Guide de la protection judiciaire de l'enfant

Lors de la préparation récente d'un déménagement, je suis tombé(e) sur ce livre qui en était déjà à sa troisième édition en... 2003. M'interrogeant sur sa pertinence aujourd'hui et sachant à quel point en droit les évolutions peuvent être rapides, j'ai décidé également, épris(e) par ailleurs d'une certaine nostalgie de l'époque où, confiant(e), je courais acheter le "guide" conseillé par l'universitaire en charge des modules au coefficient le plus élevé, me garantissant ainsi les chances de valider au plus vite l'année universitaire et, par voie de conséquence, d'obtenir le précieux sésame que constituait la carte de séjour annuelle avec la mention "études universitaires" ou quelque chose dans le genre, de feuilleter avant de pilonner. Je me suis par ailleurs vaguement rappelé(e) ma bonne impression initiale sur le magistrat et auteur Michel Huyette qui se résume par cette phrase tirée de la conclusion : "attendre la sanction des défaillances serait un échec". Peut-on toujours apprendre des choses intéressantes dans des livres de droit ? Utiles au quotidien je veux dire. Allez je prélève pour vous et un peu au hasard finalement ce paragraphe, de la page 529: "Aujourd'hui, seuls les juges des enfants peuvent imposer les modifications indispensables. Mais cela suppose qu'ils soient au fait des détails juridiques, ce qui n'est pas toujours le cas. Il faut donc revoir complètement la formation des auditeurs de justice. On voit mal en effet comment dans un domaine si extraordinairement complexe que la protection judiciaire de l'enfance quelqu'un qui découvre entièrement la matière (il n'existe aucun enseignement universitaire de droit de la protection de l'enfance) peut être performant après seulement quelques mois de formation. C'est absolument impossible. Or lorsque le nouveau magistrat entame son travail de cabinet, il est souvent tellement débordé et déconcerté par tous les événements qui se produisent dans les centaines de procédures qu'il a à gérer en même temps qu'il n'a souvent plus le temps de réfléchir aux questions juridiques. Et à son tour il est pris dans le même engrenage de priorité donnée au fait sur le droit". Je crois qu'avec ça il échappe au pilon, pour l'instant et pour mémoire !