête, tu enregistres leur comportement certaine de prendre un jour ta revanche en les transformant comme des marionnettes, toi qui décideras quand ils doivent l'ouvrir et la fermer. (p207)"

mais avec en fond un mystère jamais résolu ni compris :

"Cela n'arrive jamais qu'une mère quitte son enfant. C'est donc que l'enfant en question doit être nulle. Oui, tu mérites tout le malheur qui t'arrive, bad girl, même si tu ne sais pas pourquoi. (p251)"

Avec des courts chapitres, à la manière de pensées ou d'une sorte de journal intime, elle laisse monter en elle tout ce que lui inspire le regard sur sa vie, faisant le corollaire entre ses pensées, sa famille, son enfance et comment elles ont influencé non seulement la femme mais également l'écrivaine qu'elle est devenue, creusant et cherchant à trouver des réponses à travers ses romans.

C'est une mise à plat lucide, jalonnée des influences littéraires et musicales qui l'ont accompagnée mais on ressent  tout le long, la blessure mal cicatrisée de l'absence maternelle. Elle dresse son arbre généalogique aux multiples origines, classes sociales et parfois même avec quelques branches pas toujours très solides psychologiquement et cette introspection lui permet de mettre à jour ses choix de sujets littéraires entre autres.

Je n'ai lu de Nancy Huston que Lignes de failles, un roman que je n'avais pas apprécié dans un premier temps (je ne sais plus pourquoi)  mais qu'une relecture quelques années plus tard m'avait enchantée et la découverte de cette Classe de littérature permet de comprendre à quel point, à travers ses écrits, elle met d'elle-même, de son passé, de ses sujets centraux qu'elle explore, encore et encore, afin de mieux comprendre la Dorrit qu'elle fut et qu'elle est encore aujourd'hui.

Nancy Houston écrit sur elle et elle parle d'elle à la manière d'un personnage de roman, se cachant derrière celui-ci afin de garder une distance nécessaire, mais avec malgré tout une tendre intimité vers l'embryon qu'elle fut, cet oeuf qui grandit dans le vente de sa mère, ce seul moment où elle l'avait tout à elle.

"(...) la deuxième personne sera toujours celle que tu préfères, étant donné qu'il n'y a pas assez de place dans le monde pour je, et que il et elle mettraient trop de distance entre toi et tes personnages bien-aimés, tu veux leur parler tout le temps, comme s'ils étaient dans la pièce avec toi, c'est pourquoi, livre après livre, tu diras you, you, you et tu, tu, tu, et il en ira de même, Dorrit, pour ce livre-ci, où ta ville elle-même sera transformée en lettre, et toi, veux veux pas, drôle de petit chamois vaillant devenu dame vieillissante, en femme de lettres (p254)"

