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sur 16218 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bienvenue dans le meilleur des mondes ! Celui du bonheur universel où tout un chacun a été conditionné avant même qu'il ne naisse afin d'apprécier à sa juste valeur le monde civilisé qui l'accueille et le métier pour lequel il est prédestiné avant même de voir le jour. Pas de parents puisque tout le monde est fabriqué au Centre d'Incubation et de Conditionnement. Pas de famille, ce sont des problèmes en moins. Un métier que l'on aime, quel qu'il soit, c'est le pied.

Un p'tit coup de mou ? Aucun problème, prenez un soma, petit médicament qui vous plonge dans un sommeil paradisiaque.

C'est ça le meilleur des mondes, c'est la stabilité sociale. Ça vous fait pas rêver ?

Bon par contre, n'imaginez pas pouvoir penser par vous-même et inutile de vouloir être une personne à part entière. On ne peut pas tout avoir non plus, on fera donc l'impasse sur les libertés. Mais c'est pas grave puisque vous n'en êtes même pas conscients...

À part peut-être Bernard, mais lui c'est pas pareil, il a été raté à la conception (la rumeur dit qu'on lui aurait injecté de l'alcool dans son pseudo-sang quand il était encore dans un bocal...). Et maintenant, il se pose des questions alors qu'il ne devrait pas, il est mélancolique au lieu d'être heureux... comme si ça suffisait pas qu'il soit rejeté par ses compères... Bah oui, suivez un peu, il a été raté : il est différent (physiquement) de ses collègues Alphas.

Ah c'est vrai, je ne vous ai pas encore parlé des différentes castes. Alors même que vous êtes encore un oeuf, la caste à laquelle vous appartiendrez vous a été déjà assignée. Aurez-vous la chance d'être un Alpha, l'élite de la société, grand, beau, fort et intelligent ? Ou un Béta ? Un Gamma ? Un Delta ? Ou encore un Epsilon, petit, laid, bête, voué à accomplir les plus basses besognes ? Aucune importance, de toute façon vous serez satisfait de votre rôle à jouer dans cette société "à peine" sous contrôle...

Mais revenons à nos moutons. Bernard donc. Il se demande quel genre de personne il serait s'il n'était pas conditionné. Une fille lui plaît, il l'emmène alors en vacances, au Nouveau-Mexique, visiter une réserve de Sauvages.

Et c'est là que John entre en jeu. Ce Sauvage que Bernard ramène à Londres y découvre le monde que sa mère lui parlait tant. le monde idéal quoi, mais il va vite déchanter. Rejeté par les Sauvages à cause de la couleur de sa peau trop pâle, objet de curiosité par les Civilisés parce qu'il a une mère, John ne sait pas où est sa place...

Il y aurait encore plein choses à vous expliquer, notamment en ce qui concerne l'organisation et le fonctionnement de cette société. Mais ce serait tout vous gâcher alors je n'ai plus qu'à vous conseiller de lire ce bouquin (si ce n'est déjà fait).

Pas de personnage principal mais plutôt des personnages principaux : un Alpha raté, une Alpha parfaite et un Sauvage érudit. On les voit tous les trois évoluer dans une société soit disant utopiste, qui les prive du libre-arbitre en échange d'une vie harmonieuse et heureuse, sans guerres et sans conflits. Pour certains, l'issue était inévitable mais il y a avant cela une prise de conscience à laquelle on est flatté d'assister. On reconnaît en eux des personnalités qui ont réellement existé, comme Lénine, Marx, Darwin ou Napoléon. À travers eux, l'auteur aborde et mélange des sujets divers : l'eugénisme, le totalitarisme, l'organisation du travail (fordisme ?), la surconsommation, l'influence des médias.

Le système de cette société est très bien dépeint : les différentes étapes de la fécondation (on assiste d'ailleurs dès le départ à une visite guidée du Centre), "l'élevage" des enfants, le conditionnement et la propagande, les spécificités des différentes castes, la stabilité sociale, etc. J'aurais aimé avoir davantage de détails sur les loisirs proposés, je n'ai effectivement pas réussi à me représenter les courts de Paume-Escalator par exemple, ou encore le vibromassage par le vide. Mais en dehors de ça, on comprend très bien comment fonctionne la société dans son ensemble.

Côté intrigue, j'y ai relevé quelques longueurs. Mais il faut dire que je ne suis pas en grande forme en ce moment, ça y a certainement joué.