J'ai beaucoup aimé l'originalité de la construction, l'analyse de ses influences, le ton à la fois empreint de bienveillance et de compassion pour elle, un moyen d'analyser et comprendre l'enfant, la femme et l'écrivaine même si la partie concernant le passé de ses ancêtres m'a perdue à certains moments dans une écriture très douce, paisible et comme sur la voie de l'acceptation.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Dans ce livre, nous suivons Dorrit, petite fille conçue involontairement.
Dorrit sera tutoyée pendant tout le récit par l'auteure qui se projette dans la vie et l'enfance de la petite depuis sa vie intra- utérine jusqu'à l'âge adulte ( moins important dans le récit.
Nancy Huston reviendra beaucoup sur ses origines, les parents, les grands-parents et montre l'importance qu'elle accorde à la psychogénéalogie.
Elle met beaucoup l'accent sur l'impossibilité qu'a sa mère de remplir son rôle de maman. L'auteure ne gémit pas sur son sort et assume pleinement sa vie. Ce point m'a énormément plu.
Les chapitres sont courts et comme d'habitude quand on côtoie cette auteure, elle nous donne beaucoup de sujets de réflexion et de recherche.
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critiques presse (2)
LaPresse
03 novembre 2014
Récit autobiographique au «tu». Fiction intime. Roman d'une vie. Classe de littérature. Atelier d'écriture. Flottement... Ainsi émerge Bad Girl de Nancy Huston. De courts textes, des blancs, des souvenirs fragmentés. Le lecteur est invité à s'y glisser, à devenir Dorrit, celle que l'on tutoie et à qui on raconte l'histoire tantôt étrange, souvent tragique et parfois drôle de sa famille, de sa vie.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
30 octobre 2014
Nancy Huston utilise le mode vocatif dans ces courts chapitres qui sont à la fois des appels au secours et des éclairages sur ses obsessions. Elle convoque Annie Ernaux, Romain Gary, Samuel Beckett ou Louise Bourgeois comme ses meilleurs compagnons de route.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
Malgré tout le piano te sera classe de littérature, peut-être même la plus importante de toutes. D'abord parce que tu y acquerras le goût du travail minutieux, patient, maniaque. [...] Mais surtout parce qu'en interprétant les morceaux de musique classique, tu apprendras à exprimer tes propres émotions à travers celles des autres. Défoulement fabuleux ! [...] Les notes des maîtres passent par ton corps et ton âme, et une structure est donnée au chaos. Après vingt ans à l'école de Bach-Mozart-Beethoven-Schubert-Chopin, tu seras mûre pour écrire ton premier roman.
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Les gens te demanderont souvent pourquoi la famille est ton thème romanesque de prédilection, et tu les regarderas, perplexe. Y en a-t-il d'autres ? Y a-t-il quelque chose d'intéressant chez les humains, hormis le fait que, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, intensifiées par des pulsions animales aussi inconscientes qu'irrésistibles, ils copulent, font des enfants, s'efforcent de donner à ceux-ci une éducation meilleure que celle qu'ils ont reçue, échouent, vieillissent et meurent après avoir regardé leurs enfants grandir et partir trouver leurs propres partenaires et démarrer leur propre famille comme s'ils allaient refaire le monde à neuf, tout cela sur fond de grincements de dents, de tourmentes politiques, de conflits religieux, de rivalités fraternelles, de scènes d'inceste et de viol et de meurtre et de guerre et de prostitution, émaillé çà et là par un pique-nique familial dans une foire agricole ? (p. 86)
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Le couple que forment les parents, écriras-tu dans ce texte, même dans les cas les plus banals, d'une vie conjugale stable, moyenne, médiocre, prévisible, est de toute façon perçu par l'enfant comme une alliance de créatures surhumaines et toutes-puissantes. Que le malheur y fasse irruption, que l'anomalie grave s'y produise, et cela devient grandiose: c'est le combat des Titans; la guerre des Centaures contre les Amazones; Héra et Zeus dont les chamailleries retentissent à travers les cieux; le meurtre d'Agamemnon par Clytemnestre; le suicide de Jocaste... s'ouvrent alors, béants devant l'enfant, les grands espaces vertigineux de la mythologie.
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Plus tard, Dorrit, dans ta vie française, tu écriras un article recommandant que l'on érige un monument à l'Avortée inconnue, martyre de la société au même titre que le Soldat inconnu. Au moins cinq milles morts par an en France, écriras-tu, chaque année du XXe siècle jusqu'à la loi Veil en 1975. Ce n'est jamais le bon moment de parler de ces mortes-là, écriras-tu. Avant la loi Veil c'était trop tôt, parce que leur geste était interdit, tabou, illégal, honteux, scandaleux. Et après c'était trop tard, parce que leur geste était devenu légal, banal, normal, une petite opération de rien du tout. (p. 29)
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Comment ne pas songer à l’histoire de la petite locomotive bleue, que le père vous a si souvent racontée, à toi et tes frère et sœur petits, et dont la moralité vous a durablement marqués ?...
Il faut faire passer un train de marchandises de l’autre côté d’une haute colline. On demande à de grosses locomotives de faire le travail, mais toutes trouvent des excuses et se défilent. Pour finir, on vient chercher la petite locomotive bleue – qui, elle, flattée, intimidée, veut bien tenter le coup. On l’attache au train et elle commence à grimper la colline en soufflant tout bas Je-pense-que-j’peux, Je-pense-que-j’peux, l’équivalent du chouf chouf de ton grand-père, citons à nouveau sa belle phrase : « En mordant dans la résistance qu’offre la colline », la petite locomotive ralentit, ralentit car la pente est raide. Je… pense… que… j’peux… Je… pense…que…j’peux Tu le vivais à chaque fois avec elle… Voilà que, transpirante et haletante, la petite locomotive si courageuse arrive enfin au col et – ô, allégresse ! ô soulagement ! se met à glisser sur les rails de la descente en répétant à toute vitesse – Je-pensais-bien, Je-pensais-bien, Je-pensais-bien.
Extase des trois enfants… Effort récompensé, leçon apprise, bien mieux par cette histoire que par un précepte ou un proverbe, assené à l’école ou à l’église.
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Vidéo de Nancy Huston
Elle s'appelle Francia après s'être appelée Ruben, là-bas, dans son pays, en Colombie. Devenue femme, Francia est prostituée au bois de Boulogne. Dans son nouveau roman tout en justesse et en sensibilité, à travers ce personnage, Nancy Huston nous raconte le quotidien de la prostitution, entre larmes et espoirs.
Retrouvez l'émission intégrale sur WebTvCulture
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