Au même titre que "1984" et "Fahrenheit 451", il me fallait lire un jour ce classique dystopique que quasiment tout le monde a déjà lu autour de moi. Voilà qui est chose faite. Ce roman d'anticipation donne la chair de poule, parce que pas si fictionnel que ça sur certains points (société qui nous pousse à la consommation et influence des médias notamment). Publié dans l'entre-deux-guerres, en 1932, on se rend compte de l'avant-gardisme de ce récit qui fait froid dans le dos malgré l'absence de guerres, de maladies et de religions, le bonheur universel et le côté "bien-pensant" des dirigeants.
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Le meilleur des mondes fait partie des grands romans dystopiques du siècle dernier.
L'originalité de ce récit, résidant dans une multitude de caricatures des sociétés modernes en pleine expansion industrielle. Écrit dans les années 1930, il s'attaque en tout premier lieu à la société américaine en voie de taylorisation avancée et aux prémices d'une société de consommation de masse qui se met en place. N'hésitant pas à se moquer de l'industriel Ford, en le transformant en dieu grotesque et abrutissant.
Pressentant la mondialisation à venir, il dénonce l'idée d'un état mondial au progressisme dangereux faisant table rase du passé et se rapprochant d'un totalitarisme soft, ou l'être humain ne serait qu'un consommateur sans âme.
Mais l'auteur ne s'arrête pas là, en montrant avec un souci du détail scientifique, la mise en place d'un eugénisme marchand, préfigurant le conditionnement de l'individu et surtout la venue d'un eugénisme politique et ethnique, comme le feront les nazis quelques années plus tard.
On notera aussi, l'existence de zones de parcage des individus récalcitrants, traitement infâme que les communistes soviétiques avaient déjà mis en place à l'époque.
Pour terminer, on remarquera le clin d'oeil à Voltaire de la part de l'auteur, en créant un mimétisme de personnage et de situation entre le John du roman et l'ingénu du conte voltairien.

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Le meilleur des Mondes d'Aldoux Huxley, un classique de la littérature anglaise à mon sens ainsi qu'un classique de la science-fiction. C'est en 1931 que le britannique rédige en quatres mois seulement ce roman d'anticipation dystopique.

Tout le long de ces 300 pages, l'auteur construit un monde futuriste englouti dans une culture et un mode de vie qui a radicalement changer. Cela se passe à l'an 632 de Notre Ford, à Londres, dans le batiment du Centre d'incubation et de conditionnement de Londres-Central. Une multitudes d'étages, de machines, et d'humains (sans aucunes pensées critiques) sont entassées là-bas et y travail.

Dans cette nouvelle communauté, divisés en castes sociales bien distinctes, le bonheur est la priorité. Nous découvrons ainsi, au fil des pages, le moyen que ce sont données les ambassadeurs afin que ce bonheur soit maintenu. Mais bien-sûr, certains esprits non-conformiste apparaissent de temps à autres dans la fourmillère et cela va tout bouleverser...ou presque.

Pour être honnête, je ne suis pas friande des récits futuristes, de machines modernes et de toutes ces technologies que nous rencontrons nous-même, à notre ère.

De ce fait, je n'ai pas accroché à ce livre avant d'avoir lu au moins une centaine de pages. Je n'aimais pas, je trouvais ça long. Mais je voulais lire ce classique, avoir la fin de l'histoire, alors j'ai continuer et la suite m'a plu d'avantages.

Je pense que dans le futur, je relirais ce livre. Peut-être que cette fois, j'apprécierais le début ?
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J'ai récemment achevé la lecture du roman "Le Meilleur des mondes" d'Aldous Huxley, et je dois avouer que ce livre laissera une empreinte durable en moi. Paru pour la première fois en 1932, cet ouvrage nous propose une vision dystopique d'un avenir où les naissances sont contrôlées, les enfants sont fabriqués en cuve et des concepts tels que mère, père, familles et foyers ont été relégués au rang d'abominations.

La manipulation génétique et la production en série d'êtres humains sont monnaie courante dans ce monde où chaque individu est créé et conditionné en vue d'accomplir un rôle précis. La société est minutieusement divisée en castes, chacune ayant un rôle déterminé. Les individus sont imprégnés dès leur plus jeune âge d'une acceptation docile de leur place et de leur fonction, abandonnant toute velléité d'individualité, tout en ne tolérant aucune déviation à cet égard.

Les premiers chapitres m'ont profondément troublée, suscitant un malaise face à la manière dont les enfants sont traités. Cependant, au fil de ma lecture, j'ai plongé dans l'univers dystopique en acceptant le postulat de base : dans ce monde-là, ces pratiques sont la norme. Peu à peu, j'ai fini par apprécier ce roman, bien que cette appréciation reste teintée d'inconfort et incite à la réflexion. Ce qui m'a le plus frappé, c'est à quel point Huxley s'est montré visionnaire pour son époque. Son récit dépeint un monde où la poursuite effrénée de l'efficacité et du plaisir immédiat a complètement éclipsé l'importance de l'art, de la philosophie et de la spiritualité. La science est détournée pour contrôler et manipuler les masses, annihilant tout désir de liberté et privant les individus de leur libre arbitre, une réalité qui semble ne pas déranger outre mesure.

Les personnages qui peuplent ce roman oscillent entre fascination et effroi. Ils sont le résultat de leur conditionnement et semblent dépourvus de la capacité à remettre en question leur réalité. Huxley nous expose une vision sombre de l'avenir, où l'humanité étouffe sous l'emprise de sa quête de bonheur, de confort et de facilité. le culte du "tout, tout de suite" règne en maître dans cet univers imaginé par Huxley.

La prose d'Huxley se révèle à la fois fluide et percutante, plongeant le lecteur dans un univers troublant et dérangeant. Son écriture habile nous pousse à méditer sur notre propre société et les conséquences de nos choix en matière de science et de technologie.

En conclusion, "Le Meilleur des mondes" est un roman saisissant qui nous incite à remettre en question notre propre réalité et à réfléchir sur les dangers d'une société obsédée par la perfection et le contrôle. La vision dystopique d'Huxley conserve toute sa pertinence aujourd'hui, rappelant l'importance de préserver notre humanité et notre libre arbitre.

Je recommande vivement ce livre à tous ceux qui s'intéressent aux dystopies et à la réflexion sur l'avenir de notre société.
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Un auteur visionnaire, un réalisme époustouflant, une comparaison avec notre propre société juste effrayante, mais un calvaire à lire...!

C'est extraordinaire dans le sens où c'est très réaliste et dans l'air du temps mais je n'ai pas réussi à accrocher à l'histoire en elle-même. J'ai trouvé que l'idée était bonne mais je n'ai pas pu réussi à entrer dans l'histoire. Elle n'a pas pu m'emportée, ce qui a fait trainer le livre en longueur. Je n'ai pas trouvé les personnages attachants. Mais l'écriture et la morale m'ont plu.

Une déception, j'en attendais trop!

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Je n'arrive pas à me dire que cette histoire a été écrite en 1931 et éditée en 1932.
C'est hallucinant d'actualité, de style '70, voir du futur toujours proche pour nous mais un futur quand même.
Je suis totalement fascinée par cette ambiance plutôt grise, cette saveur si métallique d'un monde qui pourrait encore se faire 90 ans plus tard.
La télé ne datait que de 1926 et là, le monsieur, il a vu BFm !
J'ai vraiment accroché, presque tout du long partie dans un voyage, dans un futur, aux odeurs de vieillot aussi.
C'est tout à fait ce que j'identifie d'une oeuvre qui parvient à être intemporelle.

Impressionnant.
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Réflexion sur l'impact des progrès de la science et de la technologie sur la vie actuelle. Écrit il y a plus de 90 ans, ce livre est tout à fait d'actualité. Comment à travers ces révolutions technologiques, peut-on s'assurer de préserver l'humanisme, la spontanéité, la différence et les sentiments des gens pour éviter ce monde dont la liberté est sacrifiée pour un bonheur pré-fabriqué.

Roman très intéressant et dérangeant.

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Synopsis : "632 après Ford : désormais on compte les années à partir de l'invention de la voiture à moteur. La technologie et la science ont remplacé la liberté et Dieu. La vie humaine, anesthésiée, est une suite de satisfactions, les êtres naissent in vitro, les désirs s'assouvissent sans risque de reproduction, les émotions et les sentiments ont été remplacés par des sensations et des instincts programmés... Mais pourtant, certaines personnes ne répondent pas complétement à cette vie anesthésiée...

Pour un livre écrit il y a plus de 90 ans, j'ai trouvé l'écriture très moderne et l'histoire totalement au niveau des dystopies actuelles voire plus novatrice encore (du fait de sa date d'édition)
Une très belle lecture même si l'histoire n'est pas très belle...
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Un roman qui m'a dérouté et mis mal à l'aise dès le début de ma lecture.
Au moment de sa parution (1932) ce livre a du être considéré comme un ovni ou un livre avec un esprit visionnaire.
Mais à l'heure d'aujourd'hui, j'ai eu cette impression que ce n'était pas si futuriste ou absurde que ça car un bonheur immédiat et futile qui surpasse une ouverture d'esprit ne devient-il pas la norme?
Une histoire qui représente donc une illusion d'un bonheur tout en étant intemporel à travers les questionnement qu'il soulève.
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Le roman ouvre une réflexion sur les normes et les civilisations pour savoir qui de John ou de nous (ceux du monde des alphas et epsilons) sont les sauvages… et de la science, Huxley nous offre une vision du futur entre dystopie et réalité.

Avant-gardiste, précurseur d'un monde à venir fondé sur la maîtrise de la génétique, des normes aseptisées

A lire !
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